Vous vous reconnaitrez encore forcément dans la nouvelle BD d’Emma
Vous avez sans doute entendu parler d’Emma grâce à sa BD sur la charge mentale qui avait fait grand bruit il y a quelques mois. L’illustratrice revient pour mettre en lumière le jugement fait à la colère des femmes…
Encore une fois, l’illustratrice vise juste, très juste, avec son crayon. Pile là où ça fait mal d’être une femme. Cette fois, elle parle de notre tendance à nous excuser d’avoir été blessée par une remarque, sexiste ou autre, venant d’un mec. Exemple: vous êtes en train de faire un travail de groupe et un de vos camarades vous dit que vous avez de très jolies mains. Du tac au tac, vous lui répondez: “Mais, je t’ai pas demandé ton avis!” Les mecs autour s’offusquent de votre réaction: “Eh, mais détend-toi, c’était pas méchant”, “Franchement, tu ne devrais pas réagir si agressivement, c’était une blague”. Et au final, bam, on finit par s’excuser. Réfléchissez… on est sûre que les exemples sont légions. Ne vous êtes jamais excusé d’avoir répondu trop impulsivement à un pote qui vous faisait une “blague” sur votre poids, par exemple?
Manipulation émotionnelle
Pour l’illustratrice française, il faut nommer les choses clairement et faire croire à une personne blessée qu’elle est la fautive dans la situation conflictuelle, ça s’appelle de la manipulation émotionnelle. Parce que progressivement, on finit par ne plus réagir du tout aux provocations, par peur de se sentir humiliée. Et c’est plus insidieux que ça: au fur et à mesure que ce genre de situations se reproduit, on finit par devenir incapable de discerner les situations dans lesquelles nous sommes légitimes à nous mettre en colère.
Des comportements intériorisés dès l’enfance
Quand on y regarde de plus près, “ce contrôle sociale de nos émotions commence dès l’enfance. Chez les petits garçons, l’agressivité est considérée très tôt comme normale. Elle fait partie des qualités vues comme nécessaires pour ‘devenir un homme'” explique Emma.
D’ailleurs, un homme qui se met en colère, c’est sexy, une femme qui se met en colère, ça la rend moche, ça la décrédibilise. Chez les filles, très tôt, l’agressivité est vue comme quelque chose de très négatif. Frappez votre poupée à 8 ans et c’est à peine si vous n’êtes pas considérée comme perturbée. Tout au long de notre vie, nous sommes invités à être calme, douce… et d’ailleurs, les mecs sont souvent les premiers à reprocher à une femme son manque de douceur, comme si cela la rendait inapte à être une vraie femme. Comme si elle était trop émotive, irrationnelle… On connaît toutes le fameux: ‘mais t’as tes règles ou quoi?’ si on hausse le ton. Au final, on finit par dire l’inverse de ce que nous ressentons, par peur de paraître chiante ou mégère. Qui n’a jamais répondu “non, non” à son Chéri qui lui demande si elle est fâchée.
Arrêtez de canaliser sa colère
L’erreur que nous commettons fréquemment, c’est de masquer notre colère, l’étouffer. Quitte à ce qu’elle nous revienne en pleine figure sous différentes formes: stress, dépression, troubles anxieux, alimentaires… Et cette tendance à toujours étouffer notre colère finit par nous paralyser, ce qui peut avoir des conséquences désastreuses dans des situations d’agression. Alors, Emma, propose des débuts de solution testés et approuvés par elle-même: ne pas sourire par politesse face à une blague déplacée d’un collègue un peu lourdos, expliquer calmement son mécontentement face à quelqu’un qui nous traite d’hystérique… À long terme, l’idéal selon Emma serait d’éduquer les enfants indépendamment de leur genre. Leur expliquer, aux filles comme aux garçons, que la colère est une émotion normale et un signal utile que nous donne notre corps et qu’il faut apprendre à utiliser et dompter. Et puis, apprendre aux hommes à ne pas juger une femme en colère, ce serait déjà un bon début. Et le partage de cet article peut y aider!
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