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© Kevin Turcios via Unsplash

DANS MON PORTEFEUILLE: ““Je ne sais pas si j’aurai encore un job l’année prochaine””

Barbara Wesoly

Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne, en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.

  • Prénom Isabelle
  • Âge 29 ans
  • Situation mariée
  • Études bachelier en Marketing et communication et bachelier de l’enseignement secondaire
  • Emploi professeure dans l’enseignement secondaire
  • Salaire net ± 2230 €
  • Revenus du partenaire ± 2020 €, travaille dans le secteur de la construction
  • Revenus du ménage ± 4250 €
  • Frais fixes 2200 € par mois
  • Épargne 31.472,84 €
J’ai toujours épargné, mais depuis que nous avons emménagé dans notre maison, mes réserves augmentent plus lentement.

Isabelle « Il y a quelques années, je bossais dans un service marketing. Puis j’ai fait le choix de me tourner vers l’enseignement. C’est un changement de carrière que je ne regrette pas, tant j’aime transmettre des connaissances à mes étudiants. Et plus encore, de pouvoir les aider sur le plan personnel et d’avoir peut-être un petit impact sur leur vie. Je n’enseigne pas pour me faire des amis, mais le respect mutuel et avoir de bonnes relations avec mes élèves ajoute clairement de la valeur a mon job. Je ­m’investis également beaucoup dans la ­préparation de mes cours. Alors, lorsqu’un étudiant complimente mon travail, j’en retire une grande satisfaction et cela me prouve que tout ce boulot en vaut la peine. Même s’il me faut suivre les programmes, je considère comme un avantage de pouvoir y ajouter ma touche personnelle. Je suis quelqu’un de très perfectionniste et je ne peux imaginer me présenter devant ma classe sans être bien préparée.

Pas de sécurité d’emploi

Comme dans tout job, il y a des points moins sympas. Notamment le fait de devoir bosser en rentrant chez soi le soir, parce qu’au final, il y a toujours des éléments qu’on peut ­améliorer ou qu’il reste des leçons à préparer pour le lendemain. Heureusement, après une journée bien remplie, je peux m’installer à mon bureau, avec une jolie musique en fond sonore. J’arrive alors à m’y remettre. Et ­j’essaye de me détacher complètement du travail au moins un soir par semaine. Un autre inconvénient concerne la sécurité de l’emploi. Malgré la pénurie d’enseignants, on n’est ­jamais sûr de rester à un poste tant que l’on n’est pas nommé à titre permanent. Sur ce plan, j’ai encore un long chemin à parcourir, mais je tente de ne pas trop y penser. Cette année scolaire, j’ai un emploi à temps plein et je verrai bien ce que l’année prochaine me réservera.

Espérer plus d’avantages

En tant qu’enseignant, on ne gagne pas trop mal sa vie, mais ce serait encore mieux si mon travail était accompagné d’avantages extra-légaux. La pénurie de professeurs est un problème auquel le secteur de l’éducation est confronté depuis un certain temps déjà et, outre le fait que la charge de travail ne soit pas à sous-estimer, ce n’est pas l’emploi le plus attractif sur le plan financier. À cet égard, j’étais bien mieux lotie avec mon poste ­précédent, mais aujourd’hui, on doit bosser jusqu’à un âge avancé et je préfère donc prendre plaisir chaque jour à ce que j’accomplis, même si cela signifie gagner un peu moins. Mon mari est moi disposons d’un peu plus de 4250 € par mois, dont 2200 € sont consacrés aux frais fixes. Et les courses représentent en moyenne 850 € de notre budget.

Et si...?

J’ai toujours travaillé et épargné, mais depuis que nous avons emménagé dans notre maison, mes réserves augmentent plus lentement. Mon mari et moi avons 31.000 € d’économies. Nous nous efforçons de mettre 1000 € de côté par mois, mais nous n’y arrivons pas toujours. Nous nous sommes par contre mis d’accord sur le fait que nous ne renoncerons à aucun plaisir. Nous aimons trop voyager, sortir avec nos amis et aller au restaurant. Même si je sais qu’il ne sert à rien de se comparer aux autres, je me demande quand même comment font les gens. Et je trouve par ailleurs qu’avoir un filet de ­sécurité est très ­important. Cela me rassure. Surtout lorsque je pense à des scénarios de type: et si nous devions acheter une autre voiture? Et si nous avions besoin d’une nouvelle chaudière? Et si… »

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