Pourquoi les basketteuses belges réclament la démission d’un commentateur sportif

C’est au micro de la VRT que le commentateur, qui travaille pour Sporza, a cru bon de faire des remarques sur l’apparence physique mais aussi l’orientation sexuelle des joueuses des Belgian Cats, plutôt que de saluer leur performance aux JO de Tokyo. Des remarques qui passent d’autant plus mal que, newsflash, on est en 2021. Dans la foulée de ses déclarations, la VRT avait immédiatement suspendu son commentateur pour une durée indéterminée, mesure jugée insuffisante par les joueuses ciblées par ses insultes.

Les Belgian Cats, qui sont arrivées jusqu’aux quarts de finale à Tokyo, ont ainsi refusé les excuses par vidéoconférence proposées par Eddy Demarez, affirmant que cela ne “suffirait pas” et ne pas avoir “de temps à perdre” avec lui, réclamant en prime sa démission dans la foulée par le biais d’un communiqué conjoint avec la fédération belge de basket.

Eddy Demarez, beste mensen ...

-"Gepoept zal er niet geweest zijn, hé."

-"Emma Meesteman."

-"(Marjorie) Carpreaux, da's een manneke hé."

-"En Billie Massey. Ook wel the mountain genoemd. Allé, ebde die nu al 'ns tegoei bezien? Een kolos!" https://t.co/nkb3aVUYoJ

— Andres (@AndresAlvar3z) August 7, 2021

Nous demandons instamment que M. Demarez démissionne de ses fonctions de journaliste et, s’il refuse, que la VRT résilie son contrat de travail. Les déclarations de M. Demarez au sujet de nos athlètes olympiques sont inacceptables. Celles-ci sont non seulement très offensantes pour les Belgian Cats mais aussi pour un public beaucoup plus large”.

Et d’ajouter que “ses propos touchent tous ceux qui font l’objet de discriminations, non seulement dans le sport, mais aussi au-delà”, soulignant que “Basketball Belgium et les Belgian Cats se posent la question de savoir si une personne qui exprime de telles opinions peut encore fonctionner de manière crédible en tant qualité de présentateur et représentant de notre opérateur”. En parallèle, une vingtaine de signalements pour propos discriminatoires ont été transmis à Unia par des citoyens choqués. Pour sa part, le Comité Olympique et Interfédéral belge a annoncé avoir “pris acte des déclarations faites par le présentateur durant le livestream de l’événement du retour des athlètes hier. Ces déclarations ne sont très clairement pas en phase avec les valeurs du COIB, du Team Belgium et du Mouvement olympique”.

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Carte noire pour Eddy Demarez

Si Eddy Demarez se pensait hors-antenne au moment de ses commentaires injurieux visant nommément plusieurs joueuses, cela ne suffit pas à excuser son comportement pour Ann Wauters, une des Belgian Cats, qui disputait à Tokyo sa dernière grande rencontre: “ces propos n’ont même pas leur place au café” a dénoncé celle qui, si elle avoue ne plus être atteinte par les remarques sur son orientation sexuelle, craint l’effet de ces dernières sur d’autres personnes plus fragiles, confiant que si “des excuses étaient nécessaires mais de tels propos resteront dans les mémoires bien plus longtemps, évidemment. Pour le moment, nous ne sommes pas en mesure d’en parler”. Et on les comprend: entre son affirmation infondée que “seule une joueuse de l’équipe est hétéro”, sa comparaison de la joueuse Billie Massey à “un colosse” ou “une montagne” ou pire encore, de sa coéquipière Marjorie Carpreaux à “un homme”, Eddy Demarez a rappelé tout haut ce que beaucoup pensent tout bas: il est grand temps de faire le ménage dans les rédactions sportives et de balayer une bonne fois pour toute l’approche sexiste et rétrograde des athlètes féminines. Ou de la mettre hors-jeu, si vous préférez, les commentateurs sportifs qui nous lisez.

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