Deux Belges parties rejoindre l’EI en Syrie témoignent (et regrettent)
Selon les chiffres officiels, ils seraient 300 Belges partis combattre en Syrie, nombre d’entre eux ayant rejoint l’EI en compagnie de leur femme, et de 115 enfants qui seraient toujours présents dans le Califat. Un royaume bien loin de la terre promise, ainsi que le confient deux femmes Belges veuves de combattants de l’EI.
Originaires du du district anversois de Borgerhout, les deux femmes, Bouchra et Tatiana, sont actuellement détenues dans un camp de réfugiés au Nord de la Syrie, et ont accordé un entretien à la VRT dans lequel elles font part de leur désir de revenir en Belgique. Ainsi qu’elles l’expliquent à la chaîne flamande, les hommes qu’elles ont suivis il y a cinq ans en Syrie ont depuis été tous les deux tués au combat. Tatiana et Bouchra ont donné naissance à des enfants de nationalité belge et se sont remariées avec d’autres djihadistes qui ont disparu de la circulation. Et les deux Anversoises, elles, aimeraient bien rentrer au pays. Et font part de leurs regrets.
J’ai fait une erreur. Je suis moi-même venue ici, personne ne m’y a contraint. Nous sommes désolées pour notre faute et nous espérons pouvoir la réparer.
Sauf que ce n’est pas si simple. Dans le dossier épineux des “returnees”, ces déçus du Califat qui quittent l’EI pour rentrer en Belgique, l’Etat belge a en effet prévu de sanctionner pénalement les personnes parties combattre en Syrie et en Irak. Pour ce faire, le gouvernement a réactivé une loi datant de 1979 et qui prévoit de sanctionner les ressortissants belges à leur retour d’une peine qui peut aller, en Belgique, jusqu’à deux ans de prison. Une sanction que ne craignent pas Tatiana et Bouchra.
Tant que mes enfants sont en sécurité et peuvent aller à l’école, cela m’est égal. Nous sommes de toute façon déjà en prison ici. Si on écope de 20 ans de prison, on acceptera la peine.
En cinq ans, Bouchra et Tatiana sont retournées deux fois volontairement en Syrie, après être brièvement rentrées en Belgique pour accoucher. Lors de leur retour, elles avaient été approchées par des cellules de déradicalisation, dont elles avaient moqué les efforts sur les réseaux sociaux. Reste qu’aujourd’hui, la dureté des conditions de vie semblerait avoir réussi là où les experts ont échoué, et les deux femmes sont bien décidées à rentrer.
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