HISTOIRE DE TAF: Catherine a quitté son job stable pour devenir gemmologue & joaillière
Pour Catherine, la crise de la quarantaine est arrivée un peu plus tôt que prévu. À 38 ans, elle décide de se consacrer à l’art du bijou et des belles pierres. Elle nous raconte son inspirant parcours.
C’est un métier qui met les étoiles – ou plutôt les diamants – dans les yeux. Quand Catherine nous dit qu’elle est créatrice joaillière et qu’elle se forme en gemmologie, on repense instantanément à notre vieille collection de pierres “précieuses” et à l’émerveillement qu’on ressentait quand on voyait ces joyaux translucides miroiter au soleil. ” J’ai quarante ans, toutes mes copines sont soit en burn-out, soit en pleine crise de la quarantaine”, résume-t-elle. Heureusement pour son bien-être et pour nos yeux, c’est vers cette deuxième option que cette ancienne pro de la communication marketing s’est dirigée. Un poil en avance sur son temps, c’est à 38 ans qu’elle décide de mettre une bonne fois pour toute sa passion et son plaisir au centre de ses priorités professionnelles. Elle nous raconte son inspirante reconversion!
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Le parcours de Catherine
“J’ai eu un long parcours dans la communication marketing. J’ai suivi des études à l’UCL. J’ai fait plein de jobs différents. J’ai travaillé en tant que relation presse, je suis passée dans des agences de publicité et j’ai travaillé dans des boîtes afin d’élaborer leur communication. Je cherchais un job qui me passionnerait. Mais à chaque fois, c’était la même chose: je m’ennuyais très vite. Je me souviens de la dernière boîte pour laquelle j’ai travaillé : je gérais la communication marketing avant de devenir consultante en marketing digital. J’essayais à chaque fois de nouvelles choses. En parallèle, j’ai commencé à suivre des cours du soir en bijouterie. Cela m’a tout de suite plu, mais c’était loin d’être simple. La joaillerie exige beaucoup de temps et de travail pour devenir autonome. C’est un domaine où il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. J’ai donc mis de côté cette activité, je me suis dit que ce serait un chouette hobby.
Le covid est arrivé. Les confinements m’ont permis de prendre du recul et de réfléchir plus amplement à ma profession. Mais le dernier déclic a eu lieu lors de mon retour au bureau.
Tout a changé il y a trois ans et demi: je suis devenue maman juste avant la pandémie. Qu’allais-je transmettre à mon enfant ? Comment lui résumer mon métier d’experte en communication marketing ? Je voulais faire un métier qui avait du sens, créer quelque chose de mes mains. Un métier qui me passionnerait enfin. Le covid est arrivé. Les confinements m’ont permis de prendre du recul et de réfléchir plus amplement à ma profession. Mais le dernier déclic a eu lieu lors de mon retour au bureau. Quand j’ai repris le travail, ils n’avaient pas de chouettes missions pour moi. J’ai saisi cette opportunité : je ne me sentais plus forcée de rester vu qu’ils n’avaient plus de travail pour moi, il était donc temps de partir. Ils m’ont licenciée d’un commun accord, je savais que c’était la meilleure solution pour moi. En septembre 2021, j’ai repris mes études à l’institut Jeanne Toussaint aux Arts et Métiers. J’ai terminé la formation en joaillerie que j’avais démarrée il y a deux ans en cours du soir et j’ai entamé une formation en gemmologie que je suis en train d’achever. Et en parallèle, j’ai lancé ma propre marque en novembre dernier, je suis soutenue par la structure JobYourself.
Pour ma formation en gemmologie, je me suis inscrite à la SRBG (Société Royale Belge de Gemmologie), près de Mérode. La formation dure deux ans et j’arrive bientôt au bout. La gemmologie, c’est l’identification des pierres. La première année est très théorique. On a des cours de chimie, de cristallographie,... c’est assez poussé contrairement à ce que certains pensent. À la fin de l’année vous devez être capable d’identifier n’importe quelle pierre. La deuxième année concerne le traitement et la synthèse des pierres. On doit pouvoir déterminer si une pierre est naturelle ou synthétique, si elle a été traitée ou non.
Quelles sont mes pierres fétiches? J’adore les tourmalines, car il en existe de très nombreuses couleurs. Certaines pierres peuvent même arborer plusieurs couleurs, je les trouve fascinantes. J’aime aussi les pierres qui ont beaucoup d’inclusions comme le quartz rutile. Actuellement, je travaille sur une collection d’agates dendritiques, des pierres qui ont naturellement un petit motif qui ressemble à une plante.
À quoi ressemble ma semaine type ? ça va dans tous les sens (rires). J’ai encore un jour de formation ainsi qu’une journée laboratoire dans le cadre de ma formation de gemmologie. Je travaille aussi sur mes créations ainsi que le développement de ma marque. Inventer une marque ne suffit pas, il faut aussi savoir la vendre ! Je fais également des permanences dans la boutique Mixage (Rue du Vieux Marché aux Grains 39, 1000 Bruxelles) qui rassemble une douzaine de créatrices. Cela crée une chouette dynamique, car c’est difficile de démarrer une entreprise quand on est seule. Je passe généralement entre 4 et 8 heures à confectionner un bijou. Et un sertisseur doit ensuite passer derrière car je ne sertis pas encore mes créations. J’ai aussi créé une collection plus accessible, toujours à partir de pierres naturelles.
J’ai eu peur de me lancer, de perdre cette sécurité financière que j’avais. Pour le moment, je n’arrive pas encore à me dégager un salaire, je rentre seulement dans mes frais, mais j’en suis déjà très contente ! J’ai la chance d’avoir un mari qui me soutient sur le plan mental et financier. Est-ce que j’aurais osé me lancer s’il n’avait pas été là ? Je ne l’aurais peut-être pas fait si j’avais été seule avec un enfant… Ce n’est pas un métier facile, il faut aussi bien s’entourer. JobYouself m’a servi de tremplin, je leur en suis très reconnaissante. Je suis aussi des formations afin de booster ma fibre commerciale et je suis entrée dans certaines communautés de réseautage comme The Businest By Wellnest.
Pour devenir gemmologue, il faut être curieux, passionné et méticuleux. Et, surtout, il faut oser se lancer. Qu’avez-vous à perdre ? Je n’ai jamais regretté mon choix, même si je ne parviens pas encore à me dégager un salaire. Le plus important est de savoir le sens que vous voulez donner à votre vie et comment vous comptez dépenser votre temps.”
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