Rien n’est plus important que de s’aimer soi-même, mais comment des personnalités injectent-elles cette dose de self-love dans leur vie? C’est ce que nous avons demandé à Olivia Borlée, l’entrepreneuse et ex-championne olympique.
Olivia Borlée, 38 ans, a remporté la médaille d’or olympique au relais 4 x 100 m en 2008. Elle a ensuite fondé la marque de mode 42|54 avec sa coéquipière Élodie Ouédraogo, en référence au chrono avec lequel elles ont gagné la médaille d’or à Pékin. Elle est également la maman d’Olga, 3 ans, et Lou, 1 an.
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« Cette époque me manque vraiment, déclare l’ancienne athlète. Surtout pendant la période des Jeux olympiques. J’aimerais tellement continuer à courir sur cette piste d’athlétisme, mais malheureusement, mon corps ne suit plus. »
C’est pour cela que vous avez raccroché?
« J’ai arrêté pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le sport de haut niveau met le corps à très rude épreuve, on ne peut pas continuer à le pratiquer jusqu’à 40 ans. En outre, j’avais d’autres rêves. J’avais un désir d’enfant et voulais être maman. C’est difficile à concilier avec le sport de haut niveau. J’ai brièvement envisagé de participer aux Jeux olympiques de Tokyo, mais j’ai senti que mon corps n’en pouvait plus. Je suis heureuse d’avoir pris la décision d’arrêter quand j’étais au sommet. »
Qu’aimiez-vous dans l’athlétisme?
« L’adrénaline, l’honneur de représenter notre pays, l’esprit d’équipe et le fait que ce soit une passion commune avec mes frères et mon père. J’aimais aussi le mode de vie d’athlète. Nous partions en camp d’entraînement à l’étranger avec nos coéquipières, qui étaient des amies, et nous n’avions qu’à nous concentrer sur la course. En dehors de cela, nous n’avions pas à nous préoccuper des soucis quotidiens. Je suis tellement reconnaissante d’avoir pu vivre cette expérience. »
Avez-vous dû faire beaucoup de sacrifices?
« Je n’aime pas parler de sacrifices. Cela a une consonance très négative alors que j’ai pris beaucoup de plaisir dans ma carrière. J’ai eu une vie totalement différente des autres filles de mon âge, mais j’ai reçu tellement en retour. J’ai pu voyager dans le monde entier, découvrir de nouvelles cultures et rencontrer des gens fascinants. Je ne vais pas mentir, ça n’a pas toujours été facile, mais j’appréciais d’autant plus quand je pouvais aller à une fête ou manger quelque chose de très sucré. »
Avec 2 enfants qui courent partout à la maison, je ne fais évidemment plus autant de sport qu’avant. En soi, c’est aussi un sport!
Dans quoi travaillez-vous désormais?
« J’ai créé ma propre ligne de vêtements avec Élodie Ouédraogo. J’y allie mes 2 passions: la mode et l’athlétisme. J’aime aussi partager mes connaissances sur la course, par exemple avec de nombreuses marques ou entreprises comme Zalando. C’est super de pouvoir combiner différentes choses, cela me donne de l’énergie. »
Faites-vous encore du sport?
« Avec 2 enfants qui courent partout à la maison, je ne fais évidemment plus autant de sport qu’avant. Quoique être maman, c’est aussi un sport (rires). Mais je tiens à rester active et à garder un mode de vie sain. Je cours 3 fois par semaine, en plus d’une séance de pilates ou de yoga et d’un cours de spinning. C’est sûr, je suis toujours un peu accro au sport. J’en ai aussi besoin pour me sentir bien, physiquement et mentalement. Il n’y a rien de mieux pour me détendre et faire le vide dans mon esprit. »
Avez-vous des conseils à donner aux personnes qui, comme vous, veulent exceller dans la course à pied?
« Faites un programme d’entraînement, mais écoutez surtout votre corps. Fixez des objectifs réalistes et réalisables afin de constater des progrès et de rester motivée. Faites preuve de persévérance et allez courir régulièrement. Prévoyez suffisamment de temps pour récupérer. Pour bien courir, le haut du corps est également important, c’est pourquoi je vous recommande de faire des exercices de renforcement musculaire à la salle de sport ou à vélo. Et enfin, et surtout: amusez-vous! »
J’ai été très perfectionniste presque tout au long de ma vie d’athlète, m’efforçant toujours de faire mieux.
