DANS MON PORTEFEUILLE: ““Depuis mon burnout, j’ai appris à prendre soin de moi””
Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne, en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.
- Prénom Marie
- Âge 25 ans
- Situation célibataire
- Études bachelier en travail social
- Emploi accompagnatrice en milieu institutionnel
- Salaire net ± 1710 €
- Revenus du ménage ± 1710 €
- Frais fixes 900 € par mois
- Épargne 9000 €
Je tire beaucoup de satisfaction de mon job, mais je ne me verrais pas continuer ainsi durant 30 ans!
Marie « Je suis fière d’avoir un bachelier en travail social avec une spécialisation et depuis 2 ans, je suis accompagnatrice en milieu institutionnel. Au cours de ma première année de boulot, je me suis occupée d’enfants chez qui on a diagnostiqué une déficience intellectuelle légère ou modérée. Avant de changer d’établissement pour offrir désormais un soutien à domicile à des jeunes atteints d’un trouble du spectre autistique. Je pense que je ne surprendrai personne en affirmant que la charge de travail dans le secteur des soins de santé est très élevée. Je trouverais dès lors tout à fait normal que mon emploi comporte des avantages extralégaux. Sauf que ceux-ci ne sont pas accessibles aux professionnels de la santé. J’estime que c’est scandaleux, quand on sait à quel point nos métiers sont essentiels à l’équilibre de notre société.
Séparer travail et vie privée
Un des avantages de mon job réside dans ses horaires flexibles. Si je réalise des visites à domicile jusque 21 h, le lendemain, je peux sans souci commencer ma journée plus tard. Mais que la politique liée aux soins de santé soit obsolète et nécessite une réforme urgente, fait clairement partie des inconvénients de ma fonction. J’ai obtenu mon diplôme il y a seulement quelques années. J’ai donc une vision claire des soins procurés et des problèmes actuels liés à ceux-ci. Je rencontre souvent des objectifs, des ressources et des réglementations dépassés. Mais je considère par contre qu’apprendre à séparer travail et vie privée peut s’apprendre et se développer. J’ai d’ailleurs cherché de l’aide à ce propos avant même de commencer à travailler, car je voulais être prête à affronter la difficile réalité qui m’attendait. J’en avais déjà conscience lors de ma formation et stages, alors qu’on évoquait la charge de travail et les carences gouvernementales pour notre secteur.
Ne plus me sacrifier pour mon job
Je tire énormément de satisfaction de mon job, mais est-ce que je me verrais pour autant continuer ainsi pendant 30 ans ou plus? La réponse est non. Mon boulot est ma passion. Je le fais avec tout mon cœur et mon âme, mais depuis mon burn out, je ne le réalise plus au détriment de moi-même. Et j’estime que je ne gagne pas assez. Je n’aime pas mettre cet aspect dans la balance, mais devoir être constamment disponible pour aider les autres et développer une grande flexibilité afin de faire face aux situations les plus diverses, tout en maintenant mon bien-être psychologique, est tout sauf évident. Avec mon salaire net de 1710 €, je dois couvrir 900 € de frais fixes, dont 790 € pour le loyer, eau comprise. Internet me coûte environ 60 € par mois et je dépense plus ou moins 50 € par semaine pour les courses. J’essaye de tenir compte des promotions et je vais au marché pour acheter mes fruits et légumes, mais ce n’est pas toujours possible. J’ai environ 9000 € sur mon compte épargne, mais économiser est bien plus difficile que je ne le souhaiterais.
L’importance d’une sécurité
Je mets de côté de très petites sommes, afin de voyager grâce à cet argent durement gagné. Voir le monde m’enrichit. On dit que l’argent ne fait pas le bonheur, mais je pense malgré tout qu’il rend plus heureux et facilite l’existence. Je le constate non seulement dans mon cas, mais aussi auprès des familles que j’accompagne. Plus de moyens équivaut à plus d’opportunités. Bien sûr, beaucoup de choses importantes sont gratuites, mais quand on voit à quel point il est essentiel d’avoir un toit au- dessus de la tête et de la nourriture, on comprend que ce dicton est faux. Et un travailleur social en prend conscience chaque jour, face à la réalité des erreurs du gouvernement et aux si faibles salaires du secteur. C’est un gros frein à notre besoin de profiter de la vie. »
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