““On est là””, le podcast qui met la lumière sur les femmes issues des cités
Face à l’invisibilisation des femmes issues des cités, qui même dans les reportages parfois sensationnalistes sur les banlieues n’apparaissent pas ou peu, Annabelle a crée le podcast « On est là » qui redonne la parole aux femmes ayant grandi en cité.
« Êtes-vous capable de me citer cinq femmes ayant grandi en cité, connues et reconnues pour ce qu’elles font ? » Voilà la question qu’Annabelle, jeune Française de 25 ans, elle-même issue d’une cité, pose à toutes les invitées de son podcast “On est là”. Une question à laquelle chacune des jeunes femmes qui se succèdent dans le podcast ont du mal à répondre, tout comme nous lorsqu’on se demande ce que l’on aurait dit. Et pourtant, de nombreuses chanteuses, rappeuses, actrices, réalisatrices, sportives célèbres ont grandi en cité.
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Mais d’ailleurs qu’est-ce que c’est une cité ? Selon le dictionnaire Larousse, une cité est le « nom donné à des ensembles d’immeubles, de maisons formant un tout homogène ou ayant une même destination ». Les cités sont donc des quartiers souvent peuplés d’immeubles en périphérie de grandes villes. Mais dans l’imaginaire collectif, les cités sont désormais des lieux dangereux où règnent la violence et la drogue. Des préjugés qu’Annabelle a décidé de combattre en montrant que les cités ne sont pas que des théâtres de la délinquance, mais des lieux de vie où tout le monde se connaît et s’entraide. Elle fait un constat, dans les médias ou n’importe quelle représentation des cités, même dans les reportages sur les banlieues difficiles qui ne donnent pas à voir une image positive de ces endroits, les femmes sont presque inexistantes, on ne montre que des hommes. Elle affirme :
Si vous écoutez ce podcast, s’il existe aujourd’hui, c’est parce que je suis frustrée. Je suis frustrée que l’on n’existe pas. Mais ce que je sais faire de mieux, c’est de créer les choses que j’ai besoin de voir exister. Alors c’est parti. Faites de la place, parce que maintenant, vous allez savoir qu’on est là !
Le résumé
« Le podcast des meufs de cités : présentes dans toutes les sphères et pourtant complètement invisibles. Personne ne nous fait de place ? Pas de problème, on va la créer nous-même. Alors je me présente : Je m’appelle Annabelle, j’ai 25 ans, je suis née et j’ai grandi dans la même cité, habitée auparavant par mes grands-parents et mes parents. J’ai évolué avec très peu de modèles pour me constuire. Je suis une femme, métissée, bisexuelle & banlieusarde. Que demander de plus pour se sentir à la fois invisible et pointée du doigt ? »
Pourquoi on aime ?
On apprécie particulièrement “On est là” parce qu’il casse les préjugés que l’on pourrait avoir sur les cités et les personnes qui y vivent. On y entend les souvenirs de ces femmes qui ont eu une enfance joyeuse, entourée de nombreux amis qu’elles pouvaient retrouver en bas de chez elles au parc. On y entend également leurs carrières, leurs projets, leurs idées pour le futur et leur réussite. Les invitées sont inspirantes. Chahrazade est photographe, Meesyz est rappeuse, Ashley travaille dans la pub, toutes sont des femmes passionnées et accomplies qui viennent casser le mythe de la femme de cité qui serait « soit un garçon manqué, soit une pute, soit une prisonnière qui n’a pas le droit de sortir », comme le décrit Annabelle.
Elle explique : « Dans les médias, les meufs de cité sont invisibilisées, et quand elles sont présentes, elles sont caricaturées sous des angles racistes, sexistes et classistes. Elles sont souvent résignées à cacher leurs origines sociales pour éviter d’être stigmatisées. » Ce podcast prend le contre-pied de cette logique, en valorisant les origines de ces femmes et le lieu dans lequel elles ont grandi, l’affection qu’elle porte à leur cité et tout ce qu’elle leur a apporté.
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