Chez Flair, le self-love est essentiel. Avez-vous beaucoup d’amour-propre?
« Je suis intransigeante avec moi-même. C’est parce que j’ai été très perfectionniste presque tout au long de ma vie d’athlète, m’efforçant toujours de faire plus et mieux. J’étais fière de ce que je faisais mais, en même temps, ce n’était jamais assez bien. Inévitablement, ce trait de caractère se reflète dans la sphère privée. Je dois apprendre à être plus tolérante avec moi-même. »
Avez-vous des complexes physiques?
« Je n’aime pas spécialement mon nez, mais il ne me dérange pas vraiment. Ce qui me frustre un peu, c’est qu’après avoir donné naissance à 2 enfants, mon corps n’est plus le même que lorsque j’étais athlète. Pendant des années, mon travail était de prendre soin de mon corps et d’être au meilleur de ma forme. Quand on est enceinte, il faut totalement lâcher prise. Je suis impressionnée par ce dont le corps d’une femme est capable. Mais j’ai eu et ai encore du mal à accepter de voir mon corps changer. Je suis obsédée par mon ventre en ce moment. Je veux qu’il redevienne plus plat. C’est une source de stress. »
Comment essayez-vous d’y remédier?
« J’essaie d’être plus conciliante avec moi-même. Je réalise que mon corps a changé mais, en même temps, il m’a offert les 2 plus beaux cadeaux que je puisse imaginer. Je ne changerais cela pour rien au monde. De plus, je fais beaucoup de sport pour être plus en paix avec moi-même. »
Pourquoi sommes-nous si durs avec nous-mêmes?
« Notre société véhicule certains stéréotypes que nous nous efforçons tous d’atteindre. C’est dommage, et insensé. Qui a déterminé ce qu’est la beauté et pourquoi devrait-elle être limitée à une taille de robe particulière? Je pense que la beauté réside dans les imperfections. »
Êtes-vous sensible aux images parfaites ou aux idéaux de beauté stéréotypés?
« J’ai appris en tant qu’athlète à ne jamais me comparer aux autres. Il n’y a qu’une seule personne comme vous, et c’est votre force. Plutôt que d’essayer d’être quelqu’un d’autre, efforcez-vous de devenir la meilleure version de vous-même. »
Ne vous comparez pas aux autres. Efforcez-vous de devenir la meilleure version de vous-même.
Avez-vous développé une plus grande estime de vous-même lorsque vous êtes devenue maman?
« En dehors du fait de voir mon corps changer, j’ai ressenti une force extraordinaire. Une femme est capable de tant de choses. Cette prise de conscience a considérablement renforcé ma confiance en soi. »
Encouragez-vous également le self-love chez vos enfants?
« Ils sont encore jeunes, bien sûr, mais j’essaie toujours qu’ils se sentent valorisés en soulignant lorsqu’ils font quelque chose de bien. »
Le self-love est évidemment aussi lié au bien-être mental. Rencontrez-vous certaines difficultés?
« J’ai du mal à trouver un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie privée, comme toutes les mamans du monde. Vous devez être une bonne maman, mais aussi une bonne épouse et une bonne employée, avoir une vie sociale dynamique et trouver du temps pour vous. La société exerce une pression énorme sur les femmes pour qu’elles jonglent entre tous ces aspects. »
Avez-vous encore du temps pour vous?
« Mon temps libre, c’est le sport. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon mari et notre famille pour s’occuper des enfants. Nous disposons d’un bon filet de sécurité. Sans eux, faire du sport aussi souvent serait pratiquement impossible. Je vais aussi régulièrement boire un verre avec des amis ou je fais une sortie avec mon mari. C’est vraiment en fonction de vos enfants que vous ne vous perdez pas complètement de vue. »
Quel est votre plus grand conseil en matière de self-love?
« Entourez-vous de gens qui vous apprécient pour ce que vous êtes en tant que personne, et non pour votre apparence ou ce que vous avez accompli dans votre vie. »
Suivez-la sur Instagram via @oliviaborlee.
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