Jehanne, 27 ans: ““Beyrouth me fascine un peu plus tous les jours!””
En Belgique, Jehanne est connue pour organiser des soirées de folie: c'est elle qui a créé les soirées God Save The 90's, avec trois copains. Aujourd'hui, elle a laissé son bébé dans les mains de ses associés pour vivre l'expérience de sa vie. Elle a répondu à nos questions par téléphone. Et nous a presque donné envie de mettre les voiles.
L'Orient, mon amour
Il y a deux ans Jehanne a pris goût aux voyages en solo. Sa région de prédilection: le Moyen-Orient. Elle a eu un cours sur le sujet pendant ses études en communication. Ça a éveillé quelque chose en elle. "Cette région me fascine. J'ai mis le cap sur le Liban. À la base, pour une semaine. J'ai fait du couchsurfing (dormir sur le divan des habitants). Heureux hasard de la vie, j'ai posé mon sac chez Bassem, un mec en or. C'est mon amoureux aujourd'hui. Ça s'est très vite imposé comme une évidence: ma place était là-bas. J'y suis depuis 6 mois. Tout se passe très bien. Je vis au jour le jour et ça me plaît."
Heureux hasard de la vie, j'ai posé mon sac chez Bassem. On est tombés amoureux.
"Mais t'es folle, c'est dangereux!"
Cette phrase, Jehanne l'a entendue cent fois. Ses proches ont eu peur pour elle. Une trouille non fondée: elle se sent plus en sécurité à Beyrouth qu'à Bruxelles. "Je me sens presque plus en sécurité ici qu'à Bruxelles. La petite criminalité est beaucoup moins développée. Je ne me suis jamais sentie en danger dans la rue, quand je me balade seule le soir. À Bruxelles, ça m'arrive souvent." Loin d'être idéaliste, elle reste très réaliste. "Il y a bien sûr des endroits plus dangereux au Liban. Je le sais, je respecte certaines règles et puis voilà."
Je me sens presque plus en sécurité ici qu'à Bruxelles!
Et les attentats?
Deux jours avant Paris, des attentats éclataient à Beyrouth. Un souvenir bien ancré. "J'ai été très choquée lors des attentats de Beyrouth, en novembre dernier. C'est la première fois de ma vie que le danger (le vrai) venait frapper à ma porte. L'horreur absolue c'est que 2 jours plus tard, ça se passait à Paris. Je ne comprenais plus rien." Un choc balayé par une rage de vivre... "Ce qui est fou c'est qu'à Beyrouth, le soir même, la vie reprenait son cours. C'est un sentiment très étrange pour moi. Les gens doivent vivre avec cette réalité ici. Au quotidien. Il faut continuer à vivre quoi qu'il arrive. C'est une valeur très ancrée au Liban. Une philosophie de vie. Bien plus que chez nous!"
La guerre fait partie de la vie, ici. Les Libanais sont plus philosophes.
Beyrouth, la ville de tous les possibles
D'après Jeanne, les habitants de Beyrouth sont passés maîtres dans l'art de la débrouille. Il n'y a pas vraiment de règles. Ça donne l'impression que tout est possible. Pour le meilleur et pour le pire. "On peut trouver quelqu'un à n'importe quel moment du jour ou de la nuit pour nous aider. On peut tout trouver tout le temps. Il y a des pharmacies qui ouvrent la nuit. On peut aussi commander un taxi avec un bête sms, ou se faire livrer un paquet de chips à 3h du mat'. Chacun fait à sa sauce. Il n'y a rien de conventionnel. C'est ça qui est magique."
On peut commander un taxi avec un bête sms, ou se faire livrer un paquet de chips à 3h du mat'!
La gentillesse, la vraie
Notre petite Belge est tombée amoureuse de la gentillesse des Libanais. "Ce qui améliore la vie ici, c'est l'entraide. Malgré le désordre dans lequel ils vivent, ils sont ultra aimables, serviables, gentils et positifs. On dit que les Libanais se plaignent tout le temps mais moi je trouve que c'est faux." Et ça, ça fait rêver...
Ce qui rend la vie meilleure ici, c'est l'entraide.
Alors on bouge!
A Beyrouth, le soleil brille presque tous les jours. Quand l'hiver nous glace les mains et les pieds en Belgique, le thermomètre affiche 20 degrés là-bas. Un rêve! "On vit beaucoup dehors. On passe notre temps en terrasse. Dans les bars et les restos. Il y a plein de quartiers alternatifs, peuplés par des hipsters. Il y a aussi pas mal de quartiers branchés, remplis de petites boutiques de créateurs. On trouve aussi de super cinémas, des théâtres, des musées, etc. Et il y a pas mal de petits concerts. La culture est omniprésente." Pourtant, d'après Jehanne, la culture n'est pas une priorité de l'Etat. "Elle ressort d'initiatives individuelles. Tout fonctionne avec le bouche à oreille. Mais les Libanais se bougent. Grâce à eux, Beyrouth est une ville très vivante. Super stimulante."
Beyrouth est une ville très vivante. Super stimulante!
Si vous passez par là...
Jehanne nous a confié son endroit préféré: La Corniche. "C'est un lieu magnifique, le long de la mer. Un des seuls endroits aménagés pour les piétons. Tous les libanais s'y retrouvent pour aller prendre l'air. Des femmes voilées, des sportifs, des familles, des gens qui dansent, etc. C'est super étonnant, poétique même. J'aime rester là et observer ce qui s'y passe. Il y a plein de vie. Je suis accro à cet endroit!" On note!
Sa famille et ses amis lui manquent. Presque autant que son vélo. "Les routes sont trop pourries. Et il y a plein de trafic partout tout le temps". Mais malgré ce petit bémol, on l'a compris, Jehanne est Beyrouth addict. Avec le tableau qu'elle vient de dresser, il se pourrait bien qu'on y fasse un petit crochet un jour!
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