““Text me when you get home””: pourquoi cette publication est-elle devenue virale sur Instagram?
« Text me when you get home », soit « envoie un message quand tu es rentrée” : tels sont les mots affichés sur la publication devenue virale de Lucy Mountain suite à la mort de Sarah Everard.
« Envoie-moi un message quand tu es rentrée ». Qui d’entre nous n’a jamais dit ou écrit cette phrase à une copine qui rentrait chez elle après une soirée ? Pour la plupart d’entre nous, c’est même devenu une habitude, des mots qui accompagnent un “au revoir” le plus naturellement du monde, comme une protection qui nous collerait désormais à la peau. Décortiqués, ces quelques mots font peur car ils reflètent à quel point nous, femmes, avons intériorisé les dangers inhérents aux rues vides la nuit. À quel point nous savons que rentrer chez nous le soir n’est jamais sans risque. Dans une publication devenue virale publiée vendredi sur Instagram, Lucy Mountain revient sur ces mots-défenses, et sur ces réactions que nous sommes nombreuses à avoir adoptées au moment de rentrer tard le soir chez nous : partager notre localisation, enlever nos talons pour les troquer contre des baskets, garder nos clés entre nos doigts serrés, faire semblant d’être au téléphone, imaginer des détours pour ne pas passer par certaines rues. Des comportements enracinés, que personne ne nous a appris mais que nous avons étrangement adoptés par nous-même. Parce que c’est ça, encore, être une femme aujourd’hui.
J’aimerais que davantage d’hommes comprennent le fait que nous ne pouvons pas marcher seules la nuit avec des écouteurs dans les oreilles, (…) Que chaque fois que nous passons devant des groupes d’hommes, notre cœur bat un peu plus vite. Que chaque fois que nous répondons au harcèlement sexuel dans la rue, nous prenons un autre risque pour notre sécurité”,
écrit Lucy. Et de conclure : “Une femme devrait avoir le droit de rentrer à la maison.”
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En écho à l’affaire Sarah Everard
Ce message fait suite à l’affaire qui fait grand bruit en ce moment en Grande-Bretagne : début mars mourrait Sarah Everard, 22 ans. Elle a été enlevée puis assassinée alors qu’elle rentrait simplement chez elle, le soir, à pied, dans Londres. Un suspect a été inculpé le samedi 13 mars et il s’agit d’un policier de 48 ans. Suite à l’émotion suscitée par sa disparition, des milliers de personnes ont décidé de se rassembler en la mémoire de la jeune femme ce samedi 13 mars. «Elle rentrait juste chez elle», «Laquelle de nous sera la prochaine ?», pouvait-on lire sur les panneaux des manifestants. Un rassemblement qui a développé une brutale répression policière. La police se serait mise à arrêter des femmes, à les menotter, et à disperser la foule, prétextant le non-respect de la distanciation physique.
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