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Tout ce qu’il faut savoir avant d’aller voter ce dimanche

Kathleen Wuyard

Ce dimanche 26 mai, les Belges sont appelés à aller voter, pour le gouvernement fédéral, régional, communautaire, mais aussi pour les européennes. Afin de ne pas s’emmêler les pinceaux dans l’isoloir, petit rappel des enjeux multiples de ces quadruples élections.

On vote pour quoi?


Contrairement au scrutin d’octobre dernier, où on élisait les représentants communaux, cette fois, on vote pour trois niveaux de pouvoir, ce qui démultiplie grandement les enjeux des élections.

-Les fédérales

Il s’agit d’élire les 150 députés qui composent la Chambre des représentants, et les 50 sénateurs qui composent le Sénat. Les électeurs peuvent choisir de voter pour une liste politique, où d’exprimer un vote préférentiel pour un candidat sur la liste pour laquelle ils votent. Les sièges obtenus par chaque liste sont d’abord attribués aux candidats ayant recueilli le plus grand nombre de suffrages en leur nom.

Ainsi que l’explique en détail le portail belgium.be, au lendemain des élections fédérales, le Premier ministre présente la démission de son gouvernement au Roi.  Le Roi charge le gouvernement démissionnaire de gérer les affaires courantes. Dans les jours suivants, le Roi reçoit une série de personnalités (présidents de la Chambre et du Sénat, les présidents des principaux partis, ...) en audience afin de déterminer les possibilités de formation d’un nouveau gouvernement. Le Roi désigne ensuite un informateur ou un formateur.  L’informateur est un responsable politique expérimenté, qui rassemble des informations auprès des différents partis quant à leurs points de vue et souhaits concernant la formation d’un nouveau gouvernement. Le formateur a pour mission la formation d’un gouvernement.  Lorsqu’il y parvient, il devient généralement le Premier ministre du nouveau gouvernement.

-Les régionales et communautaires

Il y a 313 sièges à pourvoir: 124 députés à élire au Parlement flamand, 75 au Parlement de Wallonie, 89 au Parlement bruxellois et 25 au Parlement de la communauté germanophone de Belgique. Actuellement, en Wallonie, le trio de tête se compose du PS, qui dispose de 30.9% des sièges, contre 26.68% pour le MR, et 15.17% pour le cdH. Au Parlement bruxellois, le PS a 23.5% des sièges, le MR, 20.3% et le cdH 10.3%.

-Les européennes

La Belgique dispose de 21 sièges au Parlement européen: 12 pour le Collège néerlandais, 8 pour le Collège français et 1 pour le Collège germanophone. Actuellement, PS et MR ont chacun 3 sièges au Collège francophone, contre 1 chacun pour Ecolo et cdH.

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Voter, oui, mais pour qui?


Si vous êtes complètement perdue à l’approche du suffrage, rassurez-vous: vous êtes loin d’être la seule. La preuve: les grilles de lecture rassemblant les principales mesures des partis se multiplient, et dans leur sillage, des test permettant de mieux vous positionner sur l’échiquier politique. Incroyablement minutieux et documenté, le guide des programmes des différents partis réalisés par L’Echo est un excellent guide. Moins long à lire, et drôlement efficace, le Test Electoral de la RTBF est également une bonne manière de savoir de quel parti vous êtes le plus proche avant de voter. Outre ces aides en ligne, il y a quelques informations à avoir bien en tête tout de même avant de cocher les candidats auxquels vous donnerez votre voix, plus précisément sur les partis “en marge” des familles politiques traditionnelles. Tentants grâce au vent de changement qu’ils promettent, ils pourraient toutefois faire souffler une véritable tempête s’ils accédaient au pouvoir.

Lire aussi: Lettre ouverte à Marie-Christine Marghem (même si on aurait préféré qu’elle la ferme)

Ainsi, voter pour le PTB, pourtant perçu par nombre d’électeurs comme une alternative aux magouilles en tout genre qui ont entaché la politique belge ces dernières années, ne serait pas sans risques. Le PTB, le “parti qui fait peur”? Dans une étude de longue haleine consacrée au parti, le politologue Pascal Delwit, Professeur à l’ULB, pose la question de savoir si le PTB respecterait les règles de la démocratie s’il arrivait au pouvoir avec une majorité absolue.

C’est une question que j’ai po­sée à Mertens et Hedebouw. Ils étaient embêtés parce que s’ils disaient oui, c’était une forme d’acceptation totale de la démocratie représentative, qu’ils considèrent comme un système bourgeois. S’ils disaient non, ce ne serait évidem­ment pas acceptable. Ils répondent donc qu’ils n’auront ja­mais de majorité absolue afin d’évacuer la question.

 

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Alain Destexhe, l’instigateur de la Liste Destexhe, a beau gérer sa communication d’une main de fer, et assurer n’être absolument pas raciste (et même, se sentir insulté qu’on puisse penser ça de lui), les accusations qui pèsent sur lui se basent sur une série d’événements concrets. En août 2015 déjà, La Libre relatait que ses collègues du MR avaient voulu l’écarter, après qu’il se soit notamment emporté sur Françoise Schepmans (MR), la bourgmestre de Molenbeek, à qui il reprochait d’être trop tolérant avec les musulmans. Destexhe est également l’auteur de deux livres où il dénonce le “communautarisme bruxellois”, soulignant que selon lui, les efforts des autres partis pour faire vivre ensemble différentes communautés représentent un danger. Autant de sorties qui lui ont valu le surnom peu flatteur de “Zemmour belge”.

