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Stéphane, alcoolique, a créé un site pour partager son expérience et aider en confinement

Manon de Meersman

Entre les e-apéros et les cocktails imaginés pour la quarantaine, l’alcool s’est immiscé dans nos habitudes quotidiennes, instaurant l’apéritif comme le moment-clé de la journée. Stéphane est alcoolique et abstinent depuis juillet 2015. En cette période de confinement, il a lancé un site pour mettre en garde contre la dangerosité de l’alcool.


Selon le Huffington Post, des experts alertent sur les addictions depuis le début du confinement. Philippe Batel, psychiatre et addictologue, explique que: “Les liens entre les situations de stress traumatique et la consommation sont tout à fait établis. On répond avec les moyens du bord habituels, calmants, alcool, drogues récréatives”.

Mettre en lumière une maladie sournoise


Cette situation, Stéphane la connait. Il l’a expérimentée durant 30 ans. 30 ans à consommer de l’alcool, partant pourtant au départ d’un simple verre à l’occasion. Jusqu’à finir par plusieurs en l’espace d’une journée. Et c’est la raison pour laquelle il a décidé, en cette période de confinement, de lancer un site, intitulé Alcoolique.org, afin de conscientiser sur cette tendance à se réfugier dans l’alcool actuellement, et les conséquences de cette nouvelle habitude.

L’alcoolisme est une maladie sournoise. En cette période de confinement, les gens sont seuls ou en couple et ont tendance à boire de plus en plus, à l’heure de l’apéro, et parfois même avant. On crée une habitude. On crée une assuétude.”


explique Stéphane. “Ma démarche est de sortir de ma coquille pour mettre l’alcoolisme en pleine lumière, de manière permanente et compréhensible. Il faut en parler, il faut que les gens soient avertis d’une histoire vraie. Je ne suis pas spécialiste, mais nom d’un chien, faisons attention!”, s’exclame Stéphane dont la démarche est admirable. “J’ai en tête cette idée de site depuis très longtemps. Mais deux choses m’empêchaient de me lancer: mon entourage, qui peut-être n’avait pas envie que je déclare publiquement que j’étais alcoolique, mais également mon égo, avec cette peur de redevenir ‘le mec intégralement centré sur sa personne'”, avoue Stéphane. “Je suis un alcoolique, homme de média, actif sur un média très populaire, et j’ai le désir de partager mon expérience le plus humblement possible pour permettre à d’autres de s’identifier à mon parcours”, explique Stéphane, animateur radio, pour qui le confinement a donc été le déclic pour se lancer dans la mise en ligne de son blog.

Un danger qui plane


Le piège des e-apéros et des verres en tout genre en soirée de confinement est clair: tomber dans une assuétude et qu’avant même de pouvoir s’en rendre compte, on perd le contrôle de la situation. Selon Morgane Guillou, maître de conférences et professeur hospitalier en addictologie à Brest, relayée par le Huffington Post, ces e-apéros et compagnie participent “à la banalisation et la normalisation de la consommation d’alcool comme si c’était la seule alternative. Comme si elle entretenait l’illusion du maintien du lien social”.  Pour Stéphane, le danger de l’alcool n’est pas à prendre avec des pincettes. “Le fléau que représente cette maladie progressive mérite toute mon attention et toute votre attention aussi. Beaucoup sont en danger comme je l’étais: ne pas en reconnaître les signes c’est entrer dans un cercle vicieux dont l’issue est trop souvent fatale”, explique-t-il.

L’idée de ce blog est de dire: ça ressemble trop à ce que j’ai vécu, je dois mettre en garde.”


conclut Stéphane. Une démarche noble, qui a le mérite de pousser à la réflexion quant à ce verre que l’on prend plaisir à boire chaque soir... Peut-être un peu trop?

 

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