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© Dance instructors assisting students in stretching after ballet class

La ballerine Chloé Lopes Gomes dénonce le racisme du milieu du ballet

Kathleen Wuyard

Alors qu’outre-Atlantique, la ballerine afro-américaine Misty Copeland est une véritable star qui compte Beyoncé et le couple Obama parmi ses fans, sur le Vieux Continent, certains préjugés ancestraux persistent dans l’univers très fermé du ballet. Ballerine au ballet de Berlin, Chloé Lopes Gomes dénonce le racisme institutionnalisé auquel elle est confrontée.


“Je ne savais pas que j’étais la première danseuse noire du Staatsballett Berlin quand j’ai rejoint la compagnie en 2018” commence Chloé Lopes Gomes dans un essai rédigé pour le magazine Pointe. Et d’expliquer qu’elle l’a appris de journalistes allemands venus l’interviewer, l’information ne lui ayant pas semblé pertinente, elle qui a grandi dans une famille mixte (son père vient du Cap Vert, sa mère, de France) où on lui a toujours répété que tout le monde avait les mêmes chances. C’était sans compter sur l’univers très rigide et fermé du ballet.


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Ballerine ou “animal de zoo”?


“Le lendemain de mon audition, une professeure de danse a dit à une de mes collègues qu’elle était contre mon arrivée dans le corps de ballet parce qu’une danseuse noire n’est pas esthétiquement plaisante”. Professeure qui, une fois Chloé intégrée à la compagnie, “n’a eu de cesse de me discriminer à cause de ma couleur de peau”.

Cette maîtresse de ballet nous a aussi forcées, quelques collègues et moi, à recréer une peinture montrant une danseuse noire entourée de danseuses blanches. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu que c’était parce qu’elle voulait montrer à ses amis qu’elle “en avait une” dans sa compagnie, comme si j’étais un animal de zoo”.


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Et de confier avoir été virée il y a quelques semaines, officiellement, parce que la compagnie devait faire des restrictions budgétaires, COVID-19 oblige. “Mais je sais que j’ai été virée parce que je suis noire. Dès le début, je n’avais aucune chance” dénonce Chloé. Avant d’ajouter qu’il est temps que la jeune génération de danseurs se rebelle contre la croyance selon laquelle il faut souffrir pour se faire sa place dans le monde du ballet. “Je veux être heureuse dans la vie, pas juste quand je monte sur scène”.

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