Portrait d’entrepreneure: ““Le plus difficile dans le milieu artistique, c’est de fixer ses prix””
Envie de quitter votre boulot pour devenir indépendante? Inspirez-vous du parcours passionnant de Laura Gelfeld, 28 ans, photographe professionnelle, spécialisée dans les mariages et les voyages.
“J’ai d’abord fait des études en Fashion Design en France et je suis partie au Canada pour faire mon stage de fin d’études. C’est là-bas que j’ai décidé de suivre la voie de la photographie. J’étais déjà photographe autodidacte et après avoir voyagé pendant 8 mois, j’ai décidé de me lancer en tant que professionnelle. J’ai finalement continué à voyager en Australie notamment pendant 4 ans. Je photographiais la wild life australienne… Et puis je suis revenue en Belgique. J’étais d’abord indépendante complémentaire — je faisais un job alimentaire — et puis je suis devenue photographe full time. C’est mon papa qui m’a initiée à la photographie: il était amateur, et j’ai décidé de me professionnaliser en faisant une formation intensive au Canada, qui m’a permis d’approfondir mes manques techniques.
C’est clair, pour y arriver, il faut s’accrocher. Le plus difficile finalement, c’est de se lancer. De se dire qu’on va parvenir à gagner sa vie et de persévérer malgré les échecs. Personnellement, au début, je me suis demandée si j’allais y arriver. Puis les contrats sont arrivés petit à petit et je suis parvenue à vivre de ma passion. Quand j’ai quitté mon job alimentaire, j’ai eu l’impression de sauter dans le vide. Mais j’ai rencontré des entrepreneurs, comme moi, surtout dans la photo, et ça m’a boostée. Rencontrer de nouvelles personnes permet de se créer un réseau, et de trouver de nouveaux clients via le bouche-à-oreille.
Avoir sa signature
La photographie est un milieu super compétitif: pour y arriver, il faut avoir sa patte, son univers. Le mien s’apparente au fine art: c’est un style très lumineux, avec des tons pastel. Je joue beaucoup avec les émotions à travers les couleurs. Et grâce à cette signature visuelle, j’ai pu attirer des clients à moi, parce que mon style leur parlait. C’est le client qui choisira votre univers et pas l’inverse. Il faut aussi se spécialiser un maximum si on veut sortir du lot.
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La difficulté de fixer ses prix
Quand on se lance, il y a aussi la difficulté à fixer ses prix, surtout dans un domaine artistique. Les clients pensent souvent que c’est trop cher car il y a des amateurs qui proposent des tarifs qu’on ne peut pas se permettre. En tant que pro’, vous avez la TVA, et d’autres frais professionnels à assumer. Il faut pouvoir l’expliquer aux clients, les sensibiliser à ça, à la qualité du service aussi. Personnellement, je prends le temps avec chacun de mes clients, je prends soin d’eux de A à Z, du premier au dernier rendez-vous. Et c’est ça qui fait la différence. Je me limite à un seul client par jour, pour pouvoir être vraiment focus sur lui. Et puis, un professionnel sera libre tous les jours là où un amateur aura moins de temps à consacrer à ses clients.
Mes conseils à celles et ceux qui se lancent? Bien s’entourer, car les débuts sont difficiles mentalement. Avoir une famille sur laquelle s’appuyer peut aider. Vous pouvez aussi commencer en temps partiel, trouver un travail à côté pour vous lancer au fur et à mesure. Pendant ce temps, préparez votre projet: votre site web, vos réseaux sociaux, etc. Je vous promets qu’il existe plein d’avantages à oser se lancer: on peut accepter uniquement les clients qu’on a envie et travailler devient donc un réel plaisir. Je choisis uniquement les projets qui me passionnent et c’est un vrai luxe. Par contre, il faut un peu d’autodiscipline: personne ne vous dira que vous êtes obligée de travailler, donc c’est à vous d’apprendre à vous gérer.
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