Une coalition d’Européennes réclame la démission de Charles Michel
Désormais connue sous le nom de Sofagate, la rencontre entre Ursula von der Leyen, le Président Turc et Charles Michel, où ce dernier s’est assis sur le siège disponible plutôt que de galamment le céder, n’en finit pas de faire des remous. Vertement critiqué pour son attitude, Charles Michel fait aujourd’hui l’objet d’une pétition réclamant sa démission.
C’est que plus qu’un simple oubli, la scène a tout du piège tendu par un président peu connu pour sa considération des droits des femmes, piège dans lequel Charles Michel est tombé; faisant fi du fait qu’en tant que Président du Conseil européen, il n’est pas le supérieur d’Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, mais bien à égalité diplomatique avec elle. Pour rappel, le trio était réuni en Turquie mardi dernier, mais bien qu’ils soient trois, seuls deux fauteuils avaient été prévus côte à côte au centre de la pièce, le reste de l’assemblée étant relégué sur des canapés disposés à distance.
Après le #Sofagate, la recherche d'un "modus vivendi" Michel/ Von der Leyen. https://t.co/MxkuXE1aoU
— Le Vif (@LeVif) April 12, 2021
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Un arrangement que nombre de critiques se sont empressés de qualifier de “piège”, et dans lequel Charles Michel est visiblement tombé puisqu’il semble s’être hâté pour s’asseoir dans un des deux fauteuils, laissant à une Ursula von der Leyen visiblement interloquée (son “euh” excédé est devenu un même) le canapé avec le ministre turc des Affaires étrangères, qui lui est inférieur selon le protocole.
La voilà ta chaise Charles.... #sofagate pic.twitter.com/3UEY8tNEsc
— Christophe Nahon – @chnahon .bsky.social (@ch_nahon) April 12, 2021
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Charles Michel dans le collimateur
Une maladresse aux airs de gaffe diplomatique qui passe mal, d’autant que depuis, la Turquie a assuré que la disposition des sièges avait été demandée “à la demande de l’Union européenne”, ce que nie le Conseil européen, tandis que pour sa part, Charles Michel a imputé l’incident à une “interprétation stricte des règles protocolaires par les services turcs”. Une interprétation qui peine à convaincre tout le monde, une coalition de femmes européennes ayant lancé une pétition réclamant la démission de l’ex-Premier ministre belge de la tête du Conseil européen.
Dans celle-ci, disponible ici et ayant recueilli près de 7.000 signatures à l’heure d’écrire ces lignes, elles soulignent ses “erreurs graves que des excuses pitoyables ne pourront effacer”.
— KlärchenKlabusterbärchen (@KlrchenKlabust1) April 11, 2021
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Parmi celles-ci, le collectif à l’origine de la pétition dénonce notamment une “erreur à l’encontre de la diplomatie”, rappelant l’égalité diplomatique entre Ursula von der Leyen et Charles Michel, et accusant ce dernier d’avoir offert à Recep Tayyip Erdoğan un “plaisir malsain en tombant si lourdement dans son piège”.
Le dictateur vous a tendu un piège à tous deux en ne plaçant qu’un seul siège à côté du sien pour la rencontre officielle. Et vous, M. Michel, vous êtes précipité sur ce siège, presque couché tant vous vouliez l’occuper. Face au désarroi de Mme von der Leyen, vous n’avez pas bronché, vous vouliez être assis à la droite de M. Erdoğan. Vous auriez pu, à ce moment, vous relever et soit inviter la Présidente à s’asseoir elle-même, soit rester debout et solliciter un deuxième siège. Vous êtes resté béat”
Deuxième erreur? “Votre attitude irréfléchie porte préjudice à l’ensemble des citoyennes et des citoyens de l’Union européennes face au président de la Turquie, offrant au dictateur une image de conflit interne, de faiblesse d’intelligence et de réaction de la part du président de son Conseil alors que la question de l’entrée de la Turquie dans l’Europe constitue un débat sérieux et non résolu”. Sans oublier, selon les auteures, le préjudice porté aux droits des femmes: “en prenant ostensiblement le leadership en tant qu’homme sur une femme pourtant votre égale en titre politique, vous offrez un renforcement au dictateur sur l’écrasement qu’il veut imposer aux femmes et aux filles de la Turquie”. Autant de faux-pas impardonnables selon les femmes à l’origine de la pétition, qui affirment que “de pâles excuses ne résoudront pas le vide politique que vous avez creusé pour l’Europe”.
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