Comment le mouvement #MeToo a révolutionné les concours de beauté
Cet hiver, le mouvement #MeToo a fait l’effet d’une bombe, mettant sur le devant de la scène le harcèlement sexuel mais aussi l’inégalité salariale et la place des femmes. Une discussion qui s’est propagée jusque dans l’univers très fermé des concours de beauté.
Dans l’imaginaire collectif, la Miss a forcément un côté gentiment niais. Elle sourit de toutes ses dents, elle parade en maillot de bains, et puis elle finit enroulée dans son écharpe à faire l’inauguration de la foire du boudin. Là où le mannequinat projette une aura de glamour et de paillettes, les concours de beauté, eux, sont indissociables de Geneviève de Fontenay, soit n’ayons pas peur des mots, légèrement ringards. D’autant qu’au-delà de l’aspect “je gagne une voiture 3 portes et je parcours toutes les foires agricoles du pays”, les concours sont entachés par leur fonctionnement rétrograde qui veut qu’un parterre de beautés défilent en bikini devant les yeux ébahis du public et d’un jury souvent principalement masculin. Une pratique aujourd’hui appelée à disparaître.
D’ailleurs, aux States, c’est déjà fait, puisque l’épreuve du maillot de bain a disparu du programme de Miss America. Qui a décidé dans la foulée de se rebaptiser “compétition” au lieu de “concours de beauté” pour moderniser une pratique devenue gentiment désuète. Sauf que comme n’ont pas manqué de le souligner rapidement des détracteurs, dont d’anciennes Miss, la disparition de l’épreuve du maillot de bain a quelque chose d’hypocrite puisque les candidates resteront tout de même jugées sur leur physique. Des physiques formatés, les proportions des candidates ne déviant jamais beaucoup du phénotype “Barbie humaine”.
Reste que les choses changent tout de même. Le 29 juin dernier, Angela Ponce a remporté le concours de Miss Espagne, devenant de ce fait la première candidate transgenre en lice pour le sacre de Miss Univers. En juin 2017, l’Australienne Suzi Dent avait quant à elle remporté la troisième place du concours Miss Monde, coiffant au pateau des candidates qui auraient pu être ses filles du haut de ses 55 ans. Des avancées insignifiantes pour l’humanité, mais un bon gigantesque pour les concours de beauté. Même si le changement le plus révolutionnaire (et nécessaire?) serait de les supprimer et de valoriser les femmes pour autre chose que leur physique.
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