Une journée dans la peau de parents confinés
Gwendoline Cuvelier
Journaliste
Journaliste
20 March 2020
Mise à jour: 26 September 2021
Soyons honnêtes, quand on a su qu’on allait se retrouver coincés à l’intérieur avec nos enfants pendant plusieurs semaines, on s’est regardés avec des sueurs froides, leur papa et moi.
Une semaine plus tard, force est de constater qu’il y a des avantages et des inconvénients à un lockdown avec des enfants. Pour vous donner une petite idée, voici à quoi ressemblent nos journées avec nos deux filles de 2 ans et demi et 4 mois.
Une journée de confinement avec des enfants c’est...
- Ne plus jamais programmer de réveil dans l’espoir que les enfants confinés prennent goût à la grasse matinée (jusque 7h30)
- Se lever en disant “Jour 6” sur un air de défi
- Prendre un petit déjeuner en famille sans qu’il ne soit samedi
- Construire des tours de Kapla en pyjama
- Profiter d’une douche de 10 minutes pour recharger les batteries
- Se faire (un minimum) jolie juste pour son chéri
- Tenter de télétravailler avec les nouveaux mini-collègues les plus envahissants qu’on ait connus jusqu’à présent
- Adresser une pensée à tous ces travailleurs impactés qui n’en n’ont même pas la possibilité
- Passer un coup de fil avec un petite mioche qui hurle en arrière-fond
- Redécouvrir chaque recoin de la maison avec imagination
- Organiser un pique-nique dans le salon et une boum dans la chambre
- Penser que, heureusement, le rire des enfants est encore plus contagieux que le Coronavirus
- Téléphoner à Papy et Mamy tous les jours pour leur montrer notre amour
- Avoir la gorge qui se serre en entendant nos enfants jouer au docteur
- Envier leur insouciance
- Dire vingt fois “on ne mange pas avec les doigts”
- Oh et puis pourquoi pas?
- Mettre les règles de côté pour qu’ils gardent un bon souvenir de la vie confinée
- Décompter les heures jusqu’à la sieste
- Ouvrir son ordi dès qu’ils ferment les yeux, comme s’il s’agissait de vases communicants
- Raconter, encore et encore, l’histoire du petit virus en essayant de la rendre rigolote
- Remettre une mèche de cheveux de notre petite fille en place et en profiter pour vérifier discrètement la température de son front
- Confier à notre bébé que finalement le congé de maternité va un peu se prolonger
- Avoir envie de les étriper toutes les deux. Puis de les dévorer d’amour. Puis de les étriper,...Et ce, pendant toute la journée.
- Envier les marathons Netflix et les séances de yoga en ligne des amis sans enfants
- Mais se dire que sans eux ce serait quand même plus déprimant
- Sourire de loin aux voisins qu’on n’avait jamais vu dans le coin
- Lire les nouvelles avec une boule au ventre
- Envoyer quelques blagues par WhatsApp et rire un bon coup pour décompresser
- Ranger son téléphone et chanter de plus bel “une souris verte”
- Tirer en longueur chaque activité
- Entendre notre fille dans son bain appeler les bouteilles de shampoings par les prénoms de ses copains
- La sortir de la baignoire avec la peau encore plus fripée que d’habitude
- Posséder soudainement le luxe d’observer nos petites grandir à vue d’oeil
- Assister à leur premier fou-rire entre soeurs
- S’émerveiller devant la plus petite qui se retourne tout seule et la grande qui organise des “pestacles”
- Se rendre compte de la chance qu’on a d’avoir une maison confortable pour s’y réfugier. D’avoir une maison tout court.
- Se sentir bénis d’avoir une famille, des enfants, des soins de santé
- Endormir chaque soir nos filles avec le sentiment d’une mission réussie
- Stresser de les voir évoluer dans un monde au bord de l’apocalypse
- Vider les cases de l’agenda des prochains mois
- Vivre au jour le jour sans faire de plan
- Prendre le temps de s’aimer vraiment
- Rêver de tout ce qu’on fera “après le confinement”
- S’endormir en se disant “finalement c’était une bonne journée”. En tout cas meilleure que celle du personnel hospitalier.
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