2020 n’aura pas eu que des désavantages pour Sarah, 29 ans, qui a donné naissance à un petit garçon à la fin de cette année si particulière. Elle nous explique en quoi la pandémie a changé sa grossesse et son accouchement.
« Quand j’ai appris que j’étais enceinte au tout début du premier confinement, en mars, je me suis dit que ça tombait plutôt bien. Je n’allais pas devoir cacher ma grossesse, ou trouver des subterfuges pour ne pas boire d’alcool, puisqu’on ne pouvait plus voir personne. Je ne suis pas vraiment quelqu’un de stressé par rapport aux maladies donc je ne me suis pas tracassée outre mesure. J’étais même plutôt sereine. Ce qui était plus frustrant, c’est de devoir annoncer ma grossesse à mes parents via une photo sur WhatsApp…
Avec ce confinement obligatoire, j’ai été forcée de ralentir, d’avoir un mode de vie plus calme, et je dois dire que ça m’a permis de vivre une grossesse beaucoup plus confortable que ma première, car oui, je suis déjà maman d’une petite fille de deux ans et demi.
Je me sentais moins fatiguée, et c’était une vraie différence. Par contre, puisqu’il n’y avait plus d’école, on devait sans cesse faire preuve de créativité pour occuper mon aînée et ça, c’était éprouvant. Mais j’ai eu beaucoup moins de nausées et de maux de dos que lors de ma première grossesse. Un bonheur! Et puis, mon conjoint était à la maison, ce qui permettait aussi de faciliter la grossesse: par exemple, il avait plus le temps de s’occuper de notre fille, ce qui fait qu’elle ne s’est jamais sentie exclue en voyant qu’elle allait avoir un petit frère. Aujourd’hui, elle en est fan!
Seule pour apprendre le sexe de l’enfant
Ce qui a été difficile à vivre, c’est que mon amoureux n’a pas pu assister aux rendez-vous chez la gynécologue. Heureusement, il s’agissait de notre deuxième enfant donc il savait déjà ce que j’allais vivre aux rendez-vous, mais c’est dur d’être seule pour apprendre le sexe du bébé… Je devais tout lui raconter après et c’était frustrant, car ça l’excluait de la grossesse alors qu’il ne vit déjà pas la grossesse de la même manière que moi.
Lors de l’accouchement, j’ai dû porter un masque. Ce n’est pas agréable, mais on fait abstraction car il y a pire dans l’accouchement (rires). Etant prof’, j’avais déjà donné cours avec un masque huit heures d’affilée donc j’étais plus ou moins habituée. Mais j’ai fait un malaise à cause d’une hémorragie et je dois avouer que j’ai été bien contente que les médecins m’enlèvent mon masque pour respirer.
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Bébés Covid, bébés sereins ?
Après, à la maternité, je n’ai pas pu recevoir de visites, excepté celle de ma fille aînée. J’étais dans le seul hôpital qui autorisait cela… Et heureusement, car je n’aurais pas supporter de ne pas voir mon enfant pendant quatre jours.
C’était déjà très frustrant de ne pas recevoir la visite de nos proches, car on avait envie de partager notre joie, de montrer notre nouveau-né. C’était dur pour nos proches de devoir attendre une semaine pour le rencontrer.
Mais je dois avouer que l’absence de visites est aussi extrêmement reposant, car ça engendre beaucoup de stress. On ne doit pas se poser la question de si le petit risque de manger en la présence d’un proche, on peut rester en training… Et surtout, ça créé des enfants plus paisibles! Mon bébé n’a quasi pas pleurer et les sages-femmes m’ont expliqué que les maternités étaient beaucoup plus calmes depuis ces mesures. Mes copines, qui ont aussi accouché en 2020, ont aussi des bébés plus calmes et je ne pense pas que ce soit un hasard. Les visites, l’agitation… tout ça est stressant pour les bébés. Je pense que le fait que la grossesse ait aussi été plus ‘cool’ a permis de faire des bébés plus sereins.
Des lueurs d’espoir
Je sais pas si c’est lié à l’actualité ou au fait que ce soit notre deuxième enfant, mais j’ai remarqué que notre bébé suscitait moins d’intérêt. Le Covid était au cœur de toutes les conversations cette année… Et puis, presque personne ne m’aura vue enceinte. C’est assez particulier.
Encore aujourd’hui, les gens n’osent pas venir le voir à la maison, par peur d’être contaminés. C’est un peu triste car ce sont des moments qu’on ne récupérera jamais.
En ce moment, on n’a très peu de contacts sociaux et c’est vrai que c’est compliqué de ne pas avoir de bulle d’air quand on est sans cesse face aux biberons et aux couches. On se sent un peu enfermée là-dedans en tant que jeune maman. Sans oublier que mes parents peuvent moins garder ma fille de deux ans et demi, ce qui ne nous laisse que très peu de répit (rires).
Alors certes, l’année de naissance de mon enfant restera à jamais considérée comme une année pourrie pour la plupart des gens, et ça me rend triste que sa naissance soit entachée par l’actualité.
Mais grâce à mon bébé, cette année grise et morose se sera terminée sur une note positive, pour moi et pour nos proches. Ça nous aura permis de nous échapper de tout ce contexte anxiogène.
Tous les enfants de 2020 sont des petites lueurs d’espoir. Et puis mon enfant aura des choses à raconter plus tard: créé pendant le confinement, né pendant le re-confinement (rires). »
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