Le concours de médecine expliqué en 4 points
1. L’accès à la profession limité par des quotas
La situation pour les étudiants en médecine est plutôt tendue. En gros, depuis 2004, l’accès aux formations spécifiques en médecine générale et en médecine spécialisée est limité par des quotas. Pourquoi? Pour réduire le coût des soins de santé. Parce que selon le gouvernement, plus il y a un grand nombre de médecins, plus il y a une consommation des soins de santé. Ce qui coûte cher à l’Etat belge. Mais ce quota mène à une situation absurde quand on sait qu’en Wallonie, on remplace moins de 30 % des médecins qui partent à la retraite et qu’il existe des pénuries dans de nombreuses communes.
2. Un premier concours controversé
En 2016, un concours avait été mis en place en juin de la première année par Jean-Claude Marcourt, pour faire respecter la règle des quotas. En gros, cet examen permettait de faire correspondre le nombre de diplômés aux numéros Inami disponibles (l’institut d’assurance Maladie-Invadilité qui assure les soins de santé à 99 %). Pour effectuer une spécialisation ou exercer son métier, les étudiants en médecine ont besoin d’un numéro Inami. Mais ce premier concours avait provoqué une vive polémique car des élèves qui avaient réussi leur session de juin ne pouvait pas poursuivre leurs études parce qu’ils rataient le concours. Imaginez la frustration… Heureusement, le quota fédéral avait été déclaré illégal et les étudiants qui avaient raté le concours avaient pu continuer leurs études.
3. La solution : un examen d’entrée?
Rappelons qu’en 1997, la Flandres avait instauré un examen d’entrée mais la Wallonie avait d’abord décidé de ne rien faire. L’année prochaine, un premier examen d’entrée sera organisé pour la 1er quinzaine du mois de septembre. L’examen, qui concernera donc les étudiants 2017-2023, évaluera la maîtrise des différentes matières scientifiques, de l’anglais, des compétences de communication, d’analyse critique et de synthèse. Pour réussir cet examen et commencer leurs études, les candidats devront avoir une note de 10 sur 20 au moins pour chacune des matières. Mais pour les étudiants de première année, ce test d’entrée n’ayant pas été organisé, ils auront droit à un concours en juin. Comme celui qui avait été annulé l’année dernière.
4. Les étudiants en justice
Mais le maintien du concours ne plaît pas du tout aux étudiants (qui entameront une spécialisation en 2022). La FEF (Fédératoin des étudiants francophones) et le comité interuniversitaire des étudiants en médecine (CIUM) ont ainsi décidé d’attaquer le concours en justice pour le faire annuler. Une décision logique, d’autant plus que les quotas pour 2022 n’ont pas encore été fixés. En gros, le concours se basera donc sur du vent, puisque le nombre de numéros Inami disponibles n’a pas encore été fixé. Reste à voir la décision que prendra la justice!
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