Harry, Meghan, et le danger de croire aux contes de fée
Si sur papier, la love story d’Harry et Meghan est ultra moderne, en réalité, elle a tous les ingrédients des contes de fée traditionnels. Et même si tout le monde adore un happy end, continuer à croire à ce genre d’histoires peut causer pas mal de dégâts dans la vie sentimentale.
D’un côté, le prince beau comme un coeur, riche, gentil, drôle et protecteur. Le mec parfait, somme toute, surtout si on prend en compte qu’il adore les sports extrêmes, les animaux et les enfants, et qu’il est super sexy aussi. Parfait, on vous dit. Face à lui, l’héroïne originaire d’un milieu modeste mais qui a réussi à s’en extirper grâce à son intelligence et à sa beauté. Tout va bien pour elle, et elle mène sa carrière d’une main de maître, jusqu’à sa rencontre avec le prince, pour lequel elle abandonne son métier. Fiançailles, mariage, couronne, happy end ? Pas vraiment.
La question de l’indépendance
D’abord, même si on est super ravies pour Meghan, vraiment, et qu’on ne peut qu’adorer le couple qu’elle forme avec Harry, le fait qu’elle abandonne sa carrière sur les écrans nous fait un peu grincer des dents. Limite, on pouvait encore le comprendre quand Grace Kelly s’est mariée avec le Prince Rainier et a dit adieu à son statut d’égérie d’Hitchcock. C’était les années 50, l’égalité des sexes n’était pas ce qu’elle était, alors on lui pardonnait de bon coeur d’avoir du choisir entre son mariage et son métier. D’ailleurs, de toutes façons, personne ne nous avait demandé notre avis vu qu’on n’était même pas encore nées. Et même ci ici non plus, personne ne nous a sonnées, on ne peut pas s’empêcher de regretter que Meghan ait abandonné sa carrière pour sa nouvelle vocation de princesse. D’autant que si on a bien compris, c’est justement son indépendance qui a séduit Harry.
Le mythe du prince
Et au-delà de la question de la carrière de Meghan Markle, qui ne regarde finalement qu’elle, le syndrome du conte de fées pourrait bien avoir d’autres implications sur nos vies à nous. Voire même, nous empêcher de trouver l’amour. Difficile en effet de se rendre compte du bonheur qui est là, juste devant nous, quand on est trop occupées à rêvasser à un amour parfait comme dans les films et les contes de fées. Sauf que la vie ne s’arrête pas après 368 pages ou 1h30 de film, et qu’il faut donc constamment redéfinir le happy end. Sachant que la fin, la vraie, elle arrive quand on arrête de respirer, et qu’en attendant, c’est à nous de construire le plus de précieux moments, sachant qu’à aucun moment un générique musical ne viendra annoncer que là, voilà, c’était le moment parfait. Et en parlant de parfait, le parfait prince là ? Il n’existe pas.
Fini d’être passives
Selon la psychanalyste Sophie Cadalen,
La rencontre avec le prince charmant répond chez la femme à un désir de stabilité, où tout est à sa place et ce pour toujours. Elle rêve d’être une héroïne à la Pretty Woman, choisie, désignée, reconnue par un homme comme l’unique.
Et le psychanalyste Serge Hefez de surenchérir:
Les petites filles ont été élevées dans cette idée, on les incite à se construire psychiquement dans la passivité, dans l’attente de celui qui va enfin les extraire de leur condition et les révéler à leur propre existence.
Disons que plutôt que croire au prince charmant, on préfère croire aux bonnes fées, et se dire que la nôtre, c’est Beyoncé. D’ailleurs, plutôt que d’attendre un mec qui viendrait nous sauver sur son cheval blanc, on le crie toutes en coeur : who run the world? GIRLS!
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