Un prof invité à l’IHECS lâche des propos racistes et sexistes
Les faits nous ont été relatés par Paris Match Belgique, et mis en lumière par Le Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations".
C'est Michel Demeuldre – ancien professeur de sociohistoire des musiques du monde de l'ULB – qui est à la base de ces commentaires tout à fait déplacés. Invité à l'IHECS, dans le cadre du cours de formes musicales donné à des étudiants de 2e bac, le conférencier a cru bon de parler de son ex-compagne originaire du Rwanda, qui avait, je cite "l'élégance d'une génisse" (une vache) et de leurs rapports sexuels, dont le rapport avec les musiques du monde, thématique de son cours, tient de l'ordre de... la choucroute. Tout ça avec des imitations abjectes d'accent congolais.
Du côté rwandais (...) et ça je trouve que ça devrait être inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO : la façon de faire jouir les femmes au Rwanda (...) vous devez titiller le clitoris, et pour que ça soit efficace, il faut bien tirer... les jeunes filles se tirent les lèvres pour que ça soit bien proéminent et facile à faire.
Parce que c'est bien connu, toutes les femmes jouissent de la même manière, selon leur nationalité. Des propos clairement humiliants envers les femmes afro-descendantes. Toujours de manière déplacée, le professeur a invité les étudiantes à tester cette technique.
Le tout est à retrouver ici, sous forme d'enregistrement audio.
L'absence de réaction des élèves pointées du doigt
Face à l'indignation provoquée par ses propos, Michel Demeuldre a tenu à répondre dans une longue lettre:
"Je peux admettre que j’ai (...) été maladroit et si une ou plusieurs personnes ont été choquées, croyez bien que je le regrette sincèrement et que je m’en excuse car je n’ai jamais voulu manquer de respect envers quiconque : toute ma vie est là pour en attester".
Il a ensuite relevé le manque de réactions des élèves (si ce n'est quelques rires...), qu'on entend très clairement dans la bande audio.
Mes anciens étudiants peuvent témoigner de ma préférence pour les échanges, qu’à l’occasion, je tente de susciter par un certain sens de la provocation.
Ces propos à la fois misogynes et stigmatisants auraient donc eu vocation de provoquer ses élèves. Excuse quelque peu facile. Et s'il a "traité" son ex-compagne de génisse, c'est selon lui, parce que:
Comme pour l’éleveur la valeur sociale et économique est la vache, il est donc compréhensible que l’aptitude à la course, le maniement de la lance et du bâton soient valorisés et que ‘l’élégance de la génisse’ soit modélisée dans une culture où l’on dédicaçait des poèmes à des vaches.
L'IHECS a quant à elle répondu dans un communiqué de presse, en se déchargeant de toute responsabilité et sans montrer l'ombre d'une excuse. L'école a même souligné que "ses propos, effectivement très crus sur certaines pratiques sexuelles anciennes au Rwanda et en Afrique de l’Est, renvoient à des pratiques qui semblent largement documentées dans la littérature scientifique".
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