DANS MON PORTEFEUILLE: ““A cause de problèmes de santé, je lutte pour garder la tête hors de l’eau””
Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.
- Prénom: Charlotte
- Âge: 28 ans
- Situation: Mariée
- Etudes: Bachelier en psychologie appliquée
- Emploi: est en invalidité en raison de problèmes de santé
- Salaire: ± 1200 euros
- Salaire du partenaire: ± 2100 euros
- Revenu du ménage: ± 3300 euros
- Coûts fixes: 2010 euros par mois
- Compte épargne: 200 euros
Je me sens piégée dans mon propre corps, alors que je n’ai que 28 ans. J’espère tellement plus pour l’avenir.
Charlotte: “Pendant trois ans, j’ai travaillé dans un centre d’accompagnement des élèves en réalisant en parallèle un master en psychologie. Mais depuis 2021, je ne suis malheureusement plus active sur le marché du travail, en raison de problèmes de santé récurrents. Durant cette période, j’ai du jour au lendemain ressenti de terribles douleurs musculaires et une énorme fatigue. Des symptômes grippaux qui ont disparu avec le temps, mais je suis restée épuisée, au point de dormir 15 heures par jour. Il m’était impossible de réaliser quoi que ce soit, même si j’en avais envie. Mon corps n’avait plus aucune force. Un burn-out a été le premier diagnostic posé. Après tout, je combinais mon emploi à un master dont je suivais 95% des cours. Mais deux ans plus tard, ma santé laisse encore à désirer. Et entre-temps on m’a découvert un SFC (un syndrome de fatigue chronique ndlr). La question est de savoir si cette situation pourra évoluer ou non.”
De l’incapacité de travail au handicap
“Je suis actuellement à l’hôpital pour un séjour en lien aussi bien avec le physique, qu’avec l’émotionnel et le cognitif. Je ne rentre qu’un jour chez moi par semaine et le reste du temps, je le passe en clinique. Mon contrat avec le centre d’accompagnement a expiré l’été dernier mais j’avais la chance heureusement de travailler encore lorsque je me suis effondrée physiquement. Du coup je me suis retrouvée en incapacité de travail, touchant 60% de mon salaire. Au bout d’un an, je suis passée en invalidité, amenant mes revenus à être beaucoup plus faibles. En ce moment, je touche une allocation d’environ 1200 euros par mois. Ce n’est pas un montant très élevé, mais je me sens chanceuse de le percevoir malgré tout. Cela nous permet à mon mari et moi, de faire face, même si c’est avec beaucoup de difficultés. Et de garder la tête hors de l’eau.”
Jusqu’à 450 euros de frais hospitaliers
“Mon mari a un revenu net de 2 100 euros par mois, ce qui signifie que notre revenu familial actuel s’élève à 3 300 euros. Mais juste avant que je ne tombe malade, nous avions acheté une maison, dont les mensualités s’élèvent à 1 250 euros. Les charges – énergie, eau, internet… – reviennent à 250 euros. Mes frais d’hospitalisation atteignent les 450 euros par mois et je paye facilement 60 euros de médicaments mensuels. Je suis très reconnaissante du fait que mon mari ait un salaire stable et qu’il soit tellement prêt à m’aider, car sans lui, je n’y arriverais pas. Et vu que notre revenu familial est considéré comme trop élevé, nous n’avons pas droit à une allocation majorée. Heureusement, lorsque j’étais encore apte au travail, j’avais souscrit une assurance hospitalisation correcte. La mutualité rembourse une grande partie des frais médicaux, mais il faut d’abord sortir l’argent soi-même.”
Plus aucune tranquillité d’esprit
“Mettre de l’argent de côté est une illusion. Pour l’instant j’ai à peine 200 euros sur mon compte épargne. J’aimerais tant avoir une réserve plus importante. Cela me donnerait plus de tranquillité d’esprit, alors que maintenant, je dois réfléchir avant de dépenser le moindre euro. Si je ne le fais pas et qu’exceptionnellement je me permets un achat, je m’en veux et pense toujours après coup que j’aurais dû m’abstenir. Je suis, pour ainsi dire, piégée dans mon propre corps. J’espère pouvoir retravailler bientôt. Contribuer à la société me manque. Je suis consciente que ma santé est la priorité, mais je me sens tellement inutile. Je suis quelqu’un qui aime prendre soin des autres et j’en suis aujourd’hui incapable. Je croise les doigts pour des temps meilleurs et retrouver toute mon énergie.”
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