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Le Maroc punit enfin (mais pas assez) les violences faites aux femmes

Kathleen Wuyard

Après 5 ans de discussions, le Parlement marocain vient d’adopter définitivement un projet de loi contre les violences faites aux femmes. Le projet avait provoqué de vifs débats, et la nouvelle loi en fait de même, entre celles qui se réjouissent et celles qui trouvent que le texte ne va pas assez loin. 

“Grâce à Dieu ! “, s’est félicitée pour sa part sur sa page Facebook la ministre marocaine de la Famille, de la femme et de la solidarité, Bassima Hakkaoui. Le texte qui avait été initié en 2013, avec moults amendements depuis, a été définitivement adopté par le première chambre, avec 112 voix pour, 55 contre et une abstention, a précisé la ministre.

Sanctions durcies


Le projet de loi incrimine pour la première fois “certains actes considérés comme des formes de harcèlement, d’agression, d’exploitation sexuelle ou de mauvais traitement”, selon une note de son département. Le texte durcit également les sanctions pour certains cas et prévoit des “mécanismes pour prendre en charge les femmes victimes” de violences.

Concepts obsolètes


Problème: selon des associations féministes, ce texte serait “insuffisant”. Le projet de loi passe en effet sous silence le problème du viol conjugal, ainsi que l’a notamment déploré l’Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Pour la militante féministe Nouzha Skalili,



Cette loi ne modifie que quelques articles du code pénal, alors que celui-ci reste fondamentalement basé sur des concepts obsolètes, comme l’atteinte à la pudeur publique ou la pénalisation des relations sexuelles hors mariage.


Et le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali) de se dire quant à lui «consterné par la persistance au sein du Parlement de mentalités rétrogrades et misogynes». Autrement dit, si la loi est certainement un pas dans la bonne direction, il reste encore pas mal de chemin à faire.

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