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© EDINBURGH, SCOTLAND - JUNE 4: Sudanese demonstrators outside the Scottish Parliament call on the Scottish and UK Government to take action on the situation in Sudan, where many people have been killed during political unrest and factional fighting, on June 4, 2019 in Edinburgh, Scotland. (Photo by Ken Jack/Getty Images)

La crise au Soudan expliquée en 4 points

La rédaction

Que s’est-il passé au Soudan ces derniers mois? Une véritable crise touche le pays depuis décembre dernier. Des civils ont perdu la vie. Vous n’avez pas tout suivi? On vous explique tout en 4 points.

Le prix du pain met le feu aux poudres


Tout a “commencé” en décembre dernier lorsque le prix du pain a soudainement triplé. Un marqueur problématique dans un pays aux difficultés économiques grandissantes. L’inflation ne cesse de prendre de l’ampleur: elle est passée à 70%, entraînant aussi l’effondrement de la monnaie et l’impossibilité d’importer des biens de premières nécessité. Le peuple s’est rebellé et a manifesté dans dix villes du pays contre cette augmentation.

Dès cette annonce, un mouvement contestataire s’est créé, non sans violence. Les autorités ne déplorent “que” 8 morts après les premières manifestations. Alors qu’Amnesty International compte 37 personnes abattues par les forces de l’ordre. Suite à cette première colère exprimée par les citoyens, un appel à la grève est lancé et suivi par les médecins, enseignants, journalistes, avocats, etc. Le Soudan rentre dans une période de crise intense. Le peuple veut la chute du régime en place et la destitution du président Omar el-Bechir.

Le président Omar el-Béchir destitué


À la tête du pays depuis près de 30 ans, Omar el-Béchir a enchaîné les mandats alors que la Constitution n’en admet que deux. Il est également le responsable d’un coup d’état en 1989 qui lui permettra de prendre le pouvoir. La Cour pénale internationale l’accuse de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre dans le cadre de la guerre du Darfour. Il avait promis de ne pas se présenter aux élections de 2020. Pourtant, sa candidature a été annoncée il y a peu. Les Soudanais n’en peuvent plus de ce personnage autoritaire et imprévisible. Dès décembre dernier, les membres du mouvement contestataire demandent sa destitution. Ce combat continue jusqu’en avril.

L’armée décide alors de mener un coup d’état à son tour pour exiger la destitution d’Omar el-Béchir. Le président est encerclé à son domicile et finira par rendre les armes le 11 avril. Les Soudanais célèbrent alors la nouvelle.

L’armée au pouvoir


Suite à cette destitution, l’armée décide de prendre le pouvoir et de diriger le pays toujours en crise. Un Conseil militaire est mis en place. Mais au lendemain de ce coup d’état, le peuple demande une remise du pouvoir aux civils. Chaque partie, les militaires et le représentants du peuple, veut la présidence. L’armée ne l’entend pas de cette oreille. Les manifestants organisent alors un sit-in à Khartoum et subissent des violences meurtrières à répétition de la part des forces armées. La situation dégénère.

La désobéissance civile


Près de six semaines après la chute d’Omar el-Béchir, le 28 mai, les Soudanais ont mené une grève de deux jours. En paralysant le pays, ils espéraient forcer l’armée à agir et s’ouvrir aux négociations pour élire un nouveau président. Cette stratégie se révélant inefficace, les contestataires ont appelé à la désobéissance civile. Au vu des retombées sur le peuple et des violences à répétition, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé que la situation cesse et a appelé à la reprise du dialogue. Ce soulèvement a causé la mort de plus de 100 personnes ainsi que 700 blessés. Les hôpitaux dénombrent pas moins de 70 viols. Mais c’est sans compter toutes les victimes qui n’ont pas fait appel à des soins médicaux ou qui n’ont pas parlé par peur des représailles.

Aujourd’hui encore, les négociations ne mènent toujours à aucun accord malgré la pression mise par la communauté internationale. Le pays est toujours plongé dans une incertitude totale, mettant aussi à mal sa stabilité. Hier, le mouvement de désobéissance civile a pris fin afin de permettre une médiation plus sereine. Les États-Unis ont également nommé un émissaire spécial pour gérer la crise actuelle. Les discussions devraient reprendre d’ici peu. Le Soudan a donc recommencé à vivre timidement en rouvrant ses commerces et en attendant de pied ferme un nouveau dirigeant.

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