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Témoignage: ““J’ai aimé un pervers narcissique””

Justine Rossius
Justine Rossius Journaliste
Marie, 34 ans, est tombée sous la coupe d'un pervers narcissique marié. Pas un "sale type", un vrai pervers, un manipulateur qui sape la confiance en soi et détruit à petit feu. 

"J'ai rencontré Maxime dans le cadre du boulot. Comme on se croisait souvent, on a développé une relation professionnelle... cordiale. A priori, ce n'est pas le genre d'homme qui m'attire. Beau parleur, sûr de lui, toujours entouré de jolies femmes... Je préfère les timides. Et, détail qui n'en est pas un: il était marié. Il formait le couple parfait avec son épouse. Belle maison, beaux enfants.

 

Il voulait que je fasse partie de sa vie

Un jour, il m'a envoyé un mail enflammé. Il me disait qu'il avait caché ses sentiments pour moi trop longtemps. Je l'ai d'abord rembarré, mais il a insisté.

Il m'a expliqué à quel point il était malheureux. Son mariage battait de l'aile depuis des années et il n'était soi-disant resté aux côtés de sa femme que pour la soutenir suite à un accident qu'elle avait eu.

Ils ne partageaient plus rien et n'avaient plus la moindre relation sexuelle depuis longtemps. Il avait décidé de reprendre sa vie en main et voulait que j'en fasse partie. Il m'a émue, j'ai craqué.

 

Fou de moi

Très vite, il m'a dit être fou amoureux de moi, que j'étais celle qu'il avait toujours cherchée. Qu'il se sentait revivre. Il avait envie de vivre avec moi, d'avoir un bébé. Il voulait rencontrer ma famille, mes amis... J'étais transportée. Sauf qu'au fil des mois, il s'est confortablement installé dans sa double vie. Sa femme et lui continuaient à paraître ensemble publiquement partout, ils partaient en city-trip, étalaient leur bonheur sur Facebook...

Moi, il ne m'emmenait nulle part, à part dans son lit ou dans les bars où il avait l'habitude d'emmener des clients.

Il avait sans cesse besoin que je l'admire.

 

Peur d'être le méchant

Un soir, je devais l'accompagner à une soirée professionnelle. Mais il m'a demandé de ne pas venir. Il avait peur que les gens devinent: "Je t'aime tellement, ça se voit trop". Le lendemain, sa femme publiait des photos d'eux à cette soirée. J'ai explosé. Il m'a accusé de le fliquer. Il disait être "très déçu". Je devais lui faire confiance. J'ai rompu, lasse de jouer un rôle dont je ne voulais pas.

Il est revenu à la charge, en larmes: 'Je suis malheureux, je ne peux pas envisager la vie sans toi. Tu gâches une belle histoire.'

Il voulait que sa femme prenne la décision de la quitter, pour qu'elle prenne conscience de sa part de responsabilité dans l'échec de leur mariage. Qu'il n'endosse pas le rôle du "méchant".

Avec le recul, je sais que j'aurais dû en rester là. Mais notre histoire a repris. Toutefois, de plus en plus de petites choses me refroidissaient. Il dénigrait sa femme devant moi, me disant même qu'il la trouvait laide et grosse. Je trouvais ça odieux. 

 

Le même numéro de charme

Le déclic? Un souper d'anniversaire chez des amis. Une amie m'a présentée une de ses copines qui s'est avérée être également la maîtresse de Maxime... depuis trois ans! J'étais sous le choc. Nous avons comparé nos histoires. Il lui avait fait exactement le même numéro de charme, le coup de l'accident, de sa vie sexuelle vide, de ses envies de bébé, il lui avait fait les mêmes promesses, sorti les mêmes mensonges... Elle l'avait plaqué plusieurs fois et à chaque fois, il était revenu vers elle en lui disant "qu'elle gâchait tout". J'avais l'impression de me voir dans un miroir.

 

Des symptômes de stress post-traumatiques

J'ai aussitôt mis un terme définitif à notre histoire. Il a tenté de se disculper en me disant que je le jugeais à tort, que cette fille était folle, qu'elle le voulait pour lui seul. Comme je refusais de le croire, il m'a dit qu'il n'imaginait pas que j'ai pu me faire manipuler si facilement par une inconnue, qui s'était servie de moi pour lui faire du mal, à lui, et surtout qu'il n'aimait pas l'image que j'avais désormais de lui. Après notre rupture, mon médecin m'a diagnostiqué des symptômes de stress post-traumatiques et m'a dit que j'avais échappé à un pervers narcissique.

Selon le psy, Maxile se voit comme "un être parfait, qui construit sa réalité sur cette vision. Il est incapable d'assumer la moindre responsabilité, et rejette ses échecs sur autrui. À partir du moment où vous ne l'admirez plus, vous ne pouvez plus exister car il ne peut plus affronter votre regard."

Mon psy a insisté sur le fait que les conséquences de cette rencontre n'étaient pas à prendre à la légère. Que je ne devais pas culpabiliser parce que je n'arrivais pas à passer à autre chose. "Vous n'aurez jamais aucune explication ni excuse de sa part, il en est incapable. Il vous faudra un travail de reconstruction que vous devrez faire seule."  Cela fait un an que tout cela s'est passé, je vais mieux mais je ne me sens pas encore pleinement confiante en moi, ni prête à faire confiance à nouveau à un homme."

 

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