À Charleroi, ce sont les femmes qui sifflent les hommes en rue
Ou du moins, elles le feront le 8 mars prochain, lors de la “Marche des Siffleuses”. Le principe: dénoncer le harcèlement de rue en renversant les rôles et en donnant un aperçu à ces messieurs des effets désagréables de leur “drague”.
Les guillemets ayant toute leur importance, parce que non, siffler, interpeller voire pire, suivre avec insistance, ce n’est pas draguer. Et non seulement ça ne fait pas plaisir, mais en plus, quand le “dragueur” en question s’entête à nous suivre sur 500 mètres en insistant pour obtenir notre numéro de GSM, ça ferait même parfois un peu peur. Mais pas question pour les Femmes de Mars de se laisser faire.
Lancé il y a trois ans, ce groupement d’une vingtaine d’associations organise une série d’événements en marge de la Journée des Femmes, parce que 24h, c’est bien trop peu en regard de tout ce qu’il est encore nécessaire de changer dans la société. À commencer par la place des femmes dans l’espace public, et en rue en particulier. Le 8 mars, un rassemblement de “siffleuses” partira ainsi de la place Verte, à Charleroi, interpellant allègrement tous les hommes présents sur le trajet. Une initiative qui peut prêter à sourire, mais qui a un objectif tout ce qu’il y a de plus sérieux: renverser les rôles, et ce faisant, renverser des habitudes archaïques toujours d’actualité dans l’espace public. Parce que #balancersonporc, c’est un bon début, mais qu’il est grand temps de jeter le harcèlement, les violences verbales et les agressions sexuelles en rue avec.
Lire aussi:
98% des femmes sont victimes de harcèlement de rue
Bientôt une app pour recenser le harcèlement de rue à Bruxelles
Le harcèlement de rue est puni par la loi à Buenos Aires
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici