FAUT QU’ON PARLE: vous ne traiterez pas les migrants comme ça en mon nom
Ce mardi, les panneaux publicitaires belges affichaient des slogans blancs sur fond noir. Armés du hashtag #NotInMyName, ils dénoncent la politique migratoire de Theo Francken et les rafles organisées à l’encontre des migrants. Moi non plus, je ne veux pas que de telles choses se passent en mon nom.
Il y a deux ans, les premiers migrants arrivaient au parc Maximilien. Sans rien. Sans argent, sans nourriture, sans toit. Les premières initiatives citoyennes se sont organisées pour leur venir en aide. C’est comme ça que je me suis rendue dans ce parc avec quelques amis, le coffre de la voiture plein de casseroles de pâtes, de sacs de couchage, de pulls. Surtout pleine de bonne volonté. Ils étaient des centaines à dormir à même le sol, sur du carton mouillé.
Pendant plusieurs heures, nous avons tout donné: notre matériel et notre énergie pour essayer d’apporter un peu de réconfort à ce qui allait devenir un quotidien de misère. Je n’oublierai jamais le visage de cette maman portant ses deux enfants dans une tente minuscule. Elle m’a lancée un sourire radieux à travers les deux tirettes entrouvertes, en agitant un morceau de baguette.
Je me souviens aussi de cette jeune fille qui discutait avec son compagnon. “Je ne comprends pas tout ça. Il y a des SDF qui ont faim dans nos rues et ces migrants ont des smartphones hors de prix” avait-elle lancé. C’est là qu’un homme était intervenu pour lui expliquer. Oui, ces gens ont parfois des iPhone, des manteaux de marques, des atours qu’un SDF ne se risquerait pas de porter. Ces accessoires sont justement les plus explicites de leur sort. Ils avaient une vie, un foyer, un travail. Et puis la guerre a frappé leur pays, la misère a touché leur famille et d’un seul coup, ils ont dû fuir, emportant un pauvre sac à dos rempli de leurs seules richesses.
C’est ainsi que des travailleurs, des étudiants, des enfants ont fini par dormir sur un carton mouillé.
Après avoir vécu l’enfer, traversé une route dangereuse, en témoigne la vidéo de la jeune Rania qui a documenté son voyage, ils espéraient trouver une terre d’accueil, un pays d’espoir, un lieu où échapper à la mort. À la place, ils ont trouvé la peur, les rafles, la politique migratoire insensée de notre gouvernement.
Les événements survenus ces dernières semaines font la Une de l’actualité. La situation n’a fait qu’empirer en deux ans. Mais des citoyens ont décidé d’agir là où les politiques ont préféré fermer les yeux. C’est ainsi que des migrants ont pu passer 15.000 nuits au chaud, invités par des généreux, des bons cœurs. Mais ils sont une minorité face à tous ceux qui manquent d’information sur cette fameuse politique migratoire. C’est pour cette raison que la campagne Not In My Name a été lancée, comme l’expliquent les organisateurs:
“Nous sommes convaincus que la plupart des citoyens belges manquent d’information concernant la politique migratoire de leur pays et ne cautionneraient pas les pratiques de leur gouvernement en connaissance de cause. Nous avons voulu rappeler la nécessité de regarder la réalité en face à travers trois faits injustes et révoltants qui sont invisibilisés par le gouvernement”
Campagne d'affichage en Belgique aujourd'hui. #NotInMyName pic.twitter.com/S6VoqnYJvh
— Martin Pigeon – @Martin_Pigeon@mamot.fr (@marpinoir) November 7, 2017
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https://twitter.com/Fem_prevoyantes/status/927851124731924480
Depuis deux jours, je vois des affiches éclairantes, de la lumière dans le métro, sur le mur de la gare, je vois de l’espoir sur le visage des gens. Moi non plus, je ne veux pas de tout ça en mon nom. Je refuse que plus de 150.000 personnes soient privées de leur liberté, enfermées, renvoyées vers un “chez eux” qui n’existe plus. Je refuse qu’on enferme des enfants dans des centres fermés, qu’on malmène nos semblables.
Aujourd’hui, j’ai choisi d’être une lumière plutôt qu’une illuminée. Vous aussi, vous pouvez refuser et désobéir. Parce que vous ne voulez pas non plus que tout ça se fasse en votre nom.
Agissez et cliquez ici: Not In My Name
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