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TÉMOIGNAGE: d’instit’ maternelle à vendeuse de jouets, le parcours risqué d’Anne Sophie nous inspire

Sarah Moran Garcia
Sarah Moran Garcia Journaliste web

Après des études d’institutrice maternelle et une formation de psychomotricienne, Anne Sophie s’est rendu compte que ce métier n’était pas fait pour elle. N’écoutant que son courage, elle a quitté son CDI et a ouvert un magasin de jouets dans son village natal, en partant de rien.

La vie est faite d’imprévus, de surprises. Même si l’on voit loin, que l’on imagine notre avenir tout tracé, il se peut que le chemin que nous avions emprunté finisse par bifurquer de manière inattendue. Parfois pour le pire, mais aussi, heureusement, pour le meilleur. C’est le cas de ces personnes que nous avons rencontrées. Nous vous avons déjà raconté les histoires de Jennifer, une jeune femme qui a réussi à combattre les préjugés du métier et s’épanouit désormais dans l’informatique, et de Maya, qui, malgré l’absence de diplôme, est aujourd’hui à la tête de sa propre entreprise.

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Aujourd’hui, nous rencontrons Anne Sophie, 35 ans. Comme beaucoup de jeunes au sortir de l’adolescence, après sa rhéto, elle ne savait pas quoi faire. Étant fille d’un père professeur en secondaire, elle était persuadée que le milieu de l’enseignement allait lui plaire et s’est lancée dans des études d’institutrice maternelle.

Durant ces trois ans d’étude, j’ai adoré le contact avec les enfants, mais moins le côté administratif. C’est ce qui m’a dégoûtée.

, nous confie Anne Sophie.

Quand elle fut diplômée, la jeune femme ne se sentait pas capable de gérer une classe. Plutôt que de se lancer sur le marché du travail, elle a entamé une formation de psychomotricienne. Au cours de cette année, elle a effectué plusieurs stages qui lui ont beaucoup plu, un premier avec des personnes atteintes d’un handicap léger et un second avec des adultes lourdement handicapés. “Avant de commencer, j’avais des appréhensions. Dès le premier jour, j’ai dû faire les douches des résidents. Étonnement, ça m’a plu, et j’ai compris que c’est ce que je voulais faire de ma vie”, explique Anne Sophie.

Hypocrisie et changement de voie

Après ses études, elle a été contactée par son lieu de stage où elle a effectué plusieurs remplacements, puis on lui a offert un CDI. “Pour des raisons personnelles, le travail d’équipe ne m’a pas convenu. Les gens étaient gentils devant toi, mais méchants une fois que tu avais le dos tourné”, regrette la trentenaire.

Nous sommes alors en 2014. Cette année-là, la jeune femme commence à remettre sa vie et son choix de carrière en question. “Un jour, en discutant avec ma maman, j’ai parlé d’une mercerie dans mon village natal de Marbais (Villers-la-Ville, dans le Brabant wallon). La personne qui la tenait était âgée, et je me demandais si elle allait bientôt prendre sa pension”, se souvient Anne Sophie. 

Une semaine plus tard, j’ai vu un écriteau “à vendre” sur la devanture, je me suis que c’était un signe!

À cette époque, il n’existait aucun magasin de jouets dans la région. Pour acheter des jeux, il fallait se rendre dans des chaînes connues, dans les grandes villes aux alentours, ou sur Internet. Anne Sophie voulait faire de ce magasin à l’abandon un lieu de proximité où petits et grands pourraient trouver des jeux et jouets de qualité, mais aussi des cadeaux originaux. C’est aujourd’hui chose faite. Voilà neuf ans que l’ex-éducatrice et étudiante-instit’, est à la tête de “La P’tite Folie D’Anne So”.

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Une vie difficile, mais aucun regret

“Ce nom, je l’ai trouvé pour faire un clin d’œil à ma propre histoire. Je considère qu’il s’agit d’une folie d’avoir quitté un CDI pour me lancer comme indépendante. Cette vie n’est jamais vraiment facile. Aujourd’hui, je ne me verse pas un très gros salaire et je ne prends pas souvent de vacances. Cet été, c’est la première fois que je fermais le magasin. Ça m’a fait un bien fou!”, commente-t-elle. “Je suis sûre de moi, je ne me vois pas travailler à nouveau pour un patron.”

Pour rien au monde, je ne retournerais à ma vie d’avant. Je ne regrette pas mon choix et ne le regretterai jamais.

Bien que son métier actuel soit éloigné de ses études, selon la vendeuse, ce sont ces dernières qui l’ont poussée à se lancer comme indépendante dans le milieu du jouet. “Je voulais développer le côté éducatif et amusant pour le village, et aujourd’hui, j’ai des clients qui sont presque devenus des amis”, s’enthousiasme Anne Sophie. Sa petite boutique rencontre un franc succès, et même le Covid n’a pas eu raison d’elle. Bien au contraire, d’ailleurs. Des gens viennent de loin pour découvrir les nouveautés que la jeune femme a à leur proposer.

“La P’tite Folie D’anne So” est situé rue du Berceau 16, 1495 Villers-la-Ville. Le magasin est ouvert du mardi au vendredi, de 9h à 18h, et le samedi de 9h à 17h.

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