Lire aussi: Cher Bart de Wever,...

La N-VA vient d’affirmer être “prête à mettre de côté le confédéralisme”, sauf si les Wallons votent “à fond à gauche”. Une promesse qui sonne plutôt comme une menace, d’autant que Theo Francken, l’homme fort du parti, ne s’en cache pas: en 2017, il affirmait que la question confédéraliste serait au coeur des élections de 2019. Pour rappel, si la N-VA obtenait ce fameux confédéralisme, la Belgique ne serait plus qu’une coquille vide, avec la Flandre, la Wallonie (et la question épineuse de Bruxelles et des cantons germanophones) transformés en États souverains et indépendants, qui seraient liés pour gérer certains de leurs intérêts communs.

 

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Autant dire qu’avant de donner sa voix ce dimanche, on se renseigne, et pas uniquement en allant sur le site officiel du parti ou du candidat qui nous intéresse. Voter ne prend que quelques minutes, mais les conséquences de nos choix électoraux, elles, durent des années.

Quels sont les enjeux?


Outre, donc, le confédéralisme, en votant au fédéral et aux régionales, on a l’occasion d’avoir un impact concret sur le climat et la qualité de vie (à commencer par les salaires, pensions, etc...), thèmes principaux de cette campagne électorale.

D’accord, mais les européennes, c’est un peu lointain non, difficile de se sentir concernés? Et pourtant, ainsi que le rappelle le Bureau belge du Parlement européen, ces élections sont tout sauf anodines.

En votant aux élections européennes, vous avez votre mot à dire sur la direction que prendra l’Union européenne pour les cinq prochaines années dans des domaines clés tels que le commerce international, la sécurité, la protection des consommateurs ou encore la lutte contre le changement climatique. Les députés ne se contentent pas de modeler de nouvelles législations.


En tant que femmes engagées, on se saisit également de cette opportunité pour réduire encore un peu l’écart entre les sexes. En élisant plus de femmes au pouvoir, d’abord: en 2019, la Belgique compte 39% seulement de femmes au fédéral et 4 femmes seulement sur 18 membres du gouvernement. Mais changer la donne ne passe pas seulement par une féminisation de la politique: il s’agit également de donner votre voix à des partis qui mettent le pays sur la voie de l’égalité. Par exemple, en promouvant un congé paternité plus long.

Pourquoi c’est important de voter


Dans nos sociétés démocratiques, voter est un devoir, certes, mais c’est aussi un de nos droits les plus précieux. C’est notre manière de manifester ras-le-bol ou encouragements aux partis au pouvoir, de sanctionner là où ça fait le plus mal les politiciens qui se sont rendus coupables de magouilles et/ou de déclarations inacceptables. Mais aussi, de manière plus positive, de donner une voix aux causes qui nous tiennent à coeur en leur donnant la nôtre, de voix, dans l’isoloir. Alors que l’ombre du confédéralisme plane sur le pays, ces élections sont peut-être plus cruciales que jamais: il s’agit de montrer un front uni, et d’envoyer un message clair aux extrémistes, “pas en Belgique”. Dans les mots immortels du Président Abraham Lincoln,

Un bulletin de vote est plus puissant qu’une balle de fusil.

Et si on ne vote pas, on risque quoi?


En Belgique, le vote est obligatoire, et ceux qui ne vont pas voter sans raison valable pour justifier leur absence risquent une amende du Tribunal de Police. Soit entre 30 et 80 euros d’amende pour une première absence non justifiée, et jusqu’à 200 euros en cas de récidive. Si vous êtes appelée à être assesseur et que vous compter faire les élections buissonnières, sachez que l’amende pourrait atteindre jusqu’à 400 euros. Cher payé, d’autant qu’avoir l’opportunité de faire entendre sa voix au gouvernement, ça n’a pas de prix.

Voter blanc, c’est grave?


Si cela ne vous dérange pas de savoir que votre vote risque de donner plus de poids à un parti qui vous dérange, non. Ce dimanche, vous avez l’option de faire entendre votre opinion, ou de voter blanc (vous ne cochez aucun candidat d’aucune liste) ou nul (votre bulletin est illisible, abîmé, vous avez gribouillé dessus...). Sachez toutefois que si vous choisissez une de ces deux options “par protestation”, c’est faux de croire que votre vote ne compte pas. Les sièges sont attribués suivant le nombre de voix, et seuls les votes valables sont comptabilisés. Donc concrètement, en ne votant pas, vous donnez davantage de poids aux votes des autres (sans pour autant que votre vote blanc ou nul “aille à la majorité”, contrairement à ce qu’assure la rumeur à chaque élection).

Qu’est-ce qu’on ne doit pas oublier dimanche?


Votre devoir citoyen, hu hu hu. Blague à part (c’est vrai, on vient de vous répéter 5 fois que le sujet était on ne peut plus sérieux), vous ne devez pas oublier de vous présenter au bureau de vote munie de votre carte d’identité ainsi que de votre convocation électorale. Si vous ne l’avez pas reçue, ou que vous l’avez perdue, renseignez-vous auprès de votre commune: certaines organisent des permanences pour fournir des duplicata. Joyeuses élections ce dimanche, et puisse le sort être favorable au parti que vous soutenez!

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