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Le monde du travail se métamorphose, et ces nouveaux métiers sont susceptibles de vous plaire

Kathleen Wuyard

Entre la menace de l’intelligence artificielle qui va voler les jobs des humains, et la promesse d’une semaine de quatre jours dans un futur proche, on ne sait pas si le marché du travail nous réjouit ou nous angoisse. Une chose est certaine : il est en pleine mutation, et la bonne nouvelle, c’est qu’il existe de plus en plus de nouveaux métiers, aussi surprenants que passionnants.


Amandine a 20 ans, elle est en 2e Bachelier, et même si elle a encore un peu de temps devant elle, la perspective de commencer à travailler la fait paniquer. Durant toute son enfance, elle s’était dit qu’elle allait faire comme ses parents, qui ont commencé à travailler à la vingtaine, et exercé le même métier toute leur vie. Un peu monotone, peut-être, mais rassurant, et d’ailleurs, ses parents étaient loin de s’en plaindre. Sauf qu’entre temps, sa grande sœur de 29 ans seulement a déjà complètement changé de voie, et répète à qui veut l’entendre (et même à Amandine, qui s’en passerait bien) que le marché du travail est une jungle, qu’il faut s’accrocher et être prête à faire pas mal de compromis pour survivre dans cet environnement ultra compétitif. Alors forcément, Amandine panique, même si en vrai, la situation est loin d’être aussi dramatique.

Adieu aux carrières uniques


La réalité ? Le marché de l’emploi est en pleine mutation, c’est vrai. En 2016 déjà, Bruno-Henri Vincent, avocat spécialisé du droit du travail, l’annonçait sans détours après la fermeture de Caterpillar en Belgique : « les grands employeurs et les carrières uniques, vous pouvez leur dire « adieu ». Il faut que les jeunes soient prévenus, qu’ils sachent qu’il ne faut plus compter là-dessus. On parle maintenant d’une flexi-sécurité de l’emploi : il va falloir rebondir ». Un sentiment auquel Agoria, l’Organisation des entreprises technologiques, fait écho : réalisé il y a quelques mois seulement, son rapport « Shaping the Future of Work », évalue le marché du travail belge à l’horizon 2030. Premier constat ? « La transformation du marché du travail est rapide et nous concerne tous. La manière dont on fabrique des produits et des services est en pleine mutation. Certaines adaptations sont nécessaires, mais nous pouvons heureusement l’aborder en toute confiance ». Concrètement, la digitalisation va impacter l’ensemble du marché du travail, et 4,5 millions de travailleurs belges devront mettre régulièrement leurs compétences à niveau. Si 310 000 travailleurs et demandeurs d’emploi devront se reconvertir, la bonne nouvelle, c’est qu’en 2030, il y aura aussi 584 000 postes vacants non pourvus en Belgique. Et pas forcément des jobs ultra technologiques.

Le retour au slow


Les métiers menacés par la transition ? Caissière, guichetière et employée administrative. Ceux qui vont évoluer ? Représentante de commerce et employée de magasin. Ceux qui seront plus en demande d’ici à 2030 ? Personnel infirmier et soignante, experte digitale, scientifique et ingénieure. Comme l’explique Jeroen Franssen, Expert Talent et Marché du Travail chez Agoria, « à l’avenir, le candidat idéal ne sera pas le résultat du recrutement mais bien d’une co-création : l’entreprise lui fournira des ressources et des parcours clairs pour qu’il puisse évoluer. Les candidats devront être motivés et prêts à investir du temps ». Et à donner littéralement de sa personne ! Directrice régionale de Job’In, agence spécialisée dans l’accompagnement à la création d’entreprises, Marine Troisfontaines souligne que « ce qui ressort fort, c’est le retour au lien à la personne et au monde qui l’entoure. Avant, on lançait des business dans tous les sens, mais de nos jours, c’est de plus en plus important que la personne incarne son projet. Il y a aussi un vrai retour au slow : la slow food, le slow management, la slow life… C’est comme s’il y avait eu un rééquilibrage : on est allés très loin dans la mondialisation, et maintenant, il y a un retour à certaines valeurs. Les gens réalisent que le futur, ce n’est pas pouvoir tout faire livrer chez soi mais bien un retour aux sources ou à son voisin. Il y a une envie de se reconnecter ».

