Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
© MILAN, ITALY - FEBRUARY 21: Emily Ratajkowski attends the Versace fashion show on February 21, 2020 in Milan, Italy. (Photo by Victor Boyko/Getty Images)

Emily Ratajkowski parle image, consentement et viol dans un texte très personnel

Kathleen Wuyard

Depuis qu’elle a crevé l’écran avec sa moue boudeuse dans le clip de “Blurred Lines” en 2013, Emily Ratajkowski est partout. Au cinéma, dans les magazines, sur Instagram, et toujours, toujours dans le viseur des paparazzi qui traquent le moindre de ses déplacements. Une situation qu’elle raconte dans un long essai pour “New York Magazine”, où elle dénonce aussi le viol dont elle aurait été victime sur un shooting.


Sur papier (glacé), la vie d’Emily Ratajkowski a l’air parfaite. Amour, gloire, beauté, pas mal de dollars aussi, et des hordes de fans à ses pieds, que demander de plus? Pas grand-chose: son image, qui ne lui appartient plus vraiment depuis qu’elle est devenue célèbre en 2013. Dans un essai rédigé pour New York Magazine, Emily s’interroge: quand est-ce qu’un.e mannequin possède son image? Et de raconter la fois où elle se découvre parmi les oeuvres de la série “Instagram Paintings”, de Richard Price, sans que l’artiste ne lui en ait parlé auparavant, ni que les proches de la mannequin ne comprennent pourquoi elle n’est pas plus flattée que ça d’avoir été inclue à son insu. Ou bien cette fois où un paparazzi, dont elle avait partagé le portrait d’elle, pris sans sa permission, sur Instagram, lui avait fait un procès pour non respect de ses droits d’auteurs. Une ironie qui n’amuse plus la jeune femme depuis longtemps.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Emily Ratajkowski victime d’un photographe


“Je suis devenue habituée à voir des hommes imposants apparaître soudainement entre deux voitures ou surgir d’un coin de rue, avec des trous noirs brillants à la place du visage. Je suis plus familière avec mon image capturée par les paparazzi qu’avec mon reflet dans le miroir, et j’ai appris que mon image, mon reflet, ne m’appartient plus” écrit Emily Ratajkowski. Qui revient également sur le viol dont elle aurait été victime lors d’un shooting avec le photographe Jonathan Leder.

Le shooting n’était pas rémunéré autrement qu’en “renommée”, mais j’écoutais mon agent, à qui j’avais donné un contrôle totale sur ma carrière en échange de la promesse de percer dans le milieu (...) Jonathan ne ressemblait pas aux autres photographes que j’avais rencontré jusque là, il semblait totalement désintéressé, et moins il me prêtait d’attention, plus je voulais l’impressionner. Quand il m’a donné de la lingerie à porter, je n’ai pas eu peur, j’avais déjà posé en sous-vêtements avant”.


Sauf que rapidement, la séance dégénère, et après plusieurs verres de vin partagés avec le photographe, Emily raconte comment elle se serait retrouvée sans trop comprendre sur un canapé avec lui. “Je ne me rappelle pas qu’on se soit embrassés, juste de la sensation de ses doigts en moi, poussant de plus en plus fort, me faisant mal. J’ai attrapé son poignet et retiré sa main sans dire un mot, et il est parti sans rien dire”. Avant de publier quelques années plus tard, après le succès de “Gone Girl”, un livre reprenant les polaroids de la séance, dont des photos de nu, sans avoir demandé la permission à Emily au préalable.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

 

“Je me suis demandé quels dégâts cela infligerait à ma carrière d’actrice, alors même que tout le monde m’avait dit de ne pas être trop sexy pour être prise au sérieux, et que maintenant un livre contenant des centaines d’images sexuelles et compromettantes de moi allait être mis en vente” poursuit la mannequin, qui après des démarches judiciaires infructueuses, a dû se résoudre à voir le livre de photos devenir un succès commercial, réimprimé à trois reprises pour répondre à la demande. Et de confier être résignée: “un jour, il n’aura plus de Polaroids à diffuser dans des livres, mais moi je resterai la vraie Emily, l’Emily qui a écrit cet essai, et qui continuera de contrôler ce qui lui appartient encore”.

Lire aussi: 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires