Pourquoi vous devriez résister à l’envie d’avoir les mains tatouées
Après la nuque, l’intérieur de la lèvre inférieure ou encore l’espace derrière le lobe d’oreille, c’est au tour des mains tatouées de jeter l’encre et d’apparaître partout sur les réseaux. Une tendance qui peut être très jolie et délicate si elle est bien exécutée, mais qui reste tout de même une mauvaise idée, foi de professionnels du secteur.
D’ailleurs, il n’y a pas si longtemps encore, la perspective de vous faire tatouer les mains ne vous aurait jamais traversé l’esprit. Alors même que les tatouages ont depuis longtemps cessé d’être la marque des marginaux, entre pirates, rockers et repris de justice, certaines zones du corps ont mis plus de temps à se normaliser. Il y a quelques années, se faire tatouer les phalanges envoyait un message clair: rien.à.foutre. De trouver un travail “normal”, des regards des autres, du jugement... Si les tatouages s’étaient normalisés, ceux sur les mains, eux, restaient la marque des affranchis, qui trouvaient ça très bien ainsi. Et puis.
Et puis il y a eu le lion de Cara Delevingne, l’oeil de Chiara Ferragni, le tribal de Rihanna ou encore le lettrage de Lily Allen. Et soudain, non seulement le tatouage sur les mains se féminisait, mais en plus, il devenait quelque chose auquel on aspirait, une tendance qu’on avait envie d’imiter parce que notre chanteuse préférée ou la blogueuse dont on admire chaque #outfit l’avait fait. Restait encore à trouver quelqu’un pour nous le tatouer. Il y a un an encore, avant que les #fingertattoos n’inondent les réseaux (plus de 2 millions de photos rien que sur Instagram), il n’était pas rare que des tatoueurs refusent d’encrer cette partie du corps. “Trop de risques de regrets” pour certain, “un choix difficile à assumer” pour d’autres, mais tous sont d’accord sur un point : peu importe à quel point la tendance est inévitable et l’envie, irrésistible, les tatouages sur les doigts sont bien trop imprévisibles.
Mario Ben Nardiello, ancien propriétaire du salon Tempest Keep, en plein coeur du quartier branché berlinois de Friedrichshain, est tatouée des pieds à la tête. Cheveux longs, silhouette élancée et basiques branchés, il a tout de la parfaite panoplie du hispter berlinois, les tatouages sur les phalanges en prime. Et pourtant, dès que quelqu’un pousse la porte de son studio avec l’envie de l’imiter, il tente de l’en dissuader.
Les mains sont beaucoup trop imprévisibles, et on ne sait jamais comment le tatouage va évoluer. Dans le meilleur des cas, avec le frottement, l’encre va finir par disparaître. Mais il est aussi possible que le tatouage se déforme et ne ressemble plus du tout au dessin d’origine. Sans compter qu’avec le temps, les lignes s’épaississent, et que le tatouage risque d’être bien moins joli et délicat que quand on vous l’a encré sur le doigt”.
Autrement dit, même si un tatouage sur les mains ne vous rendra pas forcément inemployable, il y a de fortes chances qu’il vous rende ridicule quand votre petite étoile se sera transformée en gribouillis méconnaissable ou que la fine flèche à l’intérieur de votre doigt ressemblera soudain à un rondin. D’autant plus que les modes changent, et que si vous mourrez d’envie d’avoir les phalanges encrées aujourd’hui, rien ne dit que vous ne finirez pas par le regretter. Demandez à tou·te·s celles et cdux qui ont un dauphin sur la clavicule ou un soleil sur la cheville ce qu’elles en pensent...
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