Après avoir été violée, elle met les filles en garde contre les sugar daddies
Il y a quelques semaines, la publicité pour les “sugar babies” sur le parking de l’ULB avait suscité une sacrée polémique, à raison. Alex Page a essayé et a décidé de témoigner pour dissuader les jeunes filles de se lancer.
Le principe des Sugar Babies? Il s’agit de jeunes filles prêtes à tenir compagnie et plus si affinités à des hommes plus âgés en échange de vêtements de couturiers, de restaurants luxueux, etc. En Belgique, elles seraient actuellement plus de 6000. Il y a quelques semaines, une affiche publicitaire avait été dévoilée sur le parking de l’ULB pour inciter les étudiantes à “améliorer leur style de vie” en sortant avec un sugar daddy. Un scandale.
Alex Page, prostituée de profession, webcam girl et blogueuse, et assez ouverte d’esprit a eu la bonne idée de partager sa propre expérience des sugar daddies. À l’époque, elle s’était laissée tenter et s’était inscrite sur un site de sugardating, un peu à reculons dans un premier temps: “J’avais lu beaucoup de choses sur le fait qu’une sugar baby n’est pas une prostituée. Tous les arguments que j’avais lus sur la question m’avait irritée car selon moi ils tournaient tous autour d’une totale méconnaissance des travailleuses du sexe, présentées – à l’inverse des sugar babies – comme des jeunes femmes sans diplôme, sans objectif de vie ni autre alternative, et point qui me dérangeait le plus, comme des femmes sans affection pour leurs clients”, déplore-t-elle. Très vite, elle réalise qu’il n’y a aucune différence entre prostituée et sugar baby. Elle va plus loin en expliquant que la théorie comme quoi le sugardating n’induit pas de relation tarifée fut démontée dès le début de son expérience.
Le sexe n’est pas un dû
Le plus difficile? Montrer aux sugar daddies que le sexe n’est pas un dû dans une rencontre avec un sugar baby… Car Alex Page a vécu une mauvaise aventure avec un sugar daddy, au cours de leur seconde rencontre pour faire plus ample connaissance:
“J’étais tendue, mais quand il m’a demandé d’entrer pour voir les chiens, j’ai accepté. Je présume que j’ai laissé tomber ma garde lorsque les chiots sont venus me faire la fête. Une fois que j’étais assise sur le canapé, il a arrêté de jouer avec ses animaux et s’est assis à côté de moi. Je ne voyais pas le mal jusqu’à ce qu’il commence à me masser les épaules. Je me suis raidie et lui ai dit vouloir rentrer chez moi. Ne le voyant pas arrêter, j’ai fait mine de me lever et c’est là qu’il m’a attrapée violemment par les cheveux et m’a tirée vers lui. Il m’a rappelé que j’avais accepté son AmEx et m’a dit qu’il allait avoir ce pour quoi il avait payé. Et c’est finalement ce qu’il a fait. Après m’avoir tirée jusqu’à sa chambre, il a pris de moi ce qu’il voulait et après avoir eu terminé, il est parti se coucher. J’ai passé le reste de la nuit à me maudire d’avoir été si bête. J’ai fini par comprendre que ce n’était pas ma faute, mais pour être honnête j’ai fait aussi des erreurs déterminantes dans cette histoire”, regrette Alex Page.
Quelle différence avec la prostitution?
Un témoignage qui devrait être lu par toutes les jeunes filles. Car si l’objectif d’Alex Page n’est pas réellement de dissuader les filles de se lancer comme sugar baby, elle veut simplement les prévenir des véritables conditions de ce “loisir”. Et des véritables attentes et motivations de la plupart des sugar daddies. Pour elle: “Le sugar dating est un euphémisme du mot prostitution”. Et il n’existe aucune protection pour les sugar babies: “J’ai appris de la pire des manières qu’une sugar baby n’a personne pour la sortir d’un mauvais pas, et qu’elle est totalement seule et vulnérable dans une industrie sans normes ni procédures une fois qu’un problème survient”. De quoi faire réfléchir avant de tenter d’arrondir ses fins de mois.
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