Gen F

En rejoignant la communauté, vous recevez un accès exclusif à tous nos articles, pourrez partager votre témoignage et…
© Pexels

Tout ce qu’il faut savoir sur les cosmétiques pendant la grossesse

Durant la grossesse, le corps de la future maman change, mais pas seulement. Sa routine beauté doit aussi être adaptée, créant parfois doute et confusion. Ces expert·e·s partagent leurs conseils pour continuer à prendre soin de soi en attendant bébé.

Quels sont les produits à éviter, quelle gamme faut-il choisir, quels sont les soins à bannir en étant enceinte ? On a répondu à toutes ces questions grâce aux avis de professionnels·lles.

Lire aussi : 5 sports qu’on peut pratiquer enceinte

Les ingrédients autorisés et interdits

Durant la grossesse, les futures mamans doivent se montrer particulièrement vigilantes quant aux produits qu’elles appliquent sur leur peau. Pour le Dr. Valaeys, dermatologue « moins on met sur sa peau, moins il y a de choses qui pénètrent dans l’organisme, en sachant que le fœtus n’a pas le même système de détoxification que la maman. Il est bon de garder à l’esprit qu’un ingrédient naturel n’est pas pour le moins inoffensif. » Le Pr. Alfred Bernard, expert en toxicologie, explique: « Selon la réglementation européenne, toute substance qui est avérée ou suspectée d’être cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction est interdite dans les cosmétiques. Aussi, pour que les substances accèdent au fœtus, elles doivent franchir 2 barrières relativement peu perméables (la peau et la barrière placentaire). Beaucoup de substances présentes dans les cosmétiques en sont incapables. » Voici une liste non exhaustive d’ingrédients cosmétiques autorisés et interdits selon le toxicologue.

Autorisés

• Acide azélaïque 

• Acide hyaluronique

• Vitamine C

• Aloe vera, beurre de karité, huile de coco

• Peptides

• Probiotiques

• Acide salicylique ou BHA

• Acide glycolique ou AHA

• Parfums mais risque d’allergie

Interdits

• Vitamine A ou rétinol (substance toxique, passe par la peau et le sang sans être éliminé par le foie et ainsi passer la barrière placentaire)

• Bakuchiol (le toxicologue considère cette molécule comme le rétinol et invite à éviter son utilisation lors de la grossesse tant qu’aucune donnée permettant d’exclure tout risque pour le foetus n’a été conclu).

• Phtalates

• Conservateurs (parabènes, phénoxyéthanol)

• Certaines huiles essentielles• Benzophénones (filtres UV)

• Propolis (source d’allergie de contact)

• CBD

La dermatologue: Moins on met de produits sur sa peau, moins il y a de choses qui pénètrent dans l’organisme.

Les petits maux de grossesse

Les femmes enceintes peuvent rencontrer des problèmes de peau durant la grossesse. Ceux-ci sont généralement provoqués par les bouleversements hormonaux et physiologiques. Parmi les problèmes cutanés les plus courants, on retrouve les vergetures, le masque de grossesse (appelé mélasma), l’acné de grossesse, des démangeaisons cutanées ou encore des zones de sécheresse.

Les vergetures

Dr. Véronique Valaeys, dermatologue « Hydrater sa peau s’avère utile même si cela dépend aussi de prédispositions personnelles. Le plus important est d’éviter d’irriter sa peau. Et pour ça, je conseille d’utiliser par exemple une huile lavante qui permet de respecter la barrière cutanée tout en hydratant la peau. Il faut également utiliser de l’eau tiède et éviter l’eau trop chaude. »

Est-il possible de se débarrasser d’une vergeture?

« La vergeture est une cassure du derme, une cicatrice profonde. Les produits anti-vergetures c’est du marketing, je conseille un produit neutre sans parfum et sans trop de composants. Quand la vergeture est récente (rouge ou violacée), on peut utiliser des traitements par radiofréquence fractionnée pour redensifier la peau, les résultats sont assez probants. »

L’acné de grossesse

Ce type d’acné est dû à une augmentation des hormones qui stimulent les glandes sébacées de la peau, augmentant ainsi la production de sébum. Le sébum obstrue les pores, les bactéries prolifèrent davantage et une inflammation cutanée survient, entraînant ainsi l’apparition de boutons.

Les zones de sécheresse

Celles-ci sont provoquées par les changements hormonaux et la perte d’hydratation.

Les démangeaisons

Les démangeaisons aussi appelées prurit gestationnel sont dues à plusieurs facteurs comme l’étirement de la peau, l’augmentation de l’afflux sanguin et les changements hormonaux (l’augmentation des œstrogènes peuvent sensibiliser la peau).

Le masque de grossesse

Selon le Dr. Valaeys, dermatologue, « ce sont les cellules de la pigmentation activées par les œstrogènes qui sont responsables du masque de grossesse. Comme pour les vergetures, il existe une prédisposition familiale à le développer. En outre, il a été prouvé que les femmes aux yeux verts sont davantage sujettes à l’avoir. Pour l’éviter, il est essentiel de se protéger des UV pour éviter de cumuler les stimulations (par les UV et les œstrogènes). »

Quid des huiles essentielles?

