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© Getty Images

DANS MON PORTEFEUILLE : « J’ai zéro euro sur mon compte épargne »

Barbara Wesoly

Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne, en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.

  • Prénom : Nikki
  • Age : 29 ans
  • Situation : mariée
  • Études : bachelier en nutrition et diététique
  • Emploi : en maladie
  • Salaire net : indemnité de maladie de ± 1.400 euros
  • Revenus du partenaire : ± 2.600 euros
  • Revenus du ménage : ± 4.000 euros
  • Frais fixes : 1.750 euros par mois
  • Épargne : 0 euros
Avec une telle charge de boulot et un corps trop faible pour tenir le coup, j’ai fini par aller droit dans le mur.

Nikki « J’ai toujours travaillé au sein d’une entreprise agroalimentaire, en tant que responsable qualité. Un poste que j’ai combiné pendant deux ans avec un job complémentaire de diététicienne. Juste avant que n’éclate la crise sanitaire, j’ai arrêté ma pratique personnelle pour me concentrer à nouveau pleinement sur mon activité principale. Mais l’année dernière, je suis tombée malade. Je lutte contre plusieurs problèmes physiques qui m’empêchent de travailler, tout comme de faire quoi que ce soit d’autre. Je suis toujours en arrêt maladie et vu que je ne peux plus reprendre mon poste de responsable qualité, j’aimerais suivre une formation d’enseignante à partir de septembre. J’espère pouvoir ensuite donner cours dans le secondaire. »

Devoir rester à la maison, loin d’être sympa

« Avant de tomber malade, je vivais pour mon travail. Je l’aimais tellement que je lui consacrais toute ma vie. Je travaillais fréquemment neuf à dix heures par jour. D’une part, car je le souhaitais, et d’autre part, car il arrivait que ce soit nécessaire. Une entreprise alimentaire subit beaucoup de contrôle et chaque année se déroulait un audit majeur qu’il fallait préparer durant des mois. Quand nous le passions avec succès, j’en étais électrisée, mais cela ne se faisait pas sans conséquences. Avec une telle charge de boulot et un corps trop faible pour tenir le coup, j’ai fini par aller droit dans le mur. Heureusement, il me fallait être physiquement présente sur mon lieu de travail pour réaliser mes activités, sans quoi cela aurait sans doute été encore plus préjudiciable pour ma santé. Mon job me manque. Être à la maison depuis près d’un an est tout sauf amusant. J’aimerais à nouveau avoir quelque chose à faire, mais je me rends compte que je suis encore trop faible pour l’instant. »

Sous-payée

« Lorsque je bossais encore, je pouvais compter sur un salaire net de 1.800 euros. Désormais, je perçois une indemnité de maladie de 1.400 euros. Rétrospectivement, je ne trouve pas que mon salaire était si élevé. Quand je compare avec des collègues ayant le même bachelier et un travail similaire, je me rends compte que j’étais sous-payée. Je suis encore jeune, mais certaines personnes ayant fait moins d’études et travaillant moins d’heures, gagnent, malgré tout, plus à la fin du mois. Heureusement, mon mari lui, gagne pas mal sa vie, avec ses 2.600 euros. »

La pizza du mardi

« Nous payons 1.000 euros par mois pour le remboursement de notre prêt. Nous avons des panneaux solaires et une pompe à chaleur, ce qui amène les coûts énergétiques à être relativement faibles. Je ne peux pas vraiment les chiffrer, car c’est mon homme qui s’occupe de ces factures, mais lorsqu’il fait beau, nous ne consommons pratiquement rien. Aller au supermarché nous coûte, par contre, un bras. J’essaye de faire les courses une fois par semaine. Avant, je payais 200 euros pour un chariot bien rempli, et aujourd’hui, les mêmes articles me reviennent à 300 euros. Ce qui veut dire que cela revient à 1.200 euros par mois de budget. Se faire livrer une pizza tous les mardis, revient maintenant moins cher que de préparer soi-même un repas sain. »

Un jardin à 50.000 euros

« Avant, nous économisions près de 2.000 euros par mois. Mon mari et moi devons admettre que nous sommes plutôt avares et peu dépensiers. Nous voyageons très bon marché et ne mangeons que rarement au restaurant. Nous n’avons pas non plus d’enfants. Des facteurs qui nous permettaient de mettre beaucoup d’argent de côté. Nous avions une jolie épargne, mais notre jardin est en train d’être réaménagé et cela nous coûte près de 50.000 euros. Mettre de l’argent de côté deviendra bientôt encore plus difficile, car une fois considérée comme invalide, je ne toucherai plus qu’une allocation de 1.200 euros par mois. Ce qui revient à 200 euros de moins. Les économies sont importantes à mes yeux, mais être aux prises avec des problèmes de santé m’amène à réaliser que je dois profiter davantage, car la vie est si courte et passe si vite. Quel intérêt d’accumuler sans cesse et de mourir avec son argent? »

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