Musulmanes, Amérindiennes ou noires, aux USA, les femmes prennent le pouvoir
Ce 6 novembre avaient lieu les midterms, les élections de mi-mandat aux USA, et l’occasion pour les américains de signifier clairement leur mécontentement à Trump en allant voter. Et si les Républicains ne se sont pas pris la branlée annoncée, les femmes en ont tout de même profiter pour (re)prendre le pouvoir.
Jamais autant de femmes ne s’étaient portées candidates pour être élues à la Chambre des représentants. Actuellement, elles sont 84 à y siéger, mais leurs rangs vont grossir puisque les élections de ce mardi ont enregistré un record de femmes élues à la Chambre. Autre record: lors des midterms, pas moins de 40% des candidats démocrates étaient des femmes. Et nombre d’entre elles accèdent au pouvoir, montrant de ce fait un autre visage de la classe politique américaine. Un visage féminin, mais aussi noir, musulman ou encore Amérindien. Car les midterms de 2018 ne sont pas seulement un formidable pas en avant pour l’égalité des sexes mais aussi pour l’acceptation des minorités.
Alors que lors du deuxième mandat de Barack Obama, Donald Trump n’avait pas hésité à l’appeler par son deuxième prénom, Hussein, et à sous-entendre qu’il aurait des liens avec des terroristes musulmans, les islamophobes seront remis à leur place avec l’arrivée au Congrès des deux premières élues de confession musulmane. Ilhan Omar, une réfugiée somalienne, a été élue dans le Minnesota, tandis que Rachida Tlaib a été élue pour représenter le Michigan. Les élues, toutes deux démocrates, ont salué leurs victoires respectives sur Twitter, Ilhan Omar adressant ses félicitations et Rachida Tlaib et ajoutant avoir “hâte de siéger avec toi, inshallah”.
Congratulations to my sister @RashidaTlaib on your victory!
I cannot wait to serve with you, inshallah. ??— Ilhan Omar (@IlhanMN) November 7, 2018
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Sans surprise, Alexandria Ocasio-Cortez, la sensation venue du Bronx, a elle aussi remporté le siège pour lequel elle se présentait à la Chambre des représentants. Âgée de 29 ans seulement, l’ancienne serveuse d’origine hispanique devient ainsi la plus jeune membre du Congrès.
Revendiquant fièrement l’étiquette socialiste alors même que le terme fait peur outre-Atlantique, elle incarne en beauté la vague de renouveau qui vient secouer le mouvement démocrate. Et elle n’est pas la seule.
L’avocate Sharice Davids, candidate démocrate au Kansas, d’origine amérindienne et revendiquant fièrement son homosexualité, l’a emporté contre son opposant républicain Kevin Yoder, alors même que le Kansas vote traditionnellement de manière conservatrice. Dans le Nouveau-Mexique, c’est Des Haaland, Amérindienne et démocrate elle aussi, qui l’a emporté. Son credo? “Je suis une femme, je suis une femme de couleur, et c’est ce genre de personnes qu’il faut au pouvoir pour faire avancer les choses”. Ensemble, Sharice et Deb sont les premières Amérindiennes à être élues au Congrès.
Première, aussi, dans le Massachusetts, où Ayanna Pressley, candidate démocrate, devient la première femme noire à représenter l’Etat au Congrès. Originaire de Chicago, elle n’avait pas hésité lors de sa campagne à rappeler ses origines modestes et à évoquer ses expériences d’agressions sexuelles pour appuyer le fait qu’elle serait une “dirigeante différente”. Voire même, diamétralement opposée au Président actuel, qui s’est fait construire une tour éponyme décorée Versailles-kitsch et dont les remarques misogynes fréquentes sont tout bonnement désolantes. Malgré le vent de changement qui a soufflé sur le Congrès, les Républicains restent majoritaires au Sénat, et il n’en a pas fallu plus à Donald Trump pour tweeter un message d’auto-félicitation, soulignant qu’il était “magique” et “l’emportait toujours”. Un mauvais sort qui, s’il faut en croire la tendance de ces midterms, devrait heureusement être rompu en 2020 lors des prochaines présidentielles.
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