Durant les 3 premiers mois de grossesse, les huiles essentielles sont déconseillées par mesure de précaution. Selon Sophie Trenteseaux, créatrice de la marque belge bio MakeSenz « la sphère hormonale est très chahutée. Certaines huiles essentielles, si utilisées à fortes doses, peuvent s’avérer toxiques et avoir des propriétés abortives. Il s’agit de cas vraiment extrêmes. Il est important de rappeler que tout dépend à quelle fin et à quelle dose on utilise les huiles essentielles. Les concentrations ne dépassent pas 1 % dans les cosmétiques, rendant les risques très faibles. »

Les huiles essentielles interdites

Origan, menthe poivrée, eucalyptus, tea tree, pin.

Les huiles essentielles autorisées

Camomille noble (apaisante), lavande vraie (anti-bactérienne), mélisse (apaisante), immortelle (pour les vergetures qu’on va diluer dans une huile végétale (max 1  %) et qu’on applique localement).

Photosensibilisantes

Origines d’agrumes (citron, bergamote…) à utiliser avec un SPF 50 et ne pas s’exposer dans les 4 h après l’application.

Ennemi n°1: les conservateurs

Parabène, phénoxyéthanol et méthylisothiazolinone sont des conservateurs utilisés dans les cosmétiques. Selon le toxicologue, « ces substances sont nécessaires pour conserver les cosmétiques afin d’éviter la prolifération des bactéries. Il existe une réglementation de concentration maximum à ne pas dépasser. Le phénoxyéthanol est absorbé à 85 % par la peau. S’il passe dans le sang, il peut passer la barrière placentaire. »

Les soins de beauté

L’autobronzant

Non. La dermatologue s’explique: « même si la DHA contenue dans les autobronzants ne présente aucun risque pendant la grossesse. On évite les autobronzants en spray et en cabine. »

La crème amincissante

Pour la dermatologue, « non aux crèmes amincissantes à base de caféine. »

Le lissage permanent

De nombreux salons de coiffure refusent de réaliser un lissage à la kératine aux femmes enceintes. Selon le Pr. Alfred Bernard, expert en toxicologie, « c’est surtout sur un principe de précaution. Les molécules utilisées dans le lissage permanent ne vont pas être absorbées. Elles peuvent par contre provoquer une irritation au niveau du cuir chevelu, mais n’iront jamais jusqu’au fœtus. La peau est une barrière biologique extrêmement efficace! »La marque Ybera vient de lancer un lissage permanent 100 % naturel adapté aux femmes enceintes et aux enfants! Le lissage Discovery est enrichi en actifs à base de cellules souches d’une pomme suisse rare appelée Uttwiler Spätlaubern qui promettent un lissage raide et des cheveux brillants jusqu’à 6 à 8 mois. Enfin, en dernier recours, on peut toujours se tourner vers le fidèle fer à lisser (ou mieux, le SteamPod).

La coloration capillaire

Selon le toxicologue, la surface en contact (le cuir chevelu) est grande et perméable. La plupart des colorants sont mal absorbés car il s’agit de grosses molécules qui sont chargées. Dans le cas d’une exposition chronique, le risque est très faible. Les molécules utilisées aujourd’hui ne sont pas absorbées par la peau.

Le blanchiment des dents

Selon le Pr. Alfred Bernard, expert en toxicologie, ce genre de traitement agit localement. La substance de blanchiment (peroxyde d’hydrogène) étant trop réactive, elle ne pourra pas passer au niveau du fœtus. Si un dentiste refuse ce genre de traitement, c’est par mesure de précaution car cette substance peut être irritante pour la maman.

Le parfum

Les parfums présentent des risques d’allergie locale cutanée. Mais sans réaction allergique immédiate cutanée, on peut se parfumer. Les peaux sensibles et réactives doivent se montrer prudentes.

L’épilation définitive

Autorisée (mais seulement si le traitement a été entamé avant la grossesse).

Le vernis à ongles

Pour le toxicologue, l’ongle est pratiquement imperméable. Si on l’applique soigneusement sans en mettre sur la peau, il présente peu de risques. La peau est bien faite, tout ce qui est soluble dans l’eau et qui est chargé ne passe pas celle-ci.Le vernis semi-permanent et en gelPour la dermatologue, non, car les acrylates sont des allergènes majeurs. Il y a un risque de développer des allergies, donc besoin de prise de médicaments. Sans parler des lampes UV accusées d’avoir une influence sur le développement de cancer.

Le rehaussement des cils

Bien que considéré comme sûr, le rehaussement des cils peut tout de même provoquer une sensibilité cutanée. Et en raison d’un changement d’hormones durant la grossesse, l’effet pourrait être moins visible. Selon le Pr. Alfred Bernard, expert en toxicologie, les quantités pouvant être absorbées par la peau sont extrêmement faibles.

Remerciements au Dr. Véronique Valaeys, dermatologue à l’hôpital d’Ixelles et à la Clinic 111 à Bruxelles, au Pr. Alfred Bernard, toxicologue à l’UCLouvain et à Sophie Trenteseaux, fondatrice de Makesenz (Makesenz.be).

Lire aussi:

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Nos Partenaires