Féminiser la technique


Du côté du Forem, William Watelet, Analyste du marché de l’emploi, ajoute que « la numérisation fait que les métiers évoluent, tout comme l’intégration des défis environnementaux et de nouvelles pratiques de travail. On se recentre beaucoup plus sur les clients ». Et forcément, les avancées technologiques jouent un rôle aussi : « Dans le dessin industriel, par exemple, l’introduction de logiciels 3D ou partagés entre tous les corps de métiers change la manière dont on vient travailler. Si on prend les comptables et qu’on se projette dans 35 ans, ils vont devoir aller beaucoup plus dans le conseil. Dans ces métiers-là, toute une partie est liée à la digitalisation de l’économie, et on voit arriver des e-tuteurs par exemple, mais aussi des profils liés à l’intelligence artificielle, comme les data scientists. Des métiers liés à la sécurité des données aussi ». Deux tendances bien distinctes donc : d’un côté, une exploitation des nouvelles technologies, et de l’autre, un retour à l’humain, avec entre les deux, plein de nouveaux métiers parmi lesquels choisir. Sans se poser de limites : comme le rappelle William Watelet, « il existe pas mal de métiers techniques qui sont souvent connotés « masculins », parce que ce sont des secteurs qui attirent historiquement les hommes, mais ce sont des filières où les femmes ont tout à fait leur place au même titre que les hommes. Dans le secteur de la construction, il y a des métiers techniques où on va avoir besoin de plus de précision, donc les femmes ont une carte à jouer ». Et plus qu’une carte, même, la preuve avec ces huit « nouveaux métiers » qui pourraient vous plaire, vous donner des idées pour vos études, ou même, l’envie d’amorcer une reconversion professionnelle ».

8 métiers à découvrir

  1. Coach à la consommation


Sa mission ? alimentation durable, zéro déchets, consommation responsable… Le coach à la consommation maîtrise les problématiques au cœur de la société, et bénéficie des outils adaptés pour conseiller ceux qui veulent changer leur manière de consommer, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises.

Comment se former ? Il n’existe pas de diplôme, mais toute une série de formations peuvent être suivies : alimentation durable, techniques pour adopter le zéro déchet, recyclage…

Pour qui ? Les idéalistes, qui veulent contribuer à changer le monde et protéger la planète. Des filles qui aiment le contact humain, adorent se documenter, et se font un plaisir de partager leurs trucs et astuces.

  1. Assistante virtuelle

    Sa mission ? Gérer des agendas, organiser des réunions, faire des recherches… En bref, être le bras-droit de tous ces entrepreneurs nomades qui ont besoin d’aide pour organiser leurs plannings serrés.


Comment se former ? Si une formation en secrétariat peut aider, il s’agit surtout de faire preuve de débrouillardise et d’un excellent sens de l’organisation.

Pour qui ? Des débrouillardes, qui savent jongler avec un agenda chargé, mais qui apprécient aussi de pouvoir travailler avec des horaires flexibles, et qui préfèrent des journées imprévisibles plutôt que la routine.

  1. Traffic Manager


Sa mission ? Manier les leviers d’acquisition de trafic sur le web (le référencement par exemple) pour générer un maximum de vues et de chiffre d’affaire sur un site. Il faut également jongler avec les outils publicitaires et organiser les campagnes sur le site.

Comment se former ? Bachelier en marketing, en communication informatique, en commerce ou en management, pour les bases, et puis apprendre le reste « sur le tas ».

Pour qui ? Des filles minutieuses et ambitieuses, qui aiment atteindre des objectifs, n’ont pas peur de jongler avec plusieurs outils à la fois, et ne craignent pas de s’ennuyer en analysant des pages de données.

