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BABYSTORY: «Nous étions devenus papa et maman, mais notre fille était morte»

La rédaction

Du désir d’enfant à la maternité, mettre un petit être au monde peut parfois s’apparenter à des montagnes russes. Marie et Stijn, 29 ans ont perdu leur enfant à naître, Mona.

Stijn et moi souhaitions avoir des enfants depuis longtemps, mais nous voulions d’abord terminer la rénovation de notre maison. Une fois que nous nous sommes confortablement installés dans notre petit nid, je suis très vite tombée enceinte et nous avons attendu avec impatience l’arrivée de notre bébé. Nos amis ont été choqués par cette incroyable nouvelle, car nous étions les premiers dans notre cercle d’amis à avoir un enfant, mais ils étaient très heureux pour nous. Nous avons demandé à la bellesœur de Stijn d’être marraine et, à mon frère, d’être parrain. Je n’avais jamais vu ces derniers aussi fiers.

Plus de battements de cœur

Malheureusement, la catastrophe est survenue alors que j’étais enceinte de 29 semaines. Nous étions à une fête de Noël et j’ai eu un mal de tête fulgurant. J’ai décidé de m’allonger un moment et, quand je me suis réveillée, j’ai vomi. La sœur de Stijn, qui est pharmacienne, a mesuré ma tension artérielle et a failli tomber à la renverse parce qu’elle était de 20. Elle pensait que le tensiomètre était cassé. Nous avons décidé d’aller à l’hôpital en voiture. Dans la voiture, sur le chemin, mon estomac s’est contracté incroyablement fort et j’ai compris qu’il se passait quelque chose de grave. Dès notre arrivée à la maternité, le gynécologue a fait une échographie et on nous a annoncé le terrible verdict: il n’y avait plus de battements de cœur. Cette phrase est à jamais gravée dans ma mémoire... Mon mari a fondu en larmes, alors que je n’ai pas réalisé tout de suite. J’ai demandé à ce que l’on vérifie à nouveau et je suis tombée en état de choc. Notre petite fille était morte dans mon ventre.

Jamais auparavant, je n’avais ressenti une telle vague d’amour. Et, en même temps, une énorme vague de tristesse s’est abattue sur nous

Immense vague de tristesse

L’accouchement a démarré immédiatement. J’ai senti que Mona tournait encore dans mon ventre alors qu’elle était déjà morte. C’était très étrange... L’accouchement en lui-même a été un moment très beau, serein et plein d’amour. Les sages femmes et le gynécologue ont été immensément doux, attentionnés et empathiques. Ils ont rendu ce processus pénible un peu plus facile pour nous. Lorsque Mona est venue au monde, ils l’ont posée sur ma poitrine. Jamais auparavant je n’avais ressenti une telle vague d’amour et de fierté. Et, en même temps, une immense vague de tristesse nous a envahis. Nous étions devenus papa et maman, mais notre petite fille était morte. À l’aide de l’encre contenue dans la « Valise-à-Chérir » de l’asbl Berrefonds qui soutient les parents lorsque l’inimaginable arrive, Stijn et les sages femmes ont réalisé des empreintes des pieds et des mains de Mona. Elle a ensuite été placée dans de l’eau pour préserver au mieux sa peau. D’ailleurs, le lendemain, un photographe d’une asbl qui propose gracieusement des photos pour les parents d’un bébé décédé, est venu pour une séance photo intime de notre petite famille. Après cela, nous avons dû dire au revoir à notre fille. Une autopsie a été pratiquée pour connaître les raisons de son décès. Nous avons embrassé Mona une dernière fois et notre cœur s’est brisé en mille morceaux.

J’ai demandé que l’on vérifie nouveau le rythme cardiaque de notre bébé et je suis tombée en état de choc. Notre petite fille était morte dans mon ventre

Le temps du deuil

Notre vie insouciante et tournée vers l’avenir s’est transformée en une vie où, en tant que nouveaux parents, nous devions organiser les funérailles de notre fille qui venait de naître. Nous avons vécu dans l’hébétude et avons tout fait en pilotage automatique. J’avais déjà réalisé le faire-part de naissance. Malheureusement, nous devions maintenant la remplacer par un faire-part de décès. Comme j’étais enceinte de plus de 24 semaines, Stijn et moi avions droit à tout ce à quoi les nouveaux parents ont droit. J’ai donc bénéficié de 3 mois de congé de maternité. Stijn a eu droit à 20 jours de congé de paternité. Ces semaines ont été les bienvenues pour nous permettre de prendre le temps de faire notre deuil. Les 1ers jours, nous n’avons rien pu faire. Nous n’avons même pas réussi à cuisiner. Heureusement, notre famille et nos amis étaient là pour nous apporter de la nourriture, des oreilles attentives et des épaules pour pleurer. Nous sommes maintenant plus de 10 mois plus tard et chaque jour est encore difficile. Mona nous manque énormément. Elle est notre 1er enfant et le restera toujours. Nous serons toujours fi ers de notre fille battante et nous l’aimons énormément. Mais, nous aurions tellement aimé pouvoir s’occuper d’elle. C’est pourquoi nous souhaitons vivement qu’il y ait un autre petit frère ou une autre petite sœur pour Mona, et ils sauront toujours que leur grande sœur veille sur eux.»

Après la séance photo, nous avons dû dire au revoir à notre fille. Nous avons embrassé Mona une dernière fois et nos cœurs se sont brisés en mille morceaux »

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