Pourquoi la Bolivie est un exemple à suivre pour les droits des femmes
Avec ces paysages incroyables, dont un époustouflant désert de sel, la Bolivie est une destination de voyage qui fait rêver. Et il n’y a pas que niveau nature que le pays est inspirant, puisque de plus en plus, les femmes y prennent le pouvoir. Un pari pourtant pas gagné il y a encore quelques années.
Il ne faut pas remonter plus loin que deux ou trois ans pour trouver des titres d’articles préoccupants sur le pays, de “La Bolivie, le pire pays d’Amérique du Sud en matière de violences faites aux femmes” en passant par “En Bolivie, les femmes des peuples indigènes partent perdantes”. Une situation que les Boliviennes en ont eu assez de subir, et qui les a poussées à graduellement reprendre le pouvoir. Via des manifestations, d’abord, et des mobilisations sur les réseaux sociaux. En 2012, une loi contre le harcèlement fait aux femmes a été votée dans le pays, et depuis, il y a de plus en plus de femmes qui y font la loi.
Majorité de femmes
Il faut dire que la Bolivie est désormais avant-gardiste en matière de lois qui protègent les femmes, avec notamment une peine allant jusqu’à 10 ans de prison pour la violence envers les femmes en politique. Et si les mentalités changent lentement dans ce pays qui restent fort patriarcal, l’égalité des sexes en politique est pourtant déjà plus qu’acquise: 47% de femmes siègent au Sénat, et plus de la moitié des membres de l’Assemblée nationale (52%) sont également du sexe féminin. Sexe faible? Surtout pas!
Plus fortes ensembles
En dehors de la vie politique aussi, la résistance s’organise. Dans les rues de La Paz, un bâtiment rose bonbon abrite les Mujeres Creando, un collectif de femmes “indiennes, putes et lesbiennes” ainsi qu’elles se décrivent, qui ont décidé de faire un joli bras d’honneur à la patriarchie. Ainsi que l’une d’entre elles l’a confié à TV5 Monde,
En faisant vivre ce collectif, nous nous efforçons de proposer un véritable modèle social, un mouvement idéologique. L’idée n’est pas seulement de faire parler des femmes et de leurs situations mais bel et bien de ce pourquoi elles se battent: leurs droits.
Un état d’esprit dans lequel se reconnaît la politicienne de gauche Gabriela Montaño.
Les femmes sont majoritaires à l’Assemblée et plus de 40% au Sénat. Cette présence quantitative se transforme en présence qualitative qui permet de changer les priorités.
Changer les priorités en faisant des femmes des incontournables dans toutes les couches de la société, c’est le moyen qu’ont trouvé les Boliviennes pour inverser la tendance dans un pays qui avait tendance à les voir comme des citoyennes de seconde classe. Et si certains combats, notamment celui pour l’avortement, restent encore à mener, on prend exemple sur leur combativité, et on s’engage. Toujours le poing levé...
Lire aussi:
Ce que Simone Weil a changé pour les droits des femmes
Pourquoi une journée mondiale des droits des femmes est essentielle
En Afghanistan, les femmes se battent pour sortir de l’anonymat
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici