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Un pharmacien du Hainaut invente les médicaments suspendus pour prendre soin des démunis

Kathleen Wuyard

Après les cafés et les repas, place aux médicaments suspendus, une trouvaille solidaire d’un pharmacien du Hainaut pour que les plus démunis puissent avoir accès aux traitements dont ils ont besoin.


C’est notre confrère Thierry Vangulick qui a relayé l’info sur la RTBF, et on l’en remercie: en cette période de générosité, rien de tel que de rassembler les initiatives solidaires. Et celle de Laurent Staquet, pharmacien à Gouy-lez-Piéton, dans le Hainaut, a tout pour plaire: frustré de ne pouvoir distribuer gratuitement des médicaments (la loi belge l’interdit) et de constater que certains clients de sa pharmacie doivent se priver des médicaments qui leur ont été prescrits faute de moyens, ce pharmacien au grand coeur a eu l’idée de lancer des “médicaments suspendus” dans son officine.

1 Belge sur 4 est touché


Le principe est le même que celui des cafés suspendus: au moment de passer à la caisse, on paye un montant supplémentaire, déposé dans une tirelire installée à cet effet sur le comptoir de la pharmacie. Laurent Staquet s’engage à doubler les montants déposés, et à ainsi pouvoir payer les médicaments de personnes dans le besoin qui n’ont pas de quoi se les offrir. Une minorité des clients? Au contraire: selon une enquête nationale de Solidaris relayée par Moustique au printemps dernier, près de 50% des Belges avouent s’inquiéter des dépenses grandissantes de médicaments dans leur budget, tandis que 40% des Wallons et des Bruxellois ont confié avoir dû renoncer à un médicament nécessaire pour des raisons financières. Dans la foulée de l’enquête, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) tirait la sonnette d’alarme, soulignant qu’en Belgique, le pourcentage des individus ayant dû reporter des soins de santé pour des raisons financières reste plus élevé que la moyenne européenne. Une inégalité que Laurent Staquet contribue à réduire comme il le peut au sein de la pharmacie Lavista. “Cet argent servira à offrir des médicaments (non soumis à prescription) pour soigner les petits maux de l’hiver (pastilles, sirops, sprays) aux plus démunis de notre commune qui en feront la demande au comptoir de la pharmacie”.

La délivrance en toute discrétion au comptoir de la pharmacie avec les conseils de 1ère délivrance se feront par le pharmacien sur le principe de la confiance. Le pharmacien ne vous demandera jamais si vous ne savez réellement pas vous payer ce produit”.


Et de rappeler au passage “qu’en cette fin d’année, il est parfois utile de se recentrer sur l’essentiel !”.

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