De plus en plus de personnes font appel à des doulas. À la différence des sage-femmes, qui apportent un soutien médical principalement, les doulas apportent soutien et accompagnement moral et pratique à une femme enceinte ou un couple durant la grossesse, la naissance…
Le rôle de doula ne date pas d’hier. Emprunté au grec ancien, le terme doula désignait la figure féminine qui était au service de la mère lors de la naissance de son bébé. Aujourd’hui, les doulas offrent un accompagnement qui n’est pas médical, et qui vient en complément d’un suivi professionnel. Il s’agit d’une personne-clé pour répondre aux (nombreuses) interrogations qui peuvent surgir quand on est sur le point de devenir mère ou que l’on vient juste de donner la vie: les transformations physiques et psychiques, la relation avec votre bébé, la douleur et les moyens de l’apprivoiser, votre projet de naissance et de parentalité, l’allaitement et le retour au travail… Autant de thématiques que pourra aborder votre doula.
Nous avons interviewé Isabelle Lafita, maman de 3 enfants, puéricultrice depuis plus de 15 ans et doula.
Avez-vous toujours été doula ?
« J’ai été puéricultrice pendant 15 ans, dans une crèche bruxelloise. Mais je voulais toujours en faire plus. En crèche, il faut savoir que le champ des possibles est plus restreint. On n’a pas le temps, pas de possibilités d’en faire plus que nos attributions. C’est pour ça que j’ai commencé à chercher une formation de doula ».
Qu’est-ce qu’une doula exactement ? Quel est son rôle?
« Le mot “doula” a été choisi pour désigner celle qui, autrefois, se tenait auprès des femmes qui mettaient au monde leurs bébés, aux côtés de la sage-femme. C’était elle qui était au service de la mère, lui permettant ainsi d’être tout à son nouveau-né. Aujourd’hui, une doula peut accompagner une femme lors de la conception de l’enfant, lors d’un parcours FIV par exemple, mais aussi lors de la grossesse et après l’accouchement. Il s’agit d’un accompagnement émotionnel et psychologique : contrairement à une sage-femme, elle ne fait aucune tâche médicale. En France, une polémique affirme que les doulas souhaitent prendre la place des sage-femmes mais c’est faux : la doula agit comme un complément. Les sage-femmes voudraient souvent faire plus mais elles n’ont ni le temps ni l’occasion. Une doula peut assister à votre accouchement si vous le souhaitez, dépendamment des accords des hôpitaux.”
Faut-il se former pour devenir foula?
“Oui, il faut faire une formation. Il en existe plusieurs en ligne, mais aussi une à Bruxelles, en présentiel. Tout les formations sont pas reconnues par l’Association Francophone des Doulas de Belgique. La liste des écoles reconnues est à retrouver ici.“
Comment accompagnez-vous émotionnellement les femmes ?
« On leur apprend la gestion des émotions, qui est une partie très importante de la grossesse, car les hormones influent beaucoup sur tout le pan émotionnel. A chaque fois que j’accompagne une maman, je lui demande comment elle se sent avant chaque rendez-vous, et je lui demande de m’expliquer les différentes émotions qui la traversent. C’est essentiel car quand une maman ne va pas bien, c’est toute la famille qui en pâtit. Les doulas permettent aussi aux femmes de traverser au mieux un éventuel baby blues ou un post-partum par exemple. Une doula peut surveiller tout ça. Personnellement, j’utilise la carte des émotions comme outil didactique pour discuter ensemble des émotions. Ensuite, pour chaque séance, je demande à la maman de choisir la thématique qui l’intéresse, que nous aborderons ensuite ensemble: le sommeil, l’allaitement, la diversifications alimentaires, le confort, l’organisation du sommeil, l’allaitement, le tire-lait… Je lui prépare alors des dossiers et des petites fiches. »
De plus en plus de femmes font-elles appel aux service d’une doula ? Comment l’expliquez-vous?
« Oui! On parle de plus en plus de post-partum, de dépression et de santé mentale. Cela permet aux femmes d’oser prendre l’initiative de se faire accompagner. C’est moins tabou de parler de toutes les problématiques liées à la maternité. »
Qui devrait faire appel à une doula?
“Toutes les futures mamans, car chaque doula est différente et a des spécialités. Le plus important, c’est d’avoir un feeling avec sa doula. Trouver celle qui lui correspond. Faire appel à une doula est particulièrement conseillé si vous vous sentez seule ou incomprise dans votre grossesse ou votre maternité.”
Comment bien la choisir?
“Je vous recommande d’échanger d’abord avec elle par messages. Demandez-lui de se présenter, posez-lui quelques questions. Cela vous permettra de voir s’il y a un feeling. A la fin du premier rendez-vous, je demande toujours à la (future) maman si elle apprécie la façon dont je l’informe et lui réponds. Si c’est un oui, on continue ensemble! Il est essentiel de vous sentir à l’aise et en confiance avec votre doula.”
Pour plus d’informations sur Isabelle Lafita, rendez-vous par ici. Pour trouver une doula proche de chez vous, cliquez ici.
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