BOTOX: tout savoir sur ces injections qui promettent de nous rajeunir
Vous envisagez le botox pour atténuer vos rides? Avant de vous lancer, voici quelques informations importantes à prendre en considération.
Il y a encore quelques années, les injections de botox étaient considérées comme taboues et destinées à ces femmes ultra liftées dont le visage finissait par perdre toute trace d’humanité. Aujourd’hui, les injections sont apparentées à des soins de beauté, promettant des résultats toujours plus naturels et discrets afin de nous rajeunir de quelques années. Grâce aux nouveaux produits et techniques, on peut désormais supprimer les signes de fatigue, de stress, de chagrin ou de colère, tout en subtilité. La preuve avec l’apparition récente du “Baby-Botox”, traitement au nom vendeur qui consiste à injecter de la toxine botulique en micro-doses pour adoucir et rajeunir le visage. Rencontre avec le Dr.Binet de Skin-Renaissance à Bruxelles et la psychothérapeute Marie Géonet pour tout savoir sur les injections.
À quel âge commencer le botox?
En Belgique, l’âge minimum légal pour avoir recours à des injections est de 18 ans. Sauf que fait étonnant (ou non), le Dr.Binet voit des jeunes femmes de plus en plus jeunes arriver dans son cabinet. “On peut avoir recours aux injections en étant plus jeune, tant qu’on est accompagné·e·s de son tuteur légal. J’ai déjà reçu des jeunes adolescentes de 16 ans qui traînent leur maman dans mon cabinet contre leur gré.“
Ces jeunes filles veulent généralement des lèvres ultra pulpeuses comme les stars de la télé-réalité. Je refuse de faire ce genre de bouches, je ne veux pas défigurer un visage!
Face à cette demande croissante d’un public toujours plus jeune et exigeant, le docteur Binet est catégorique. Selon elle, le botox quand on est si jeune, c’est beaucoup trop tôt.
Certes, le botox a un effet curatif et préventif. En effet, comme il atténue le mouvement, il diminue aussi la formation des rides. On traite une ride seulement quand, le visage immobile, on voit déjà une empreinte d’une ride qui reste. Cela veut dire que la ride se forme et c’est à ce moment-là qu’on peut intervenir, mais pas avant.
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Pour ou contre le Baby Botox?
Quand on lui parle de la tendance dite du Baby-botox, le Dr. Binet répond sans détour.
Baby botox? C’est une mode et je n’en vois pas l’intérêt. C’est pour dire ‘je fais quelque chose’, mais en injectant trop peu de produit, ça ne sert à rien.
Qui est habilité à faire ce type d’injections?
Depuis 2013, la pratique des interventions esthétiques est régulée par une loi en Belgique. Celle-ci détermine que seuls les médecins compétents en la matière ont le droit d’effectuer des injections. Les spécialistes de la beauté ne sont ainsi pas autorisés à utiliser des seringues. Petit hic: tous les médecins peuvent donc pratiquer, même un cardiologue ou un généraliste qui n’a suivi aucun formation spécifique. Mais le plus alarmant, ce sont ces fameuses infirmières esthétiques, chirurgiens dentistes, cosmétologues et esthéticiennes qui pratiquent ces injections en toute impunité. Alors qu’avant, toutes les injections étaient pratiquées uniquement par des médecins spécialistes, on voit apparaître depuis quelques années des cabinets esthétiques qui proposent des injections à prix abordables et effectuées par des personnes n’ayant pas nécessairement un diplôme médical. Sur Instagram “fillers”, “botox” ou “acide hyaluronique”, on tombe facilement sur des comptes de “cosmétologues”, “infirmières esthétiques” ou “centres dentaires” proposant des injections de ce type. Sauf que ces soins qui connaissent un succès fulgurant auprès d’un public de plus en plus jeune ne peuvent être pratiqués que par des médecins diplômés.
Quels sont les risques?
Le docteur Binet est souvent confrontée à des patient·e·s qui viennent la voir après avoir reçu des injections dans des centres clandestins.
J’ai récemment eu une patiente à qui on a injecté trop de produit et de travers. Je lui demande qui a injecté, elle me répond ‘une infirmière’. Ne sachant pas si c’est bien de l’acide hyaluronique, je refuse de la traiter car je n’ai aucune certitude sur le produit qu’on lui a injecté étant donné que la patiente n’est pas en mesure de me donner un nom. Je risque de faire pire que bien. Si un problème arrive, ça se retourne contre moi.
Selon le Dr. Binet, les risques encourus par ces patient·e·s sont élevés. “En injectant un produit qui n’est pas bio compatible ni résorbable, il y a risque de rejet et de nécrose. Sans parler du danger de l’injecter dans un muscle et de le paralyser. Il faut savoir où injecter. On peut paralyser l’ouverture de l’œil et empêcher les paupières de s’ouvrir!” La dermatologue souligne un autre problème lorsque ces patient·e·s font appel aux services de personnes non détentrices d’un diplôme de médecine. “Il n’y a aucune traçabilité des produits utilisés, les patient·e·s ne savent jamais ce qu’on leur a injecté. Ces soi-disant infirmières esthétiques ne commandent pas leurs injections auprès de sociétés pharmaceutiques, car il faut un numéro INAMI. Elles le font sur des sites chinois et ces produits ne sont donc pas labellisés EU ni passés par le ministère de la santé belge. Ce sont des produits de mauvaise qualité et souvent pas purs qui tiennent moins longtemps, mais qui coûtent moins chers.“
Combien ça coûte?
Pour éviter une mauvaise expérience avec les injections, il est essentiel de faire appel à une personne ayant une formation de dermatologue ou de chirurgien esthétique. Pour s’assurer de la qualité d’un service, le prix semble être un bon indicateur. Selon le Docteur Binet, “si on propose 1 ml d’acide hyaluronique à moins de 250 euros, on peut être quasiment certain·e que c’est un produit de mauvaise qualité.” Avant d’avoir recours aux injections, la psychothérapeute Marie Géonet conseille “le plus important est de se poser les bonnes questions, de comprendre pourquoi on le fait. Cela va-t-il ou non améliorer notre image de soi et notre estime de soi? Cela va-t-il amener une plus-value dans notre démarche de mieux être? Les complexes naissent souvent de la comparaison sociale, inévitable et inconsciente. Je conseille d’élargir l’éventail des personnes qui nous inspirent et nous servent de modèles. Aussi, l’être humain a tendance à se concentrer sur ses petits défauts. Plutôt que de les regarder, il faut se forcer, en pleine conscience, à mettre son attention sur ce qui va, ce qu’on apprécie chez soi. Il faut contrebalancer ce mécanisme spontané.”
Vous l’aurez compris, le botox est un traitement à ne pas prendre à la légère. Avant de vous lancer, demandez conseils à un·e ou plusieurs médecins habilités à pratiquer de telles injections. Exigez toujours un devis et donnez-vous une période de réflexion.
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