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© Group of young female gymnasts practicing on balance beams during training session in gym

Des gymnastes belges se confient sur le harcèlement dont elles ont été victimes

Kathleen Wuyard

Après les Etats-Unis, où la chute de l’ex-médecin sportif Larry Nassar a révélé l’ampleur des abus sexuels dans le milieu de la gymnastique, c’est au tour de gymnastes belges de se confier sur le harcèlement dont elles ont été victimes. Des prises de parole courageuses, dans un monde très fermé où parler peut parfois coûter leur carrière à ceux et celles qui osent.


Du haut de son mètre 56 et de ses 42 kilos, la Gantoise Gaëlle Mys, 29 ans, est peut-être un poids plume, mais elle a tout d’une grande dans le monde de la gymnastique: spécialiste de la poutre, elle s’est hissée sur les plus hautes marches des podiums européens, et a participé à trois éditions des Jeux Olympiques. Avant de prendre sa retraite en 2016, à 25 ans seulement. Une décision motivée plus par le mental que par le physique, ainsi qu’elle la confié dans une longue lettre ouverte publiée sur son compte Instagram.

J’ai abandonné la gymnastique après les JO de Rio, parce que je n’en pouvais plus de devoir constamment me battre contre le harcèlement, les intimidations et les accusations. Mon corps était encore au top de sa forme, mais il a fallu que je trouve la force mentale de m’éloigner de cet environnement toxique”.

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Livrées à elles-mêmes


Et l’ancienne gymnaste, aujourd’hui architecte, de regretter que bien qu’elle ait eu la chance d’avoir certains coaches excellents, “tous n’étaient pas comme ça, certains ayant tendance à abuser de leur pouvoir. C’est difficile pour moi de me pencher avec bonheur sur ma carrière de gymnaste, parce qu’elle n’a été qu’un long combat”. Un combat dans lequel les gymnastes sont le plus souvent livrées à elles-mêmes: “cela ne sert à rien d’en parler à nos parents, car on est punies à l’entraînement après” dénonce Gaëlle, qui met également en cause la Fédération belge de gymnastique.

J’ai interpellé le responsable de la Fédération à plusieurs reprises au sujet du harcèlement dont les gymnastes sont victimes, sans succès. À ce jour, je n’ai vu aucun changement, la seule chose qui compte pour eux ce sont nos résultats”.

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Et Gaëlle n’est pas la seule à avoir ce ressenti amer sur sa carrière. Sa consoeur Aagje Vanwalleghem a elle aussi publié un post Instagram dénonçant les abus qui sont légion dans le milieu, et rappelant également avoir à de nombreuses reprises interpellé les responsables du sport en Belgique, sans succès. Comme elle et comme Gaëlle, de nombreuses gymnastes dénoncent aujourd’hui le harcèlement psychologique et parfois physiques dont elles sont victimes, le hashtag #GymnastAlliance servant de ralliement à leurs témoignages venus des quatre coins de la planète mais peignant une image uniformément ternie du sport. Et Aagje Vanwalleghem de confier dans un entretien accordé à VTM que les abus sont parfois tellement répétés et systémiques que certaines gymnastes ont besoin de thérapie post-traumatique après la fin de leur carrière.

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