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Tout plaquer pour devenir créateur de sauces, la carrière qui fait saliver

Kathleen Wuyard

Avec leur logo délicieusement rétro, leurs noms rigolos et leurs recettes originales, les sauces signées Brussels Ketjep sont carrément irrésistibles. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que leur créateur, Sylvain, a vraiment la frite!

Se lancer et créer sa propre entreprise, beaucoup en rêvent, lui l’a fait. Mais pas n’importe comment non plus. Et parce que Sylvain n’est pas seulement celui qui a eu l’idée de génie de créer une recette pour la mythique sauce Dallas mais aussi et surtout un ketje bruxellois éminemment sympathique, il a accepté de partager avec nous les recettes de son succès.

Suivre son instinct


“J’ai toujours travaillé dans le milieu de l’alimentation, notamment en tant que responsable d’un resto en bord de plage en Espagne. Quand je suis rentré en Belgique, juste après la crise, j’étais en train de manger du ketchup quand soudain j’ai réalisé que cette sauce était partout, mais qu’il n’y avait que deux alternatives, soit Heinz soit les marques de supermarché”. Il n’en fallait pas plus pour donner à Sylvain l’idée de se lancer.

La Belgique est le pays de la frite, on y trouve plein de sauces, mais le ketchup, on n’osait pas s’y attaquer. Moi-même, je n’étais pas hyper fan, je trouvais ça trop sucré, alors j’ai eu l’envie de proposer un produit amélioré où on goûtait vraiment la tomate.

Prendre le temps


Entre cette idée et la première bouteille de sauce en main, deux ans tout de même. Un intervalle nécessaire pour prendre le temps de bien penser le projet.

Le nom, avec la contraction de “ketchup” et “ketje”, m’est venu rapidement. Je voulais un produit belge et fier de l’être, ça m’ennuie toujours qu’on ne soit pas plus chauvins en Belgique. Pour le goût, je voulais quelque chose de bien tomate, plus un produit pour adulte qu’une sauce pour enfants.


Encore fallait-il trouver où la réaliser. “J’ai d’abord essayé moi-même, mais je me suis vite rendu compte que ça n’allait pas être possible de faire ça dans ma cuisine si je voulais être efficace”.

Ne pas se décourager


“Convaincre des fabricants de sauces de me recevoir n’a pas été facile parce que je n’étais personne, je débarquais dans le milieu avec mes idées. En continuant à toquer aux portes, j’ai trouvé quelqu’un qui me faisait confiance et j’ai pu me lancer”.

Garder un filet de sécurité


“Au début, j’ai gardé mon métier, et dès que ma journée de travail était finie, je faisais le tour des restaurants pour leur proposer mes produits. Le premier soir, 3 restos bruxellois ont accepté de prendre une boîte de sauce pour tester, et puis les commandes se sont enchaînées”. Les demandes, aussi : “au restaurant, sur les tables, il y a le combo ketchup-mayo, et les restaurateurs m’ont rapidement dit qu’ils voulaient que je sorte une mayonnaise aussi. Je n’avais pas du tout prévu ça à la base, c’est d’ailleurs pour ça que sur le pot, il y a le slogan “you want me you got me”, c’est un chien d’oeil”.

Faire appel à l’équipe


“Une cinquantaine de restaurants utilisaient déjà mon ketchup, alors j’ai mis au point trois recettes de mayonnaises au oeuf et je leur ai fait tester en leur demandant de me dire laquelle leur plaisait le plus. Très vite, il y a une recette qui est sortie du lot, et 6 mois seulement après le lancement du ketchup, il y avait la mayonnaise en plus”. Et puis parfois, les proches ont aussi des idées savoureuses qu’il faut avoir le courage de tester.

Un ami m’a dit en rigolant que je devrais produire la sauce Dallas de Dikkenek. C’est vrai que c’est une des répliques cultes du film, et en faisant des recherches, j’ai réalisé que la sauce n’existait pas encore. J’ai pris contact avec le réalisateur du film, et je lui ai fait goûter la sauce piquante aux petits oignons que j’avais imaginée. Il a été très cool et il aimait bien le goût de la sauce, donc je l’ai lancée sur le marché.


Et avec une gamme qui compte aujourd’hui pas moins de 6 recettes différentes, il y en a pour tous les goûts. Tiens, au fait, Sylvain, on les savoure comment ? “La mostoed est délicieuse avec un bout de fromage ou de boulette à l’apéro. La cowboy est une sauce barbecue fumée avec du miel et du ketchup, alors quand on grille une viande on en rajoute au dernier moment pour avoir une délicieuse croûte sucrée. Et puis la 1620, sur un cornet de frites forcément : c’est la première sauce à être allée dans l’espace!”. Sylvain, lui, continue d’aller plus haut, et ne se met pas d’obstacles. Bon par contre, là, on a envie de frites, c’est malin.

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