Un toxicologue dévoile le pire ennemi de notre peau
Alors que les marques tendent de plus en plus à proposer des formules dites “clean”, certaines substances douteuses font encore et toujours partie de la liste des ingrédients de nos cosmétiques. Un expert en toxicologie nous dévoile le pire ennemi de notre peau.
Depuis juillet 2013, un règlement s’appliquant aux produits cosmétiques et aux ingrédients qu’ils contiennent a été établi au niveau européen. Le Pr. Alfred Bernard, toxicologue à l’UCLouvain, explique: “Selon la réglementation européenne, toute substance qui est avérée ou suspectée d’être cancérigène, mutagène et toxique pour la reproduction est interdite dans les cosmétiques.”
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Danger vs risque
Pour ce dernier, il faut différencier le danger du risque. Dans une étude menée par le toxicologue, le danger est décrit comme le potentiel d’un agent chimique à provoquer des effets néfastes et se réfère ainsi aux propriétés toxicologiques des produits chimiques (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, allergènes...). Le risque quant à lui, est la probabilité que ces effets néfastes se produisent dans des conditions d’exposition spécifiques. Ce dernier est exprimé en termes de probabilité ou de niveau de dépassement des valeurs de référence pour la santé. Pour calculer le risque d’une substance, trois facteurs entrent en compte: la dose d’exposition, le moment de l’exposition et la voie d’exposition.
En ce qui concerne la voie d’exposition, trois routes sont possibles: par voie cutanée, orale ou par inhalation. En cas d’exposition cutanée, la principale barrière est formée par la couche cornée. La perméabilité de la peau varie inversement à l’épaisseur de la couche cornée de l’épiderme. Ainsi, la plante du pied est perméable à seulement 1% tandis que le cuir chevelu et le front le sont respectivement à 25% et 43%.
L’absorption cutanée de certains ingrédients cosmétiques
Tous les ingrédients ne sont pas absorbés par la peau de la même façon. Leur poids et leur degré d’ionisation influencent cette absorption cutanée. Parmi les ingrédients les “mieux” absorbés on trouve en tête de classement la coumarine (un parfum absorbé à 100%), le phénoxyéthanol (un conservateur dont la concentration est autorisée jusqu’à 1% dans l’Union Européenne et utilisé dans environ 30% des cosmétiques) ou encore les parabènes (des conservateurs absorbés à 3.7% par la peau).
Alors qu’on aurait tendance à diaboliser l’aluminium présent dans certains déodorants, le Pr. Bernard rappelle que ce dernier n’est absorbé qu’à <0.001% par la peau. Aussi, le toxicologue ajoute que selon un rapport établi par le CSSC en 2021, les parabènes ne peuvent être considérés comme des perturbateurs endocriniens, leur activité œstrogénique étant très faible et leur concentration maximale autorisée en cosmétiques étant de 0,14%. Enfin, les silicones ne présentent aucun danger pour la peau car ils présentent selon l’expert une très faible absorption cutanée de par leur épaisseur.
Ennemi n°1 de la peau: les conservateurs
Parabène, phénoxyéthanol et méthylisothiazolinone sont des conservateurs couramment utilisés dans les cosmétiques. Dans les cosmétiques, le phénoxyéthanol est d’origine synthétique. Il est généralement utilisé comme conservateur antibactérien et antimicrobien mais utilisé comme solvant fixateur de parfums et stabilisant. Selon le toxicologue,
ces substances sont nécessaires pour conserver les cosmétiques afin d’éviter la prolifération des bactéries. Il existe une réglementation de concentration maximum à ne pas dépasser.
Quand on sait que le phénoxyéthanol est une substance absorbée à 85% par la peau, il n’est pas étonnant qu’il vaille mieux l’éviter!
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