En Syrie, les femmes transgenres sont la cible de violences sexuelles
Dans un rapport rendu public ce mardi 29 juillet, Human Rights Watch dénonce le traitement des homosexuels et des femmes transgenres en Syrie, ces derniers ayant été la cible de violences sexuelles leur ayant laissé de graves séquelles.
Le rapport, intitulé “Ils nous traitaient de manière monstrueuse”, fait état de violences sexuelles perpétrées par des acteurs (non) étatiques dans le cadre du conflit syrien à l’encontre d’hommes, des garçons, des femmes transgenres et des personnes non binaires, “avec de graves séquelles pour leur santé physique et mentale, exacerbées par l’insuffisance des services de soutien” au Liban où la plupart se sont réfugiés. Human Rights Watch a recueilli une quarantaine de témoignages de réfugiés qui affirment que les hommes gays et bisexuels, les femmes transgenres et les personnes non binaires ont été soumis à une violence accrue en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou perçue.
(Entretien) En #Syrie, des #hommes, des #garcons et des #femmes #transgenres ont subi de graves abus #sexuels. Certains ont pu fuir vers le #Liban, mais y sont peu soutenus, comme l’explique @zperdem dans un entretien avec @Flip_Stewart @hrw. https://t.co/MqXG1l8v7a #LGBT
— HRW en français (@hrw_fr) July 29, 2020
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Mutilations génitales et viols
“Les personnes interrogées ont déclaré avoir été harcelées et subi des abus sexuels dans les postes de contrôle parce qu’elles paraissaient « douces », un terme signifiant qu’elles étaient perçues comme efféminées. Dans les centres de détention, elles étaient soumises à des interrogatoires répétés ou à des actes de torture une fois leur orientation sexuelle ou identité de genre révélées” relate Human Rights Watch.
Des violences sexuelles ont également été commises dans les rangs de l’armée syrienne. Les survivants disent avoir été victimes de viols, de mutilations génitales, de menaces de viol, de nudité forcée et de harcèlement sexuel”.
Les survivant.e.s raconte également ne pas avoir osé demander un accès à des soins médicaux ou des services de santé mentale en Syrie, par honte, par peur ainsi qu’à cause du manque de confiance dans le système de santé existant. Une situation guère meilleure au Liban, où les réfugiés “disent avoir trouvé sur place des services limités et un soutien insuffisant de la part d’organisations humanitaires souvent mal financées et sous-équipées pour répondre aux besoins spécifiques des hommes ayant survécu à des violences sexuelles”. Ainsi que le rappelle Human Rights Watch, l’ONU a reconnu pour la première fois en 2013 que la violence sexuelle en période de conflit s’applique également aux hommes et aux garçons. Six ans plus tard, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2467, reconnaissant que les hommes et les garçons sont aussi victimes de violences sexuelles dans les situations de conflit et d’après-conflit, et soulignant la nécessité d’améliorer les soins médicaux et psychosociaux pour les survivants. Une amélioration qui se fait attendre s’il faut en croire les témoignages recueillis par Human Rights Watch et diffusés ici.
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