  1. Géomaticienne


Sa mission ? Dans la foulée de la popularisation des services de géolocalisation, la géomaticienne crée et exploite des bases de données qui associent cartes, images aériennes et satellite, mais aussi texte et des statistiques. Le but : construire des cartes thématiques pour les utilisateurs, dans des secteurs aussi variés que le tourisme, les transports, l’environnement et la santé.

Comment se former ? Un Master en Géomatique, en géographie (spécialité information géographique) ou une formation en télécommunications.

Pour qui ? Les « Géo Trouvetout » du web, qui aiment le côté chasse au trésor, ont une bonne orientation dans l’espace, et manient les outils informatiques avec aisance.

  1. Coach à l’expatriation


Sa mission ? Non seulement il devient rarissime d’exercer le même métier toute sa vie, mais en plus, les déménagements à l’étranger pour le boulot sont de plus en plus fréquents. La coach à l’expatriation vient en aide aux futurs expatriés en répondant à leurs questions pratiques, apaisant leurs angoisses et en les aidant à trouver logement et repères sur place…

Comment se former ? Une formation en ressources humaines et/ou en tourisme, le mieux étant évidemment de combiner les deux. L’idéal ? Développer ses capacités d’écoute, et maîtriser des techniques telles que la PNL, par exemple. L’avantage, c’est qu’en Belgique, le terme de « coach » n’est pas réglementé, et la formation est donc flexible… L’inconvénient, c’est qu’il faut se spécialiser et offrir des services compétitifs pour sortir du lot.

Pour qui ? Les curieuses, qui aiment planifier le moindre détail de leurs voyages (et ceux des autres) et dénicher un maximum d’informations au passage. Des filles qui aiment le contact humain, ont de bonnes capacités d’écoute, et aiment chercher de la documentation en ligne, même sur des sujets parfois très pointus.

  1. Data Scientist


Sa mission ? Gérer et analyser des quantités massives de données. Sur base des millions d’infos disponibles en ligne, le data scientist imagine des modèles pour les analyser et en tirer des informations utiles pour l’entreprise.

Comment se former ? Faute de vraie formation spécialisée pour le moment, on se dirige vers un diplôme d’ingénieur spécialisé en marketing, informatique et statistique, ou une formation en mathématiques appliquées aux statistiques.

Pour qui ? Celles qui jonglent avec les chiffres sans aucun problème, qui ont un esprit d’analyse très développé, et à qui la recherche et le traitement de milliers de données chiffrées ne fait pas peur.

  1. Styliste modéliste en 3D


Sa mission ? Finie la séparation stricte entre la styliste qui fait des croquis et la modéliste qui s’en sert pour créer des patrons. Grâce au prototypage virtuel en 3D, la «styliste modéliste visualise les modèles sur écran, ce qui augmente la rapidité de sélection avant la production des vêtements et accessoires.

Comment se former ? Une formation de stylisme classique, à laquelle on ajoutera des cours pour maîtriser les outils informatiques de modélisation en 3D.

Pour qui ? Les mordues de mode, qui ont envie de voir leurs créations prendre vie, et sont prêtes à s’adapter aux changements de l’industrie pour y arriver.  Des créatives qui ont aussi un côté plus pratique.

  1. E-tutrice

    Sa mission ? Cette évolution du métier d’enseignant consiste à accompagne à distance un apprenant ou un groupe d’élèves. La maîtrise des visioconférences, forums de discussion et autres est obligatoire.


Comment se former ? Selon le secteur où l’on choisit d’opérer, une formation d’enseignement dans l’enseignement secondaire supérieur ou dans l’enseignement supérieur est nécessaire, ainsi qu’une bonne maîtrise des outils de communication en ligne.

Pour qui ? Celles qui rêvent de transmettre leurs savoirs, mais avec des horaires flexibles, et la possibilité de donner cours à distance et pas directement dans une classe. Les plus « matheuses » pourront se diriger vers la fonction d’ingénieure en e-learning, et participer à la conception des programmes de formation en ligne. Selon le Forem, le secteur est en plein développement, et offre de belles perspectives d’avenir.

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