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““On me demande de trier ce qu’on me force à acheter emballé””, le coup de gueule percutant à lire

Kathleen Wuyard

Les petits ruisseaux font les grandes rivières, certes. Mais face à la situation catastrophique de l’environnement (réchauffement climatique, extinctions massives,...) ce serait bien si les gouvernements et les grandes entreprises mettaient aussi la vitesse supérieure, parce que les efforts individuels sont louables, mais ne suffisent pas, ainsi que le rappelle Eric Lenoir dans une tribune percutante.


Relayée par le site Inspirant.fr, elle fait office de rappel nécessaire qu’il ne suffit pas d’encourager le tri sélectif des déchets et de rappeler de bien couper le robinet quand on se lave les mains: les efforts collectifs doivent être secondés d’efforts de la collectivité pour qu’on puisse espérer, si pas inverser la tendance, au moins limiter les dégâts, et laisser aux générations futures une planète habitable. Parce que pour rappel, il n’y a pas de planète B, et Eric Lenoir réussit à merveille à dénoncer une certaine hypocrisie face aux efforts nécessaires pour préserver la planète terre.

On me demande de trier ce que l’on me force à acheter emballé.

 

On me demande d’acheter des ampoules basse consommation et d’éteindre ces ampoules qui ne consomment rien alors que je vois fleurir partout des écrans publicitaires lumineux, qui fonctionnent 24h/24 et consomment autant qu’une famille.

 

On m’interdit le glyphosate pour ma cour alors que des millions d’hectares en sont aspergés sur ma nourriture.

 

On met au rencard ma voiture fonctionnelle pour bosser parce qu’elle pollue un peu trop mais on agrandit les aéroports.

 

On me demande de consommer local et sain tout en signant des traités qui permettent l’importation massive de denrées de mauvaise qualité à bas coût qui envahiront les étals et les plats des cantines de mes enfants”.


Et de continuer son énumération: “on me demande d’arrêter le feu de bois pour ne plus émettre de particules fines, mais je vois passer des avions pleins de touristes survoler des champs recevant des engrais volatils, on me dit de ne pas boire trop d’alcool et de ne pas fumer parce que c’est cancérigène, mais on me vend encore alcool et cigarettes en prélevant des taxes dessus, on me demande de faire barrage à l’extrême-droite et de soutenir la démocratie, quand celle-ci tabasse ses manifestants et noie les migrants à ses frontières pour ne pas les voir arriver sur son sol”. Son amer constat?

On me demande d’obéir, alors que chaque jour je vois que les puissants ne le font pas”.


Mais au fond, pourquoi faire des efforts, alors? “Peut-être par civisme, par conviction, par citoyenneté consciente. Parce que je ne veux pas laisser le déchet d’une vie dégueulasse pour avenir à ceux qui me suivent”. Tout en rappelant qu’il lui est insupportable ” de devoir tolérer que la rigueur et le civisme doivent être majoritairement supportés par le petit peuple, les classes moyennes et supérieures basses tandis que les tenants du reste de la puissance économique peuvent à ce point s’en affranchir”. Echo d’un mal-être qui transcende en France celui des gilets jaunes et infiltre peu à peu toutes les couches de la société, Eric Lenoir dénonce l’état de cette dernière, “équitable ni face aux services publics, ni face aux enjeux environnementaux”. Une tribune qui fait réfléchir, et qui pousse à continuer d’agir, car si les grands ne le font pas, il faudra bien la force réunie de tous les petits pour y arriver.

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