Peut-on réellement jouir lors d’un viol?
Le débat était intense sur le plateau de BFM TV ce mercredi 10 janvier. Suite à la publication d’une tribune signée par une centaine de femmes dont Catherine Deneuve et Brigitte Lahaie, et à une contre-tribune publiée en réponse aux propos polémiques, la chaîne de télévision a organisé une rencontre entre les deux signataires opposées.
Brigitte Lahaie et Caroline De Haas ont ainsi discuté des violences sexuelles, du droit d’importuner, des viols et de la reconstruction de soi après une agression. Si les deux protagonistes ont eu de grandes difficultés à se faire entendre et comprendre, certains propos ont été jugés complètement déplacés. C’est notamment le cas de ces paroles de Brigitte Lahaie qui répond à Caroline De Haas. Cette dernière s’interroge: “comment peut-on redonner aux femmes la puissance de leur corps et de la jouissance? Il y a un truc très simple, c’est d’arrêter les violences. Parce que les violences, elles empêchent la jouissance. Quand vous avez été victime de viol, vous jouissez moins bien en fait, en général”.
C’est alors que Brigitte Lahaie lui rétorque: “on peut jouir lors d’un viol, je vous signale”.
Très vite, la journaliste Nathalie Levy reprend son direct en main et coupe la parole aux deux femmes afin de poursuivre le débat sur une autre question. Mais Caroline De Haas n’en revient pas. Elle le signalera d’ailleurs sur Twitter:
https://twitter.com/carolinedehaas/status/951224441681465344
De nombreuses femmes ont d’ailleurs reproché à Nathalie Levy son manque d’intervention après de tels propos.
Peut-on réellement jouir lors d’un viol?
Des études ont prouvé que le corps humain était capable de ressentir un orgasme lors d’un viol. C’est-à-dire qu’il envoie une réponse à l’acte sexuel et violent. Comme l’explique une journaliste américaine citée par L’Express: “Nos corps répondent au sexe. Nos corps répondent à la peur. Nos corps réagissent. Ils le font souvent sans notre permission ou notre volonté. L’orgasme pendant un viol n’est pas un exemple de l’expression d’un plaisir”. C’est cette dernière phrase qui a toute son importance. S’il n’y a pas de consentement, si la relation n’est pas consentie par les deux parties, le jouissement ressenti ne peut pas être qualifié de plaisir. Il n’est que le fruit d’une réaction physiologique, pas d’un orgasme tel qu’on a “l’habitude” de le représenter .
Comme l’écrit Caroline De Haas sur Twitter, “placer cette phrase alors que l’on parlait de plaisir sexuel donne un sentiment de banalisation de la violence”.
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