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Une japonaise forcée de présenter des excuses à son employeur pour être tombée enceinte

Barbara Wesoly

Le Japon est loin d’être reconnu pour sa bienveillance à l’égard des femmes désirant faire carrière tout en devenant maman. Mais le pays atteint aujourd’hui des sommets d’intolérance et de discrimination. Certains patrons n’hésitent ainsi pas à réprimander leurs employées tombant enceinte sans autorisation.


Les années passent mais les chiffres ne changent pas ou presque. 70% des Japonaises, écrasées par la pression sociale, quittent encore leur travail une fois devenues mamans. Et elles sont près de 50% à démissionner en apprenant leur grossesse. Il faut dire que, même si officiellement aucune loi n’empêche de concilier vie de famille et emploi, dans les faits, la discrimination est devenue la norme. Certaines entreprises rétrogradant carrément ces femmes, jugées comme moins productives voire inefficaces dès lors qu’elles donnent la vie.

Demander pardon


Et pire encore, dans de nombreux lieux de travail on met désormais en place des calendriers officieux de grossesse. Un planning établissant l’ordre dans lequel les employées ont le droit de tomber enceinte, en fonction de leur ancienneté ou de leur âge. Certains patrons décidant notamment que leurs salariées ne peuvent devenir maman avant 30 ou 35 ans. Et c’est ainsi qu’une jeune japonaise travaillant dans une crèche du nord du pays, a reçu un blâme et été forcée de s’excuser devant tous ses collègues et la direction pour être tombée enceinte avant son tour.

Système rétrograde


Lorsqu’elle a annoncé ce qui était censé être une “heureuse nouvelle”, la future maman a ainsi été blâmée pour son égoïsme. Et convoquée chez son supérieur accompagné de son mari, accusée d’avoir usurpé le tour d’une collègue plus haut placée. Suite à cet incident traumatisant, la jeune femme a écrit une lettre au journal nippon Mainichi Shimbun et ouvert la porte à de nombreux témoignages d’autres mamans ayant vécu le même cas de figure.

Un mot qui dit tout


La maternité est à ce point taboue au Japon qu’un terme a même été créé pour évoquer les difficultés rencontrées par celles se refusant à demeurer dans les cases prévues par la société. Matahara signifie ainsi “harcèlement maternel”. Un mot dont l’existence même prouve la gravité de la situation dans le pays. Et les pressions à la démission subies par celles qui tombent enceintes et osent ne pas fuir d’elles-mêmes.

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