L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a interrogé près de 140 000 personnes à travers l’Union Européenne, le Royaume-Uni, la Serbie et la Macédoine du Nord afin d’obtenir des données solides permettant d’établir une meilleure compréhension de la manière dont les personnes LGBT vivent en Europe.
Le FRA a sorti un rapport “A long way to go for LGBTI equality”, publié sept ans après la première étude du genre réalisée sur le sujet. Cette étude inclut les personnes intersexes ainsi que les jeunes LGBT de 15 à 17 ans, faisant d’elle la plus importante réalisée à l’échelle de l’Europe sur la situation des personnes LGBTI.
Des craintes justifiées
Les résultats dévoilent des pourcentages non-négligeables. Tout d’abord, en Europe, que ce soit dans les lieux publics, à l’école, au travail ou dans le monde professionnel, 47% des personnes LGBT+ sont ou ont été victimes de discriminations sur les douze derniers mois, le chiffre montant jusqu’à 55% pour les femmes lesbiennes. “Cependant, rares sont celles et ceux qui poussent les portes des commissariats pour dénoncer ce type de violences. Les raisons invoquées sont l’impression que rien ne changerait, la crainte d’être OUTé (ndlr: voir son orientation sexuelle dévoilée publiquement) ou encore l’idée que “cela arrive tout le temps” et donc qu’il faut faire avec”, explique le magazine Têtu.
Dans la vie professionnelle, ce sont 21% des Européens qui déclarent avoir subi des discriminations en raison de leur appartenance à la communauté LGBT, un chiffre qui grimpe à 29% pour les personnes transgenres. À l’école, 90% des personnes participant à l’étude expliquent avoir observé des commentaires négatifs vis-à-vis d’une personne LGBT. Insultes, intimidation, harcèlement... Ces discriminations prennent diverses formes, poussant certains à ne pas dévoiler leur orientation sexuelle durant plusieurs années, à se replier sur soi, voire à plonger dans une précarité économique. “50% des personnes intersexes et trans déclarent avoir des difficultés à subvenir à leurs besoins. Une sur trois est concernée sur l’ensemble des LGBTI”, détaille Têtu.
À la suite de la publication de cette étude, “la FRA invite l’UE et ses États membres à mettre en place des mesures”, mettant l’accent, notamment, sur une pénalisation des crimes de haine et l’accompagnement des victimes afin que celles-ci n’aient aucune crainte de porter plainte. “Et enfin pour lutter contre les discriminations, elle demande l’adoption de “la directive sur l’égalité de traitement afin d’étendre la protection contre la discrimination au-delà de l’emploi”. Et tout cela au niveau européen”, conclut Têtu.
Une info repérée sur Têtu
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