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© taneli lahtinen via Unsplash

DANS MON PORTEFEUILLE: ““Je n’en peux plus des trajets pour le boulot””

Barbara Wesoly

Chaque semaine, une lectrice nous parle de sa situation financière. De son salaire à son compte épargne, en passant par ses économies et ses dépenses, elle fait le point sur son budget et son rapport à l’argent.

  • Prénom Tamara
  • Âge 33 ans
  • Situation en couple
  • Études bachelier d’assistante sociale
  • Emploi représentante dans le domaine médical
  • Salaire net ± 2200 €
  • Avantages extralégaux 8 € par jour de chèques repas, assurance hospitalisation, voiture de société, carte essence, gsm et abonnement
  • Revenus du partenaire aucun
  • Extras aucun
  • Revenus du ménage ± 2200 €
  • Frais fixes 954 € par mois
  • Épargne 920 € + 6000 € d’investissements + 14.000 € en cryptomonnaie
J’ai du pas mal vider mon compte épargne ces derniers temps. C’est la première fois de ma vie que j’éprouve un stress financier.

Tamara « J’ai obtenu mon diplôme ­d’assistante sociale et exercé ce rôle jusqu’au printemps dernier, mais j’avais besoin de changement. J’ai décidé de me lancer dans l’inconnu et de postuler pour un emploi de ­représentante médicale, un job qui n’était pas du tout dans mes cordes, mais que j’ai obtenu. Mon travail consiste à informer les médecins et pharmaciens sur nos produits, dans l’espoir qu’ils souhaitent en prescrire certains à leurs patients ou les vendre en pharmacies. Je trouvais au départ qu’il s’agissait d’un beau métier et puis c’était une nouveauté bienvenue, mais au fil des mois, j’ai réalisé que ce n’était pas ma tasse de thé. C’est un boulot beaucoup trop répétitif. Comme chaque visite concerne les mêmes produits, j’ai l’impression de devoir sans cesse donner les mêmes explications. Et au bout de 5 ou 6 fois par jour, c’est lassant.

Faire la différence

Ce qui me déplaît le plus, c’est de devoir passer autant de temps sur les routes. Je suis dans ma voiture en moyenne 3 heures quotidiennement. Et puis, j’ai besoin de sentir à nouveau que lorsque j’achève ma journée, j’ai réussi à faire la différence pour quelqu’un, ce qui n’est plus le cas pour l’instant. Lorsque j’arrive à vendre un produit, c’est bien sûr très bien, mais ça ne m’apporte que très peu de joie. C’est pourquoi je mise sur l’idée de trouver un autre travail qui me permette d’obtenir davantage, surtout au niveau de mon estime personnelle. Je reprendrai peut-être un poste d’assistante sociale.

D’une maison à un appartement

Je gagne 2200 € par mois et je trouve ça suffisant pour ce que je fais. J’ai perdu environ 300 € de salaire par rapport à mon job précédent, mais les avantages extralégaux dont je bénéficie aujourd’hui le compensent largement. Chaque mois, près de 1000 € partent pour les frais fixes. Je paye un peu plus de 700 € pour le prêt de mon ­appartement. Une rupture amoureuse m’a obligée à repartir de zéro, mais grâce à la vente de notre maison, mon ex et moi avons pu réaliser une bonne plus-value. Cela me laissait donc un capital de 210.000 € pour acheter un appartement. Malheureusement celui-ci est un peu décevant… Je venais d’une maison neuve, dotée des derniers gadgets technologiques et que j’avais pu concevoir de A à Z. Aujourd’hui je vis dans un appartement bâti dans les années 80 et je n’y ai pas ­beaucoup de confort. Je n’ai même plus de lave-vaisselle. Le contraste ne pourrait être plus grand.

Vive les frais communs

En principe, je pourrais épargner chaque mois, mais je ne suis pas du genre économe. Et puis, j’ai dû faire face à quelques dépenses imprévues. Avant même d’emménager dans mon appartement, la chaudière est tombée en panne, ce qui m’a coûté 8000 €. L’électricité doit être mise aux normes, ce qui me reviendra environ 2000 €. Et j’ai appris ­récemment que l’ascenseur de l’immeuble devait être remplacé et que chaque résident devrait y contribuer, ce qui est d’autant plus difficile à avaler car j’habite au rez-de-­chaussée. Ce sont des choses qui peuvent ­arriver lorsqu’on vit dans un immeuble, mais c’est loin d’être agréable. Surtout que je paye déjà 100 € par mois de charges communes. Tout cela m’amène à devoir puiser sur mon compte épargne, qui a été pillé ces derniers temps. Je dirais même que c’est la première fois de ma vie que j’éprouve un stress financier. Je possède heureusement encore des actions et des crypto-monnaies qui protègent mes arrières, mais idéalement je préfèrerais ne pas y toucher, dans l’espoir d’y gagner bien plus à long terme. »

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