Au-delà de la faillite, Made & More reste une magnifique success-story
Ce mardi, une onde de choc venue de Liège s’est répandue dans le petit monde de la mode belge. Quatre ans après avoir lancé Made & More, sa fondatrice, Stéphanie Fellen, a en effet déclaré faillite. Un échec? Plutôt un obstacle, sur une route qui s’annonce encore pavée de jolies choses.
Dès le début, Stéphanie a osé. Osé quitter un emploi stable pour réaliser son rêve d’une autre tendance dans le milieu de la mode. C’était en 2013, et la slow fashion n’était pas encore ce qu’elle était, mais déjà, Stéphanie y croyait. Made & More était né, un site beau comme une boutique, rassemblant des marques européennes créées avec amour et respect pour l’environnement et les travailleurs. L’envie de Stéphanie?
Je me posais beaucoup de questions par rapport à l’économie dans laquelle nous vivions, à la mondialisation, aux délocalisations. J’ai réalisé qu’on pouvait tous agir à notre échelle, parce qu’en tant que consommateur, on a le pouvoir d’achat. On choisit dans quoi on dépense notre argent.
Et pour elle, il s’agit de la crème de la crème de la slow fashion européenne, ou comme cette piquante Liégeoise l’appelle elle-même, “fashion with respect”.
Pari osé
Deux ans après le lancement du site, Stéphanie ose encore en faisant le pari de créer sa propre marque de vêtements. Joliment nommée “The First”, la collection fait la part belle aux matières naturelles et aux coupes intemporelles. Des basiques chics réalisés en toute transparence dans des ateliers à proximité de Nantes, et l’occasion de shopper un vestiaire élégant et moderne. Et comme Stéphanie est loyale et profondément Liégeoise, c’est tout naturellement qu’elle choisit la mannequin ardente Aurore Morisse comme égérie. Les succès s’enchaînent, un pop-up store à Bruxelles, puis la consécration cet automne, une boutique éphémère à Paris. La marque semblait promise au bel avenir qu’elle méritait.
Changer le monde et la mode
Et puis le choc ce mardi, et la tristesse aussi. Dans un post émouvant, Stéphanie, nommée Citoyenne d’honneur de la ville de Liège grâce à son beau projet, est revenue sur cette faillite que les fidèles consommateurs n’avaient pas vu venir, et qui rend la mode belge un peu moins belle.
En 2013, je choisis de démissionner d’un emploi confortable parce que je brûle d’envie de construire le monde dans lequel j’ai envie de vivre. En 2017, soit 4 ans plus tard, cette envie est toujours aussi brûlante. Malheureusement, le monde entreprenurial peut etre brutal. Made & More en a payé le prix.
Malgré les levées de fond et le soutien d’investisseurs aussi bien privés que professionnels, qui ont cru en son projet et choisi de le porter, les coûts se sont en effet accumulés. Pas facile de rêver et de lancer un projet parti de nulle part. Et si la faillite fait mal, il en faut plus pour déstabiliser cette entrepreneur engagée.
N’en déplaise à certains, ma passion d’entreprendre est intacte. La construction d’un monde juste, durable, respectueux de l’homme et de l’environnement reste ma priorité et je m’y attèlerai.
Et nous, on sera fidèles au poste pour le lancement du prochain projet.
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